Je ne sais toujours pas ce que je veux faire quand je serai grande...
Ces temps-ci j’entends mes enfants parler du poids des décisions que l’on prend dans la vie. Que vais-je faire plus tard ? Auprès de qui je vais passer le reste de mes jours ? Qu’est-ce qui compte vraiment ? Comment devrais-je savoir ce qui est le mieux pour moi ?
Oui, j’ai deux jeunes hommes à la maison. Deux enfants qui font ma fierté. Deux merveilleux être humains. J’ai réussi ça ! J’ai pourtant l’impression d’avoir erré la plupart du temps dans ma vie. Mais je dois admettre, quand je me retourne et que je vois ce qui est derrière moi, je suis fière du chemin parcouru.
J’ai passé toute mon adolescence à me poser ces mêmes questions. Mes copines, pour la plupart, savaient déjà. Elles semblaient être née sachant exactement ce que l’avenir leur réservait ; elles allaient devenir médecin, ou avocate ou enseignante, elles allaient se marier et avoir des enfants, une maison et un chien ! Moi ? Flou total ! Je crois que je n’ai jamais su !
J’ai passé 10 sessions au CEGEP. J’ai erré. Formation en service de garde, Sciences pures et Histoire ancienne. Disparate, inconstante et aux intérêts variés j’étais de celles qui essayait tout ! J’ai animé la radio étudiante, le journal étudiant, j’ai démarré une comédie musicale, une pièce de théâtre, j’ai fait parti d’un band et exploré l’univers du DJ. Je travaillais sans arrêt et ma vie sociale était foisonnante. Bref, j’étais hyperactive, maigre, cernée mais ultra dynamique. J’ai tout fait !
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Puis, un jour j’ai rencontré mon chum. Ce jour-là, pour la première fois de ma vie je SAVAIS quelque chose. C’était LUI ! Il l’est toujours, presque 27 ans plus tard. Puis, j’ai cherché… Que vais-je devenir ? Quelle sera ma place dans la vie ? Quel titre me définira ? Parce que même 10 sessions au collège n’avaient pas réussi à me faire découvrir ce qui me passionnerait. Tout m’intéressait, je n’étais mauvaise en rien (sauf peut-être en algèbre !) mais je n’excellais pas non plus ; 85% de moyenne.
J’ai donc mis ça de côté et je me suis permis d’agir au lieu de réfléchir. Je suis comme le trio d’Harry, Ron et Hermione : aucun de mes plans ne s’est jamais passé comme je l’avais prévu, alors j’ai juste plongé. J’ai travaillé dans l’entreprise familiale pendant 7 ans. Je suis devenue maman, 2 fois. Je suis retournée aux études pour devenir thérapeute sportive. J’ai eu du gros plaisir pendant 14 ans. Mais c’est dur sur le corps ! Et comme le mien a eu sa part de misère (accident sérieux, cancer, grandes chirurgies, etc.) je voyais la fin de mes capacités. Puis je suis revenue dans l’entreprise familiale. J’y suis toujours.
J’affronte d’immenses défis, comme tous mes collègues entrepreneurs. Mais j’ai encore du gaz. J’ai encore envie de changer le monde. J’ai encore des idées et des choses que je n’ai pas tentées. Je veux me dépasser. Alors quand mes enfants me posent toutes ces questions je leur dis que le bonheur n’est pas une cible à atteindre, il n’est pas dans leur avenir ; il est là, à chaque instant ! Il est dans un sourire, un mot gentil, une nouvelle expérience, une bonne chanson, un bon repas, de la bonne compagnie.
Quand ils me demandent ce qu’ils vont faire de leur vie, je leur dis qu’ils sont déjà dedans ; leur vie ! C’est avec chaque jour qui passe, dans chaque action, après chaque choix, que leur vie prend sa forme. Et quand ils me demandent avec qui ils devraient faire leur vie, je leur réponds ceci : fais ta vie avec la personne qui te donnera envie de tout essayer, celle qui sera auprès de toi quand tu as de la peine, la personne à qui tu as envie de tout raconter et celle qui fait sortir le meilleur de toi. Mais d’abord et avant tout : sois bien avec toi-même. Tout le reste te semblera facile. Et fonce ! Parce que la vie elle ne ralentit pas. Elle ne prend pas de pause. Amuses-toi et risque tout ! On est là. On y sera toujours.