Interviews de Marcel Rogemont et Emmanuelle Cosse, les deux candidats à la présidence de l'USH
A deux semaines de l’élection à la présidence de l’USH, retrouvez les interviews des deux candidats en lice - Marcel Rogemont au titre de la fédération des offices publics de l’habitat qu’il préside, et Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du logement et candidate des Coop’ HLM - réalisées par AEF info.
"Je veux cultiver les ressemblances au sein de l’USH" (Marcel Rogemont, candidat à la présidence)
Par Elodie Raitière, le 17/09/2020 - Lire la dépêche en ligne
Marcel Rogemont, candidat de la fédération des OPH pour l'élection à la présidence de l’USH qui se tiendra le 4 novembre 2020, a écrit le 28 août aux 64 votants. Interrogé par AEF info le 16 septembre, il fait valoir son passé d’élu local et d’opérateur engagé dans des organismes HLM de différents statuts (OPH, ESH et coopérative). Il présente les mesures qu’il souhaiterait défendre en priorité dès le PLF 2021, et sa vision du secteur pour les quatre années à venir.
AEF info : Pourquoi pensez-vous être la bonne personne pour présider l’USH ?
Marcel Rogemont : Pour cette fonction, il faut, je pense, connaître l’ensemble la chaîne du logement social. J’ai été élu local à Rennes et je suis encore conseiller départemental d’Île-et-Vilaine, département qui conduit aussi une politique forte du logement social (nous mettons jusqu’à 24 000 euros pour la construction d’un PLAI). Je suis aussi président de l’ARHLM en Bretagne, où nous avons également créé un Club des délégataires des aides à la pierre. Les élus y réfléchissent ensemble aux politiques de l’habitat à mener, ce qui nourrit un dialogue constructif avec les services de l’État au sein du CRHH. J’ai aussi une connaissance en tant qu’opérateur, puisque je préside l’OPH Néotoa, qui construisait à mon arrivée en 2004 environ 250 logements par an, contre 800 aujourd’hui, dont 200 pour l’accession sociale.
J’ai par ailleurs une relation intime avec le logement social, j’ai grandi à la cité Roger Salengro à Coye-la-foret, où j’ai passé six ans. Je vais d’ailleurs inaugurer la réhabilitation de cette cité de l’office de l’Oise dans très peu de temps, les travaux ayant été retardés par le confinement.
Je porte cette candidature en homme libre, car je n’attends pas autre chose de l’avenir que d’être, pendant quatre ans, le président de l’Union sociale pour l’habitat. Et quand je suis entré au Comex de l’USH en 2010, je ne l’ai pas fait avec l’intention d’en devenir le président.
AEF info : Pensez-vous être en capacité de rassembler, au-delà des OPH, le mouvement HLM, et d’en faire une "confédération forte et unie", comme le disait Jean-Louis Dumont lors de la journée USH du 15 septembre (lire sur AEF info) ?
Marcel Rogemont : En 2017 et 2018, les positions de la fédération des ESH et de la fédération des OPH n’étaient pas communes (1). C’est pourquoi je me suis attaché, avec Valérie Fournier [présidente de la fédération des ESH], à produire un document intitulé "Pour une relance socialement juste" (lire sur AEF info), afin de montrer que nous sommes capables de travailler ensemble. Je regrette un peu que, par le passé, le monde HLM ait accepté trop rapidement les désirs du gouvernement plutôt que de servir les nôtres. Faire du commun est une responsabilité collective, des présidents de fédérations et du président de l’USH. Pour aller loin, il faut y aller ensemble. J’aurai cette détermination et cette volonté.
Je veux cultiver les ressemblances au sein de l’USH, construire du commun entre les cinq fédérations, pour pouvoir faire exister le logement social dans sa diversité. Au sein des familles du mouvement, nous avons des singularités : l’accession sociale à la propriété pour les coop, l’accompagnement de ménages et l’accession pour Procivis alors que les ESH et les offices sont davantage dans l’action de construire et de loger, avec des modes d’organisations différents (une proximité directe avec les élus locaux pour les OPH, et la proximité des groupes pour les SA).
À titre personnel, je pense avoir suffisamment d’expérience puisque je préside un office et une coopérative et que je suis administrateur de trois sociétés anonymes (du groupe Arcade, d’Action logement et de BSB les foyers). Je connais donc les expériences qui sont menées ici et là au sein du mouvement HLM.
AEF info : Ne craignez-vous pas de souffrir d’une image d’homme de "l’ancien monde" ?
Marcel Rogemont : Je ne vois pas d’autre candidature à la présidence de l’USH qui pourrait se revendiquer du "nouveau monde". Il y a une continuité. Il n’y a pas un ancien monde où les HLM existaient, et un nouveau monde où on veut tuer les HLM. Moi je suis pour que les HLM existent, aujourd’hui comme demain.
AEF info : Quelle serait votre vision pour le secteur HLM dans les quatre années à venir ?
Marcel Rogemont : Il nous faut préparer les présidentielles, être acteurs. Nous devons nous coordonner pour que le bâtiment et le logement soient présents dans la campagne présidentielle. C’est le message que j’ai fait passer au président de la FFB, que je viens de rencontrer. Je m’inscris dans la continuité de mon prédécesseur, mais je pense qu’il faut ouvrir les portes, plus qu’on ne le fait actuellement, vers l’ensemble de la chaîne du bâtiment et les promoteurs, multiplier les contacts. Ce, notamment, pour construire et rénover autrement et faire baisser l’empreinte carbone des bâtiments.
Il faut aussi mieux faire connaître ce que l’on fait. La défense du logement social passe par le fait que nos concitoyens défendent les HLM, et que ce rôle ne soit pas seulement joué par les élus et nous-même. Il faut que la défense des HLM soit portée le plus largement possible, car les droits acquis ne le sont que si on les défend chaque jour. Nous devons mieux communiquer, à travers des campagnes construites dans le temps, et coordonnées avec la FFB et les associations. Par exemple, quand le Pacte pour le pouvoir de vivre a été lancé, j’ai tout de suite appelé Laurent Berger pour y adhérer au nom de la fédération des OPH (lire sur AEF info).
AEF info : Si vous êtes élu, quelles mesures souhaiteriez-vous défendre en priorité dans le PLF 2021 ?
Marcel Rogemont : Arrêtons le "stop and go" sur le PTZ. On ne peut pas construire de l’accession sociale à la propriété si on ne sait pas que, dans deux ou trois ans, on aura un financement correct pour les ménages à qui ces logements sont destinés.
Ensuite, puisque la ministre dit que le milliard qui va être pris à Action logement doit servir au logement (lire sur AEF info), alors, qu’elle nous précise les actions nouvelles qui vont être financées. Il ne s’agit pas de débudgétiser les actions actuellement fiancées par le budget de l’État.
Concernant les APL, plus de 3 milliards d’euros ont été pris en trois ans, il faut arrêter. Quand la ministre du logement annonce qu’elle va déterminer ce que sera le supplément logement dans le cadre du RUA, qu’elle arrête. Le jour où les APL seront dans le RUA, il n’y aura plus d’APL. Or les locataires, du privé et du public, ont besoin de cela pour se loger.
Enfin, il faut qu’on retourne à un fonctionnement plus normal des aides à la pierre. C’est notre argent qui est recyclé dans le Fnap, je serais tenté de demander au gouvernement d’accorder un peu plus de confiance au mouvement HLM.
AEF info : Quel doit être justement le rôle d’un président de l’USH face aux pouvoirs publics : partenaire ou résistant ?
Marcel Rogemont : Ni l’un ni l’autre. Nous sommes un mouvement professionnel, nous agissons dans la République, nous faisons partie du pacte social républicain. Nous devons assumer ce rôle et faire en sorte que ce dernier soit respecté. Pas simplement par le gouvernement, mais par l’ensemble des partenaires qui agissent dans le logement.
AEF info : Les bailleurs sociaux doivent-ils se recentrer sur leur mission première, construire du logement à prix abordable, et non chercher à développer de nouveaux services ?
Marcel Rogemont : Nous sommes obligés de nous ouvrir, car nous sommes passés à une société de services. L’habitat de demain, ça ne sera pas simplement un logement, mais aussi tous les services qui vont avec. Dans mon office, nous travaillons par exemple à réduire les charges énergétiques dans la quittance et, en réduisant ces charges, nous pourrons les remplacer à l’avenir par d’autres services à la personne. Pendant le confinement, par exemple, de nombreux bailleurs sociaux ont appelé les locataires isolés. C’est un service que nous devrions prolonger.
Le logement abordable, c’est d’abord du logement. Et on ne pourra pas produire plus tant qu’il n’y aura pas une volonté politique forte sur la production neuve et la réhabilitation. L’État doit revenir dans le financement des aides à la pierre, afin de pouvoir produire des PLAI au niveau des plafonds APL.
(1) La fédération des ESH a signé en décembre 2017 un protocole d'accord avec le gouvernement au sujet de la création de la RLS, alors que celle des OPH a refusé de la signer, ouvrant plusieurs mois de relations tendues entre les différentes familles HLM (lire sur AEF info).
