Innover ou Reculer Face aux Défis Mondiaux
L'innovation dans le secteur agroalimentaire est essentielle pour relever les défis actuels et futurs. Alors que la demande alimentaire mondiale continue d'augmenter, la pression sur les ressources naturelles, la volatilité des marchés et les impacts des changements climatiques mettent à rude épreuve le secteur. Si nous voulons garantir une sécurité alimentaire durable tout en respectant les objectifs environnementaux, il est impératif d’innover, tant au Québec qu’ailleurs.
Cependant, le secteur agroalimentaire accuse un certain retard en matière d'innovation. Les capacités d'investissement y sont souvent limitées, en particulier chez les petites et moyennes entreprises (PME). Cela pose un risque pour l'ensemble de l'industrie, qui a du mal à suivre le rythme des avancées technologiques observées dans d'autres secteurs. De plus, avec des marges souvent étroites, il est difficile pour les entreprises de mobiliser les ressources nécessaires pour opérer les transitions technologiques ou environnementales. Ce phénomène est plus prononcé ici qu’aux États-Unis ou même en Europe.
Une partie de la solution réside dans une meilleure synergie entre les acteurs de l’industrie. Pour véritablement créer un levier de transformation, il est essentiel que les entreprises, les startups et les chercheurs unissent leurs forces dans des projets collaboratifs. Les gouvernements ont aussi un rôle crucial à jouer en offrant des soutiens financiers adaptés, favorisant ainsi l'émergence de nouvelles idées et technologies.
Le soutien aux startups agroalimentaires est généralement excellent, grâce à des initiatives comme le CDL-Rockies (Creative Destruction Lab), qui soutient les startups technologiques, et des accélérateurs comme Initia, qui connectent les entrepreneurs aux investisseurs et aux experts. Des incubateurs tels que l'AG-Bio Centre, spécialisé dans les biotechnologies agricoles, et la Centrale Agricole, incubateur urbain pour les entreprises bio, offrent un cadre propice au démarrage de projets innovants en agroalimentaire.
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La recherche joue également un rôle fondamental dans l’avancement de l’innovation dans ce secteur. Des institutions comme l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) à l’Université Laval fournissent un soutien solide en recherche appliquée et dans le développement de nouvelles technologies alimentaires. Ces centres aident à transférer les connaissances et à adapter les innovations scientifiques aux besoins concrets des entreprises, contribuant ainsi à la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois et canadien.
Cependant, un déficit important persiste en matière de soutien pour les entreprises en phase de croissance ou cherchant à se développer, en particulier celles qui souhaitent intégrer de nouvelles innovations. Le manque de ressources et de financement dédiés à cette étape critique freine souvent la croissance de ces entreprises, qui, bien qu’ayant dépassé la phase de démarrage, ont encore besoin d’un appui solide pour accéder à de nouveaux marchés, augmenter leur capacité de production ou adopter des technologies de pointe.
L'avenir de l'agroalimentaire dépendra donc de notre capacité à combler ces lacunes en matière d'innovation et à attirer davantage d’investissements. Les entreprises qui sauront innover et s’adapter aux nouvelles réalités, avec l’appui des initiatives gouvernementales et des institutions de recherche, seront mieux placées pour surmonter les défis et prospérer dans un marché en constante évolution.
Professeur Émérite chez Université Laval
2 moisDr. Charlebois votre commentaire est vraiment pertinent, cependant tant que les modèles de l’innovation seront basés sur le PI et les brevets, le secteur agroalimentaire sera le parent pauvre. Le secteur de l’agroalimentaire se doit d’innover, mais son modèle est basé sur le know how (savoir faire) et l’innovation incrementale. L’innovation se fait également par la formation d’étudiants qui se retrouvent dans les entreprises et les font innover.
Directrice générale
2 moisVraiment d’accord avec toi Sylvain! Il faut redonner à la R&D collaborative sa place de choix pour soutenir l’innovation du secteur! Le Québec regorge de leviers pour faciliter la mise en place de projets rassemblant plusieurs industriels sur des enjeux pré compétitifs. Les scientifiques et le personnel de INAF - Université Laval détiennent une belle expertise en la matière et merci de le souligner!
Dirigeant-entrepreneur, conseiller sénior en management, innovation et neuromanagement, formateur au MBA de l'UdS, mentor au Réseau Mentorat. Franchement passionné par les humains et leurs paradoxes.
3 moisToujours pertinent le bon vieux concept des grappes industrielles ou clusters.
Senior Director, Agri-Food Analytics Lab at Dalhousie University
3 moisMon commentaire du matin sur l'innovation.