J’écris un livre : je gère la date butoir !
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J’écris un livre : je gère la date butoir !

La gestion du temps est un sujet critique pour l’auteur : il pense souvent avoir plus de temps qu’il n’en a réellement !

Encore récemment, une personne désireuse d’écrire un livre me dit « de toutes façons, je peux étaler l’écriture sur une année » … en réalité, non, vous n’avez pas une année devant vous pour l’écriture !

Une fois que votre projet a été validé par l’éditeur, une sorte de machine infernale s’enclenche et vous perdez en partie la maîtrise de votre temps : cela tient au fait que beaucoup d’autres acteurs dépendent de la date de remise de votre manuscrit pour réaliser les tâches qui leur incombent et assurer la mise en place du livre à la date prévue.

La distorsion du temps vécue par l’auteur

Ainsi, l’auteur vit une sorte de distorsion du temps :

- La date butoir, celle de remise du manuscrit, semble très proche : dans mon cas, environ 6 mois après la signature du contrat (peut-être pouvez-vous demander plus de temps si vous écrivez une encyclopédie !). C’est plutôt un point positif : avoir une date butoir et un engagement pris auprès d’une autre personne obligent à rester mobilisé et à limiter la procrastination. Mais, ça peut être un rien anxiogène… surtout que la date butoir n’est pas la vraie date butoir : en effet, si vous devez rendre votre manuscrit le 31 mars, c’est bien de la version FINALE dont nous parlons. Cela suppose donc qu’en février-mars vous ayez déjà réalisé au moins un aller-retour du manuscrit terminé avec votre éditeur. Cette phase est primordiale pour la réussite du livre : mon éditrice m’a ainsi demandé de raccourcir telle partie, d’apporter plus d’exemples dans telle autre, d’harnomiser le style entre différentes parties, de simplifier la présentation de tel modèle,… Ce sont autant d’améliorations substantielles qui rendent l’expérience du lecteur plus fluide et plus agréable.

- La date de parution du livre semble, elle, très lointaine, elle intervient plusieurs mois après la remise du manuscrit. Vous avez l’impression que vous ne verrez jamais votre livre une fois le manuscrit final envoyé. Vous vous trouvez d’un coup démobilisé (nous verrons ci-dessous que ça n’est pas réellement le cas et qu’il reste beaucoup de travail) et impatient de voir le résultat final qui se fait attendre.

Pourquoi n’avez-vous pas plus de temps pour écrire ? 

Votre ouvrage doit s’insérer dans le calendrier de l’éditeur, parmi les autres parutions prévues. S’il a déjà beaucoup de projets en cours (et c’et souhaitable !), votre livre sera planifié à une échéance qui vous semble plutôt lointaine (peut-être un an). Une fois cette date fixée, l’éditeur fait son rétro-planning et là… la date de remise du manuscrit est finalement très proche car une fois que vous avez remis votre manuscrit, il faut compter les corrections et relectures, le travail du graphiste, la mise en page, le choix de la couverture, la présentation du livre aux libraires, la préparation de la mise en place,… Beaucoup d’autres acteurs vont intervenir, ils ont eux-mêmes d’autres projets à gérer. Tout cela prend du temps, nécessite des aller-retour alors que vous piaffez d’impatience de voir votre livre en rayon !

Quand c’est fini, c’est pas fini !

Vous poussez un grand ouf de soulagement car vous venez d’envoyer la « version finale 12.bis » de votre manuscrit… ne vous réjouissez pas trop vite, vous allez encore être très sollicité ! Chacune des phases suivantes nécessite en réalité une relecture de votre part, car des coquilles se glissent et vous repérez à chaque fois de nouvelles fautes. J’ai trouvé cette phase assez frustrante : outre l’impatience à gérer, il faut aussi composer avec le regard critique que l’on peut avoir lorsque l’on relit le manuscrit pour la 10ème fois. A chaque relecture, j’avais le sentiment que c’était très mauvais, et c’est la confiance que j’ai en mon éditrice qui m’a aidée à ne pas tout jeter !

Ma recommandation : 

- Prévoyez de fournir un effort assez condensé pour la phase d’écriture à proprement parler, vous n’aurez plus beaucoup de temps à consacrer par exemple à des recherches complémentaires.

- Dans votre gestion du temps, intégrez bien l’après remise du manuscrit et les relectures qui y sont associées. Elles prennent du temps et sont souvent à faire dans des délais très courts car un autre intervenant attend le passage de relai. Cette période est à la fois frustrante car le livre n’existe toujours pas vraiment, mais aussi enthousiasmante car vous voyez le livre prendre forme !

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