Emmanuelle Cosse, candidate à la présidence de l’USH : "Nous devons devancer les attentes des pouvoirs publics"
Par Elodie Raitière et Lina Trabelsi, le 14/10/2020 - Lire la dépêche en ligne
Candidate des Coop'HLM à l'élection à la présidence de l'USH qui se tiendra le 4 novembre 2020, l'ancienne ministre du Logement, Emmanuelle Cosse multiplie les rencontres en région, et les auditions auprès des différentes familles HLM. Interrogée par AEF info le 13 octobre, elle indique vouloir replacer l'USH au centre des débats avec les pouvoirs publics, appelant à sortir d'une posture "défensive" pour être davantage force de propositions et en avance sur les attentes de l'État. Elle déroule les mesures qu'elle souhaiterait mettre en œuvre dans les quatre années à venir, et ses attentes pour le secteur du logement social.
AEF info : Si vous êtes élue, quelle vision porterez-vous pour le secteur HLM au cours des quatre prochaines années ?
Emmanuelle Cosse : Il s’agira d’abord de rappeler et de défendre ce que nous sommes : un secteur qui loge plusieurs millions de locataires, qui gère 5 millions de logements et qui produit du logement abordable partout en France. Il est très important que l’on arrive, à travers nos missions, à contribuer à la lutte contre le mal-logement ou plus simplement l’inconfort de vie. Je souhaite défendre l’idée d’une union forte, et rappeler que nous ne sommes pas une activité résiduelle dans ce pays. Il y a, chaque jour, des milliers de professionnels du secteur du logement social qui font en sorte de mieux loger les personnes, de répondre à leurs défis de vie, et à de nombreux enjeux comme l’accès au logement des jeunes actifs ou l’accompagnement des personnes âgées.
C’est une vision globale du logement social que je souhaiterais porter et surtout, dire que nous ne sommes pas seulement là pour défendre ce que nous avons été et ce que nous avons fait par le passé, mais aussi ce que nous ferons dans le futur. Nous sommes un pilier des politiques sociales, environnementales et territoriales. Alors que l’on parle de sentiment d’abandon, de lutte contre la relégation, le logement social répond à la revitalisation de beaucoup de territoires par ses activités immobilières dans les villes moyennes, avec Action cœur de ville, mais aussi dans les petites villes qui ont besoin d’un soutien pour agir sur l’habitat.
AEF info : Quel serait votre rôle face au gouvernement : partenaire ou résistante ?
Emmanuelle Cosse : Il est déjà essentiel que nous soyons unis au sein même de l’USH. Pour se défendre, innover ensemble, faire valoir nos capacités à faire, nous devons parler d’une seule voix ou en tout cas, porter nos diversités avec une voix forte et unie. Par le passé, une des grandes difficultés qu’a connue l’Union, ce sont des désunions internes, des luttes de places, de la concurrence, des divergences de points de vue sur l’avenir du logement social. Il faut absolument restaurer cette union et Jean-Louis Dumont lègue un héritage très important de ce point de vue, en rappelant que rien ne peut avancer si on ne cultive pas cette union. Elle se nourrit de combats, de victoires, de valeurs partagées et de projets.
Certains ont parfois l’impression que l’USH et les organismes HLM sont dans la défense de ce qu’ils ont été ou de ce qu’ils ont pu avoir par le passé. Il faut que l’on sorte de ce point de vue, et je souhaite que nous puissions à la fois défendre nos positions, proposer, innover et anticiper. Sur plusieurs sujets, nous devons devancer les attentes des pouvoirs publics, mais aussi des collectivités locales. Il faut aussi que nous soyons respectés et rappeler aux pouvoirs publics qu’ils ne peuvent plus nous traiter comme ils l’ont fait par le passé. Le mépris qui a été utilisé envers les acteurs du logement social a quand même meurtri beaucoup de monde.
AEF info : Quelles mesures souhaiteriez-vous défendre en priorité dans le PLF 2021 ?
Emmanuelle Cosse : Le projet de loi de finances est lié à la relance, et nous avons été nombreux à regretter que le secteur du logement et de l’immobilier soit très peu envisagé, et qu’il ne le soit qu’à travers les enjeux de rénovation. Je rappelle que l’enveloppe de 500 millions d’euros allouée aux bailleurs sociaux, qui ont déjà fait beaucoup pour la rénovation de leur parc, n’est pas suffisante si l’on veut accélérer les choses.
Nous avons également besoin d’une TVA qui revienne à un taux réduit, pour baisser les coûts de nos opérations, alors que les bailleurs sociaux cherchent constamment à avoir les loyers les plus bas possible pour que les ménages n’aient pas à consacrer une part trop importante de leurs revenus pour leur logement. Il faut que l’on ait aussi des garanties sur les APL, que nous n’avons pas en réalité. On évoque à chaque fois le coût des aides au logement mais jamais les raisons qui font que les ménages en bénéficient.
Je souhaiterais ensuite que l’on ait des assurances sur d’autres sujets, qui ne s’inscrivent pas dans le PLF mais qui se poseront après. Quelle est la doctrine du gouvernement sur la poursuite de la RLS ? L’exécutif connaît très bien la position du secteur HLM, qui ne veut en aucune manière que cette politique soit poursuivie. Il y a aussi le sujet de l’accession sociale à la propriété, qui est essentiel à mes yeux. Nous nous sommes battus pour qu’il y ait une prime à l’accession afin d’accompagner les ménages suite à la disparition de l’APL accession (lire sur AEF info). J’aimerais être entendue par le gouvernement sur ce point mais nous n’avons aucune ouverture.
AEF info : La dimension territoriale est forte dans le secteur HLM. Pensez-vous que votre profil de personnalité politique francilienne peut vous être défavorable ?
Emmanuelle Cosse : Je reste une élue locale impliquée depuis dix ans dans une région de 12 millions d’habitants. Ce qui est certain, c’est que la relation du bailleur social avec les acteurs territoriaux est essentielle. Dans les années qui viennent, l’USH et ses fédérations devront être une plus grande courroie de transmission avec les collectivités territoriales. Il y a un enjeu de décentralisation mais aussi d’innovation. Certains départements développent par exemple des politiques sociales autour du vieillissement, et auront besoin d’acteurs, les bailleurs sociaux seront là. Nous devons aussi accompagner les efforts liés à la lutte contre pauvreté, et la revitalisation du territoire. Un autre enjeu, qui n’est pas lié à cette élection, est celui de politiques du logement décidées nationalement, avec la capacité d’être déclinées localement. Il y a un manque de vision locale des besoins, où l’on voit des territoires se battre parfois pendant des jours pour obtenir des aides à la pierre par exemple.
AEF info : En tant que ministre, vous avez contribué à la réforme d’Action logement en 2016, de nouveau poussé à se réorganiser par l’exécutif avec au-delà une réflexion sur l’avenir de la Peec. Qu’en pensez-vous ?
Emmanuelle Cosse : Quand j’étais ministre du Logement et de l’Habitat durable, j’ai porté une réforme qui était préparée par les partenaires sociaux d’Action logement. Mais ce qui se passe aujourd’hui est d’un ordre tout autre. Il y a une remise en cause par le gouvernement de la contribution des entreprises à un effort collectif pour le logement, ce qui fait Action logement. Nous sommes dans un débat de dupes car Action logement cherche depuis deux ans à utiliser l’ensemble de sa trésorerie et de ses moyens pour contribuer à des politiques publiques de logement, par le biais de son PIV notamment, sauf que l’État lui demande de ne pas le développer, alors que nous avons besoin de cet argent disponible.
Nous avons besoin qu’Action logement soit plus présent sur la rénovation urbaine, sur l’action sociale, pour l’accompagnement à la mobilité et nous devons aujourd’hui faire face à un coup d’arrêt. Je suis très embêtée sur deux choses : il n’est pas normal que le gouvernement s’arroge le droit de réformer une structure dont la gestion revient aux partenaires sociaux ; et le sujet ne peut pas se limiter aux débats financiers.
AEF info : Quelles décisions prises en tant que ministre peuvent vous être reprochées par les bailleurs sociaux ?
Emmanuelle Cosse : Il est vrai que j’ai défendu des réformes qui me paraissaient justes pour l’accès au logement et qui ont parfois bousculé les acteurs. C’est le cas de la loi Égalité et citoyenneté qui a rappelé et imposé le principe visant à favoriser l’accès au logement des publics du premier quartile de revenus. Cela peut déranger, poser des difficultés mais quand j’ai porté ces réformes je l’ai toujours fait avec les acteurs. La loi prévoyait notamment des négociations locales, une capacité à revoir ces taux d’attribution par rapport aux besoins locaux et donc une cogestion avec les acteurs locaux. Toute cette méthode a été retirée par la loi Elan et c’est bien cela le problème car depuis 2017, les politiques du logement social se sont faites sans les acteurs du logement social voire contre eux.
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