INITIATIVES POUR UNE ECONOMIE CIRCULAIRE ET LEVIER DE CROISSANCE.

INITIATIVES POUR UNE ECONOMIE CIRCULAIRE ET LEVIER DE CROISSANCE.

On entend beaucoup parler de croissance verte. C’est parce que nous tendons vers les limites d’une forme de croissance qui repose sur un cycle non bouclé (linéaire) « extraction – transformation – consommation – rejet » : c’est une économie linéaire. Dans cette section, nous ferons une analyse succincte de la consommation des ressources qui mène à leur finitude, ce qui nous permettra de mieux apprécier la nécessité des actions mises en œuvre dans le cadre d’une économie circulaire et à quel point cette dernière présente des opportunités d’investissement.

Depuis les grandes révolutions en l'occurrence la révolution industrielle, la consommation annuelle de certaines ressources encore disponibles comme les minerais de bauxite et de fer ne cesse globalement de croître à galop. De ce fait, en allant extraire toujours plus loin dans les profondeurs de la terre ces ressources, nous déployons encore plus d'énergie pour en trouver sans oublier les rejets néfastes qui en découlent comme le CO2 et les gaz à effet de serre. Il est démontré mathématiquement qu’au-delà d’un taux de croissance annuelle de 1% et même avec un taux de recyclage appliqué (80% pour être optimiste), la finitude d’une ressource est certaine et le recyclage ne permet pas d’inverser la courbe de consommation. En effet, le recyclage ne permet que de retarder l’épuisement d’une ressource. Pour un taux de croissance annuelle de 3,5%, la consommation annuelle de 2020 est égale à 64 fois la consommation annuelle de l’année 1900 et celle de 2100 sera 1024 (2 puissant 10) fois supérieure à celle de 1900. Dans ce cas de figure, un recyclage de 50% permettrait de retarder globalement l’épuisement de 20 ans.

L’hypothèse fonctionnelle est un taux de croissance annuelle à 0,5% et un taux de recyclage supérieur à 80% avec un temps de séjour dans l’économie relativement long. Mais, les quantités disponibles pour recycler sont très anciennes, et correspondent à une époque où les volumes produits étaient beaucoup plus faibles. C’est pourquoi, la part de la consommation courante qui doit être ponctionnée dans les ressources naturelles reste d’autant plus élevée.

Les Etats et les entreprises qui s’engagent résolument pour l’économie circulaire.

Après que le concept d’économie circulaire ait été affiné au niveau théorique, académique, scientifique en 1982 par Walter Stahel, il a émergé dans les années 2000 au niveau des politiques publiques, au niveau des Etats, mais aussi des collectivités territoriales et au niveau de la coopération internationale. En 2020 déjà, le Japon qui a été le premier pays à adopter une loi sur l’économie circulaire a proposé au G8 aux Etats Unis une initiative sur les trois R : Réduire, Réutiliser, Recycler. Par suite en 2008, a fait adopter le premier plan de coopération internationale sur les trois R qui correspond relativement à l'économie circulaire. La Chine l’a suivi cette même année. Depuis, les pays occidentaux comme la France en 2014 proposait la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Les pays africains comme la Côte d’Ivoire n’en reste pas en marge par l’adoption, le 05 Avril 2017, du décret portant gestion écologiquement rationnelle des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (D3E) dont la première phase a porté sur la mise en place de la filière de valorisation et de recyclage des D3E ainsi que des pneus usagés en Côte d’Ivoire. Adoption également d’une nouvelle politique de propreté dans l’agglomération d’Abidjan s’articulant autour de ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Cette politique s’inscrit pleinement à contribuer durablement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers l’amélioration de la collecte, du transport et du traitement des déchets ainsi que la fermeture, la réhabilitation de la décharge publique d’Akouédo et la transition vers l’économie circulaire avec le tri et la valorisation. Il y a une véritable prise de conscience.

Aujourd’hui, l’économie circulaire est aussi un levier de croissance pour les entreprises.

Par notre approche et notre méthodologie RSE by Design, nous sommes en mesure de coconstruire des solutions répondant aux principes de l’économie circulaire. Ainsi, nous alignons les intérêts de l’entreprise sur ceux de la société, créons une valeur partagée permettant l’innovation. Eric Sarfati, Président du Groupe SGS France.

Les enjeux climatiques et économiques ne sont pas négligeables. Le Groupe SGS en appui aux Gouvernements implémente un programme d’enregistrement et d’inspection des équipements électriques et électroniques ainsi que les pneumatiques et de collecte de l’éco-redevance anticipée. Cette solution qui promeut l’économie circulaire couvre aussi chaque aspect de la gestion des déchets électroniques.

 Les entreprises sont à juste titre impliquées. A ce titre, est à saluer le principe de Responsabilité élargie du producteur (REP) défini par l'OCDE dans les années 80 et repris dans la réglementation européenne puis française. Dans ce principe toute la chaîne de valeur est bien concernée. On perçoit tout de suite l'implication et la responsabilité des acteurs politiques mais aussi de chaque citoyen autant que nous sommes. Un autre moyen de veille est de favoriser le réemploi, la réutilisation plutôt que le recyclage. On allonge la durée de vie du produit et de la matière. On parle ainsi des 3R, on est bien dans l'économie circulaire.

Les acteurs du développement sont appelés à privilégier plusieurs initiatives pour soutenir le développement durable comme la croissance verte. La croissance verte devrait être capable de nous aider à veiller de façon équilibrée sur nos ressources et nos rejets environnementaux dans cet élan de croissance économique et de développement.

Des efforts et des mécanismes de support de l’économie circulaire se mettent progressivement en place et ont besoin d'être encouragés en s'appuyant sur les orientations des acteurs de la R&D. Cette économie circulaire contribuera du mieux qu'elle peut à pérenniser notre système Terre. Mais sans une implication collective et sans une volonté politique accentuée à l’échelle de toutes les nations, ces initiatives audacieuses pour une économie circulaire ne resteront qu'à ce stade embryonnaire. C’est par ailleurs une véritable opportunité d’investissement et un levier non ostentatoire de croissance pour les entreprises.

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