J'ai écris mon "Histoire de vie"​...
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J'ai écris mon "Histoire de vie"...

«Nous racontons des histoires parce que les vies humaines ont besoin et méritent d’être racontées». nous dit Paul Ricoeur. Voici ce qui s’est passé lorsque j’ai fait le pas.


« Je suis une légende » ! Vraiment ?

46 ans… L’appel d’un moment d’introspection se fait sentir de plus en plus fort. Besoin narcissique ? Quête égotique ? Besoin d’être admiré ?

Une fois effacées ces résistances, ces invitations à ne pas faire, j’en viens à réfléchir plus en profondeur à l’intérêt de cette proposition d’un ami et consultant qui en a fait l’un de ses domaines d’excellence.

En fait, point de hasard si cette invitation retient mon attention car elle répond à un appel profond : à 46 ans, après près de 20 années à manager, développer, gérer, cadrer voire recadrer, je me pose (depuis un bon moment) la question du Sens. Quel sens donner à mon action ? A mon existence ? Quelle vision partager? Avec Qui ? Quel est mon mouvement vers l’Avenir ?

Les interrogations fusent : D'où je viens ? Comment me suis-je construit ? Quelles expériences et croyances fondent mon action ? Quel homme suis-je et veux-je être ? Comment expliquer pourquoi je fais ce que je fais comme je le fais ?

Photo by Banter Snaps on Unsplash

Comment expliquer pourquoi je fais ce que je fais comme je le fais ?

La réponse est immédiate : "en m'appuyant sur mon passé". Passé factuel et émotionnel, succès et difficultés, blessures et cicatrices, rencontres et alliances, conflits et rejets... avec la mémoire comme tamis.

J’accepte donc la proposition de Olivier, ou plutôt «Zeitoun Olivar»- tel qu'il se surnomme.Il m’inspire confiance. Il incarne une belle humanité : doux, chaleureux, humble et curieux.Il est sociologue de formation : il sait écouter, accueillir et recueillir la parole.

Il lance l’entretien.

Il m’invite à partir de loin : une à deux générations avant la mienne.

Il m’invite à raconter que j’ai vécu, à formuler des émotions, des clés. Il se tait beaucoup et respecte les silences. Il laisse les mots venir. Parfois, il relance. Il souligne un lien, raccroche les informations, les faits et les émotions entre elles, avec bienveillance et sans jugement.

L’entretien dure quelques heures. « Zeitoun » enregistre pour ne pas ralentir la fluidité des mots. Des instants « magiques » s’y déroulent alors : dans le flot des mots qui fusent, des liens se font entre le passé et le présent, entre une conviction et une expérience, entre une rencontre d’autrefois et un comportement aujourd'hui, entre une douleur et un principe fondateur, entre une injonction d’enfance et une croyance récalcitrante.

Je ne ressens pas ce que l’on éprouve face à un thérapeute, bien sûr. Le sens de la narration importe dans l’exercice autant sinon plus que le détail psychique de tels traumas ou de tels mots/maux.

C’est vivifiant, libérateur. Ce qui sort sera porteur d’un sens pour moi, pour mes proches et sera partageable à l’envie. Il en émergera sans doute quelques clés, quelques lignes de force pour expliquer, construire, sur lesquelles s’appuyer au quotidien. J’en suis certain.

 

Quand le temps devient « palpable » et fondateur

Après cet entretien, la mémoire continue d’explorer le passé ainsi reconvoqué. L’envie de partage se fait sentir ainsi que le désir d’alliance. L’impatience gagne aussi.

Quelques semaines plus tard, un premier jet survient. Olivier envoie un premier extrait, pour vérifier qu’il est sur la bonne voie, qu’il respecte l’essentiel, le vécu et l’émotion, que ses mots sont justes pour transposer mon histoire. C’est le cas. Bien sûr, il y aura des corrections, des ajouts et précisions, mais l’essentiel est bien là. Chapeau l’artiste !

Et là, émotion énorme. Le dedans est maintenant dehors. Ma « légende personnelle » sort de mon imprimante ! Les faits sont justes, les émotions sont là. Et les éléments clés en émergent d’une manière à la fois douce et limpide. Les titres des « chapitres » claquent avec l’impact d’un TedX.

La magie de l’altérité se fait alors.

Se raconter pour ne plus « se la raconter »

Elle est porteuse de sens et de potentielles surprises :

« Je ne savais pas d’où cela venait que tu… »; « derrière ta bienveillance et ta bonhomie, je n’imaginais pas que… » ; « je comprends mieux maintenant pourquoi tu … ».

Ces phrases fusent de la part des personnes choisies comme premiers lecteurs, passée la première émotion, la sympathie et même de la reconnaissance envers mon propre geste de confiance.

Photo by Leio McLaren (@leiomclaren) on Unsplash

Je tire, pour ma part, de cette expérience un matériau très riche et utile : connaissance et compréhension de soi-même pour une meilleure acceptation de soi, capacité de dire le sens et de l’incarner sans gène ou dogmatisme, une alliance renforcée avec ceux qui m’entourent car il y a là les bases de la confiance, de la clarté, des pleins et des creux, des nuances et finalement une « touche unique » alignée et vraiment « lisible ».

"Tout voyage commence par un premier pas" nous enseigne Lao TSEU. La quête du Prince a commencé là pour moi, indispensable travaille pour faire alliance avec le Prince qui sommeille en chaque personne que j'accompagne.

Et vous, ferez-vous le pas ?


A bientôt sur www.frederic-briones.fr ou www.opalitude.com



Pour approfondir :

La construction de l’identité par le récit

Histoires de Vie : "On n'est riche que de ces clients" par Olivier Paris



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