Innov'Action 2023 / 25/07/2023 : agriculture de conservation, culture du maïs en semis direct sous couvert chez Olivier et Philippe Puyjalon (46)
Légende : Rencontre Innov’Action du 25 juillet 2023 à Girac, dans le Lot

Innov'Action 2023 / 25/07/2023 : agriculture de conservation, culture du maïs en semis direct sous couvert chez Olivier et Philippe Puyjalon (46)

Eleveurs laitiers en vallée de la Dordogne, Olivier et Philippe Puyjalon ont ouvert leurs portes le 25 juillet 2023 aux agriculteurs et aux professionnels du monde agricole pour présenter la façon dont ils innovent sur leur ferme pour cultiver le maïs sans travailler le sol, en #AgricultureDeConservation, et sans herbicide S-Métolachlore, en expérimentant le #SemisDirect comme levier pour baisser les charges de mécanisation et améliorer l’efficience de l’eau d’irrigation.

« Plus que jamais, l’agriculture de conservation des sols, avec le semis direct* sous couvert, apparaît techniquement et économiquement comme une solution efficace pour s'adapter au #ChangementClimatique et faire face aux problèmes d'érosion accidentels, comme cette année, qui détruisent les cultures, mais surtout affaiblissent les potentiels agronomiques des sols de manière irréversible. Bien maîtrisée, l’agriculture de conservation des sols fonctionne sur toutes les terres et permet d'assurer de bons rendements sur toutes les cultures, été comme hiver, de baisser les charges de mécanisation, de baisser les besoins en #irrigation, et sans utiliser plus de désherbants. Pour réussir le semis direct, particulièrement pour les cultures d’été où la vitesse d’implantation est primordiale, le secret est de conserver ou recréer, dans les sols cultivés, la structure naturelle des sols que l’on rencontre par exemple sous les prairies et les forêts. Pour atteindre ce résultat sur des parcelles aujourd’hui labourées, une phase de transition plus ou moins longue est nécessaire. Il faut couvrir les sols en interculture, leur restituer un maximum de matière organique (pailles, fumier, couverts), refaire la continuité entre les horizons, si des semelles de labour sont présentes, par une fissuration de départ pour que les racines descendent. ».

Fabien Bouchet-Lannat , Chargé de mission développement et innovation Service Agronomie Environnement à la Chambre départementale du Lot

#AgricultureInnovante

Aucun texte alternatif pour cette image
Légende : Olivier et Philippe Puyjalon

« Dans le cadre du réseau OGAYA, animé par la Chambre d’agriculture du Lot et financé par l’ agence de l'eau Adour-Garonne , nous avons choisi de changer nos pratiques et de supprimer, à terme, le travail du sol, depuis 2 ans déjà sur nos cultures d’hiver. Nous avons un semoir direct Gaspardo en CUMA pour implanter prairies, céréales et couverts végétaux.

Nos sols sont aujourd’hui intégralement couverts en interculture. Pour les cultures d’hiver, la technique est aujourd’hui assez bien maîtrisée, le challenge est maintenant de réussir le maïs ensilage ! En 2021, faute de semoir direct à maïs disponible autour de la ferme, nous avons commencé le maïs en strip-till* sur d’anciennes prairies, car le sol y avait une structure favorable pour que le maïs s’implante bien sans travail du sol. Les résultats ont été très concluants. En 2022, le maïs sur cette parcelle à bien mieux résisté à la sécheresse que nos autres maïs sur labour.

Cette année nous avons fait appel à un entrepreneur avec un semoir direct à maïs John Deere équipé de la technologie « #PrecisionPlanting » et nous sommes donc véritablement en semis direct de maïs sur 4 ha, derrière couvert et luzerne. Avant le maïs, nous avons fait des couverts de seigle et féverole que nous détruisons au glyphosate à doses minimum dix jours avant le semis du maïs en direct. Sur les terres qui étaient labourées depuis longtemps, qui ne sont pas encore prêtes pour cette technique, nous allons passer une fois le fissurateur Combiplow à l’automne pour casser les semelles de labour, semer les couverts végétaux à base de seigle et féverole, puis semer le maïs en direct au printemps prochain avec l’objectif de ne plus travailler le sol ensuite.

Quand nous l’aurons généralisée à nos 20 ha de maïs, cette technique nous permettra d’économiser du temps, du matériel, du carburant et nous l’espérons, de l’eau d’irrigation, ce qui est essentiel par les temps qui courent ! Certes, le désherbage en interculture est un peu plus compliqué car il faut être pointu. Il faut tester différentes solutions, apprendre à faire des couverts, comprendre et dépasser les échecs... Les parcelles de maïs en semis direct sont équipées de sondes tensiométriques qui montrent que le sol sèche moins vite, d’ailleurs le maïs reste vert plus longtemps en période caniculaire, démontrant la pertinence de cette technique de production ! »

Olivier et Philippe Puyjalon, à Girac dans le Lot (à 43km au Sud-Est de Brive la Gaillarde)

Aucun texte alternatif pour cette image
Aucun texte alternatif pour cette image
Aucun texte alternatif pour cette image

*Semi direct : Il s’agit d’une technique de culture simplifiée utilisée dans l’agriculture qui vise principalement à introduire la graine dans le sol par une absence totale du travail du sol (ni retournement, ni décompactage, ni préparation de lit de semence). Il s’agit là de techniques sans labour. L’utilisation de la technique du semis direct vise à n’effectuer qu’une seule opération, celle du semis.

 *Strip-till : Le strip-till est une technique de travail du sol localisé où seul le futur rang de semis est travaillé. La technique concerne donc toutes les cultures semées en ligne (maïs, tournesol, colza, soja, betterave, …). Cela revient à ouvrir un passage à travers les résidus en créant un lit de semences comparable à un travail conventionnel, mais tout en laissant les résidus en surface dans l’inter-rang pour conserver les avantages du semis direct (non perturbation du sol, conservation de l’humidité, réduction des levées adventices).

A propos d’#InnovAction

Porté par les Chambres d'agriculture depuis 2014, le label Innov'Action identifie les journées portes-ouvertes organisées chez des agriculteurs innovant pour une agriculture triplement performante, sur les plans économique, social et environnemental et engagés dans la transition agro-écologique. Ces journées sont destinées à favoriser les échanges entre agriculteurs, ainsi que le transfert de pratiques et de connaissances.

Sur chacune des portes ouvertes, le visiteur trouvera :

. Des innovations utiles et réalisables portées par des agriculteurs

. Des présentations et démonstrations faites par les agriculteurs eux-mêmes

Les Chambres d’agriculture d’Occitanie ont déployé ce dispositif de manière très dynamique et, depuis son lancement, 220 agriculteurs ont ouvert leurs portes à plus de 8500 visiteurs issus du monde agricole (agriculteurs, conseillers, enseignants, étudiants, chercheurs, …).


Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets