Jeune, tu pressentais...?
Très jeune déjà, tu étais sensible. De menus détails te touchaient, t’enchantaient ou encore provoquaient en toi « ébranlements ou enchantements » : un geste, un mot, un ton de voix ou une note de musique marquaient une empreinte sensorielle chez-toi. Le roucoulement d’un ruisseau ravivait en toi une vie nouvelle à chacun des rythmes chantés.
Ces cascades de l’âme, parfois t’agaçaient. Elles te mettaient mal à l’aise. Tu aurais préféré ressentir moins de sensibilité et beaucoup plus de légèreté. Ces réactions d’enfants dans ta vie, t’embarrassaient. Tu ne savais pas quoi en faire, ni comment t’en défaire. Tu rêvais de devenir adulte. Tu cherchais à fermer les yeux face de ce déferlement de déchirures qui se plaçaient malgré ta volonté sur ton chemin. La crainte d’être bouleversé une autre fois te hantait, ce dont tu ne voulais surtout pas vivre.
Au fil du temps, tu as découvert une façon de mieux les accueillir. Et surtout à accueillir tous ces états qui se présentaient à toi. Heureux, malheureux, joyeux, tristes, enjoués, ces états d’âme tissés au contact des tiens, sont ce qui reste en toi une fois que le train de la vie est passé.
Tu as compris qu’il est possible d’écouter, de ressentir et de regarder cela comme un nuage qui passe dans le ciel. Mais toi, tu préfères y rester un peu…T’as plutôt choisi de les accepter et de te laisser « traverser » par eux. Car tu aimes bien finalement ressentir ces états d’âme en toi.
Il te semblait toucher un lien vrai.
Ce lien privilégié qui crée et tisse dans ton cœur vibrant des étincelles de joie, se relie à tous les autres filaments du monde. Dès lors, tu as senti que ton âme s’est mise à exister et à respirer un peu plus intensément. Bien que tu ne saches pas vraiment ce que « ton âme », étonnamment, tu sens que quelque chose existe « pour de vrai. » Pris par surprise, tu entres ainsi en contact avec ta sensibilité et ta sérénité.
Tout change soudainement. Tu vois que t’as changé. Ces petits instants de rien du tout te font maintenant vivre la félicité. Instants de douceur, fleurs d’été, brise saline, ces petits moments comme tout à coup tombés du ciel, te transportent et te transforment.
Ces autres moments sont aussi ceux où tu attendais à nouveau ton papa avec qui tu devais passer un moment. Ce regard d’une tante, d’un oncle ou la visite de ta grand-mère, mais qui tout à coup : n’arrivent pas...
Bizarrement, ce que tu retiens et te souviens le plus c’est de « l’attente. »
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Tu repenses à ces endroits précis où tu avais l’habitude de les rencontrer, de partager avec eux ces doux moments. À la couleur de la robe de ta grand-maman, la voix triste de ton oncle, au regard songeur d’un frère ou d'une soeur, tu te souviens le plus...
En vain, t’as oublié complètement ce que tu avais à leur raconter. Cet épisode, comme plusieurs autres vécus auparavant, en ratisse un autre. Comme cette fois où tu t’en endormi avec la crainte d’avoir une mauvaise nouvelle au réveil. Ta sœur était entrée d’urgence à l’hôpital. La rémission avait été de courte durée.
Une tristesse douce t’habite et tu te sens dans un drôle d’état. Un moment tranquille mais à la fois intense. Une infinité de perceptions t’assaille. Ça prend des mesures inégalées, voire disproportionnées. T’as l’impression que tu vas tomber…Y a toujours pas eu feu en la demeure. Hélas, tu tentes de rationaliser tes pensées mais ton corps ne suit pas. En l’espace d’une seconde, de multiples tremblements ont envahi ton corps. Émoi, frayeur, déséquilibre t’empoignent en entier. Tu te croyais en sécurité là où tu étais. Toutefois, tu commences à saisir et à mieux comprendre ces états qui créent ces mini orages en toi. Mine de rien, ces éclairs qui agitent les vaisseaux de ton cœur, t’indiquent que tu dois apprendre à respirer autrement et à trouver ta confiance ailleurs.
Tu es trop sensible ? Tu as décidé de ne plus attendre? Tu cesses de songer à ce qui t’attend aujourd’hui. Tu reviens dans le vrai monde. Pris dans tes pensées, tu as failli tomber une fois de plus…
Nos états d’âme sont de l’OR pour nourrir ce que nous sommes en train de vivre, ce qu’on a vécu ou pas vécu, ou encore ce qu’on espère vivre. C'est l’écho d’un monde qui vit en soi.
Nos états d’âme enrichissent nos capacités de pensée et de réflexion. Ils sont le froment qui sème notre devenir.
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Martine
Chercheur-entrepreneur chez Webcoachs solutions | M.Sc. intervention et changement organisationnel
2 ansBelle écriture ✍️ continue 🙏