Industrie 4.0 : un plan numérique, vous avez dit?

Industrie 4.0 : un plan numérique, vous avez dit?

Nous voici en plein cœur de la quatrième révolution industrielle. Après avoir traversé l’ère de la mécanisation, l’électrification, l’électronique, la nouvelle révolution industrielle est dorénavant l’ère des cybersystèmes. Quelle entreprise ne fait pas face à de profonds questionnements quant à ces choix difficiles qu’impose la numérisation des affaires? Je parlais des crises existentielles pour les entreprises lors de mon dernier billet, et je soulevais le déclencheur de la refonte ou la création d’un site Web pour ces remises en question profondes. Mais nous savons que chaque entreprise est poussée par le vent du changement numérique, que dis-je, emportée par les tornades du changement provoquées par l’intégration des technologies de l’information et l’automatisation. Voilà bien des occasions de tout remettre en question.

Quelques défis au passage de la 4e révolution industrielle

Au chapitre des réflexions suscitées par la course à la compétitivité accélérée par le numérique, il y a de nombreux défis à relever, et seule une stratégie numérique intégrée à la stratégie d’entreprise peut aborder concrètement les solutions à mettre en place dans l’entreprise. Parmi ces défis on retrouve :

  • Les choix d’équipements performants qui permettent une connectivité avec l’ensemble des logiciels et autres pièces d’équipements dans la chaîne de production
  • La réingénierie des processus internes et la standardisation des normes
  • Les impacts sur la sécurité de l’information et la gestion des données
  • Le partage des données à l’interne ou l’externe et la gestion documentaire
  • La formation, l’accès aux compétences et la rétention des savoir-faire

La liste des défis est encore plus longue, mais la seule vue de ces derniers a de quoi occuper bien des réflexions en entreprises. Aujourd’hui, les entreprises tournées vers le futur remettent leur modèle d’affaires en question sans hésitation pour assurer leur pérennité.

De nouveaux modèles d’affaires naissent avec les nouvelles façons de faire

Prenons l’exemple de Michelin en Europe qui est passée d’un modèle de manufacturier de pneus à un modèle de services de pneus pour sa division de camions. En effet, au lieu de vendre des pneus, elle vend du kilométrage d’utilisation. Ainsi, la clientèle est facturée sur un modèle récurrent en fonction de son utilisation. Tout cela a été rendu possible parce que la chaîne de valeur a été modifiée grâce notamment aux technologies de l’information, ainsi Michelin a pu revoir sa façon de servir les clients et s’orienter dans une nouvelle direction. Non seulement cette façon de faire incite Michelin à faire de meilleurs pneus, mais ce modèle fidélise la clientèle d’une manière incroyable. Le même phénomène se propage dans d’autres secteurs comme dans la vente d’imprimantes qui peuvent dorénavant vendre des services d’impression.

Un plan numérique pour estimer le coût du succès

Devant la multitude de choix numériques à faire dans les entreprises, que devons-nous prioriser? Entre un nouveau CRM (GRC) ou un ERP, un nouveau parc informatique, changer les mobiles de nos employés, faire un plan de continuité des affaires, un nouveau site Web transactionnel, intégrer la robotique, connecter les objets ou réviser nos processus internes, il y a tant à faire et à investir que choisir équivaut à savoir renoncer en pareilles limitations budgétaires et contraintes de temps. C’est pourquoi il faut faire un plan numérique triennal minimalement et l’intégrer à la planification stratégique globale. Il faut comprendre les effets de levier et les interdépendances entre chacun des investissements. Certains dirigeants sont en rattrapage (comme nos gouvernements) et font face à des urgences qui mettent en péril l’entreprise, d’autres en profitent pour rester continuellement devant les concurrents, tandis que les plus audacieux saisissent l’occasion pour remettre leur modèle d’affaires en question. Au final, peu de dirigeants échappent à la dictature du numérique en cette ère de révolution industrielle 4.0.

Commencer par un audit numérique serait sans doute un bon point de départ pour savoir d’où vous partez.

