Je souffre de macronite aiguë !
En tant que premier détracteur d’Emmanuel Macron, de La République En Marche, je vilipendais dès son élection en 2017, le risque de voir le renouvellement des élites sclérosé, par le corporatisme et la toute-puissance des marchés qui souhaitaient sa victoire.
Le combat sociétal ancré à gauche, sous ses formes diverses et variées : le féminisme, l’immigration, le multiculturalisme, la mondialisation et l’accroissement des inégalités pour ne citer qu’elles ; a conforté l’émergence d’un populisme de plusieurs sortes.
L’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017 alors qu’il y avait l’embarras du choix, ne pouvait être le fruit du hasard. En effet, il présentait toutes les caractéristiques de ce qui était à l’époque, attendu d’un candidat à la présidentielle :
La politique française à travers la crise des Gilets Jaunes et le besoin de réformes en raison du déclassement économique et de l’influence française perdue dans le concert des nations l’ont maintes fois conduit à subir des critiques, pointant le manque de professionnalisme de son entourage, de ses équipes, son impréparation durant la pandémie également, ou son orgueil à ne pas vouloir se remettre en question.
Il s’est pourtant érigé en un « Président de guerre » prémonitoire, comment ne pas être séduit lorsqu’on voit les incohérences, les dérives et surenchères verbales de ses adversaires ?
Où étaient cette colère, ce manque de repères ou cette inconsistance en 2017 ?
Recommandé par LinkedIn
Le plus expérimenté, le plus apte, c’est Macron et je me félicite qu’il soit candidat.
Mais pour d’autres, le macronisme ne répondrait pas aux enjeux du prochain quinquennat. Il pourrait renforcer la prévalence technocratique, l’exercice vertical du pouvoir et la continuité d’un statuquo électoraliste qui l’éloigne toujours plus du désir de davantage de démocratie participative, du regain d’autorité à la tête de l’État, l’empêchant de mettre fin à une supposée crise identitaire.
L’anti-macronisme primaire semble impossible, tant le Président soigne son image, peaufine ses sorties médiatiques et laisse parfois planer la contradiction au sein de la majorité et son gouvernement pour sans cesse apparaître en arbitre, assumant seul les décisions, se positionnant ainsi en ultime recours.
Je souhaite qu’il l’emporte pour inviter les autres prétendants à aussi bien travailler, repenser leurs tactiques et stratégies, et se mettre au niveau d’un Président qui ne revient dans l’arène que pour démontrer à son électorat initial, que voter pour lui était bien le bon choix !
La connivence avec les milieux d’affaires, l’arrogance reprochée, les cabinets anglo-saxons et les agences de communication sont les alliés implicites du macronisme, vouloir leur destitution impliquerait renverser le capitalisme à la française. Ce sont ces instruments qui pourraient coûter sa place de grande puissance tant la nation française a du mal à se réconcilier avec son passé glorieux et si critiqué d’antan.
Sa sphère d’influence se limiterait à présent aux grandes idées, aux grands courants artistiques et culturels qu’elle a sus dessiner au cours des siècles pour garder une position toujours aussi enviable, dès lors qu’il s’agit de traiter ou conduire les affaires du Monde.
Une voix pour Macron !