En fait, disons-le franchement, il n’y a à peu près plus rien qui échappe aux impératifs de la numérisation. Et au rythme où vont les choses, l’intelligence artificielle viendra nous faire la leçon sur les priorités d’investissement afin d’assurer sa dictature prévisible dans nos vies. D’ailleurs, il semble que plus de 5 millions d’emplois soient à risque d’ici 5 ans, on prévoit une certaine forme d’apocalypse pour les plus pessimistes. Les plus optimistes y voient une amélioration de notre qualité de vie. Je préfère y voir le défi de prendre notre place d’humain en laissant aux robots les tâches répétitives et aliénantes, et aux humains les tâches qui requiert de l’émotion, du jugement et de la créativité. Après tout, c’est ça la Présence dont je parle. Les entreprises auront un grand rôle à jouer sur cet avenir qui se redessine sous notre regard un peu trop distant à mon avis. La société (que nous sommes) doit faire partie de ces réflexions également, tous devrons être Présents et attentifs à ces choix cruciaux pour notre futur.

Fascinant tout de même cette 4e révolution industrielle, contente d’y participer! Et vous, qu’en pensez-vous?




PS Vous pouvez vous procurer une feuille de route pour amorcer votre plan numérique auprès du MESI.

Très bonne analyse Commencer par un audit numérique serait sans doute un bon point de départ pour savoir d’où vous partez

Sylvie Bedard les spéculateurs vous remercient chaleureusement pour toutes ces perspectives d ultra rentabilité à venir même si elles sont fausses et constituent un écran de fumée

Gilles Saunier (E.I.)

Faire entendre les éco-prestations, c'est tout un Art...

7 ans

L'infobésité et la technobésité n'aidant pas beaucoup... Les entreprises (les grandes car les petites sont un peu obligées de dépendre des plateformes de masse) n'ont pas réussi à suivre l'évolution et la montée du Digital. Parce que la tête dans le guidon ? Une inconscience confortable ? Une peur bloquante ? Un manque de budget ? Une des boussoles pour des actions salvatrices : le Syntec Camp du 27 avril partenaire de www.efforst.org. https://syntec-numerique.fr/evenement/salestech-martech-risque-infobesite-solutions-pour-exploiter-bonnes-donnees

Mathieu DECAESTEKER

Empêcheur de tourner en rond

7 ans

Bel effet d'annonce puisque 4.0 ... ça fait peur... je croyais qu'on étaient au 2.0, ai-je raté quelque chose ? Non. Nous sommes dans un continuum de progrès technologiques et de découvertes scientifiques depuis la nuit des temps. Les technologies évoluent vite, très vite même. Mais point de révolution ! Ou alors dormions-nous jusque maintenant ou vivions-nous sur des modèles d'entreprises du passé avec nos œillères comme le font toujours nos bons politiques ??? Simplement la vie est ainsi faite et il vaut mieux être dans le train que de rester sur le quai. Tu évolues ... ou tu meurs. Je n'invente rien. Après tu le fais continuellement ou par sauts, c'est toi le manager et toi qui décide de la stratégie de ton entreprise. Le robot va tuer le travail humain. L'automatisme tue les emplois. Le zéro papier c'est l'avenir. J'entends ces discours depuis les années 1985 !!! L'industrie du papier va bien, merci, l'automatisme et la robotique vont pas mal non plus. Un commerce qui n'a pas de portail en ligne va mourir un jour ou l'autre. Il n'y aura pas de chômeurs pour les exploitants de centrales nucléaires : il y a tellement de boulot pour le démantèlement des sites que le vivier d'emplois couvrira largement les pertes de postes. Il faut évoluer, nous y sommes condamnés. Autant le faire avec passion. :-)

Hervé Bour Schmitt Bour

Directeur Opérationnel Digital&IT

7 ans

A mon sens, la difficulté de l'exercice est que le top management doit avoir une vision claire de la destination et être capable de la transmettre tout en faisant suffisamment confiance aux opérationnels pour qu'ils se l'approprient et la transforme efficacement au service des clients et des utilisateurs. Cela permet ensuite non pas de prioriser CRM ou ERP mais plutôt de faire le choix de l'outillage intermédiaire et/ou définitif qui sera le plus utile pour propager les nouvelles orientations. La difficulté résidant dans le fait que ce qui nécessitait des projets en V de plusieurs années doit se faire maintenant de manière agile et en quelques mois.

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