JOLIE GÊNE & GILETS JAUNES : UNE RÉVOLTE ENTRE LE MARTEAU ET L'ENCLUME

JOLIE GÊNE & GILETS JAUNES : UNE RÉVOLTE ENTRE LE MARTEAU ET L'ENCLUME

L'enclume : 40 ans de réformes reportées, inabouties, atrophiées.

  • Un soutien excessif à l'économie de la demande (consommation des ménages), creusant notre déficit commercial et notre dépendance aux biens importés (énergie fossile, électronique grand public, ...).
  • L'insuffisante stimulation de l'économie de l'offre (compétitivité des entreprises), ayant conduit à une désindustrialisation vertigineuse faute d'investissements dans les domaines d'excellence technologique, et conséquemment à la déliquescence de territoires éloignés des grand pôles urbains.
  • Priorité et privilèges (du moins indulgence fiscale...) accordés aux seules grandes entreprises du CAC40, au détriment du tissu des TPE-PME, écrasées par les charges et les lourdeurs administratives, façonnant une économie duale (petites entreprises locales à la peine vs florissantes multinationales délocalisées) et élargissant la fracture sociale au sein des populations et des territoires (cadres vs professions intermédiaires, métropoles vs zones périurbaines et rurales, ...).
  • Un traitement social du chômage sans remise à plat du modèle du marché de l'emploi devenu inertiel en raison des charges et des risques RH, consacrant un tunnel irréductible de 8 à 10% là où nos voisins européens connaissent le plein emploi (4 à 5% de chômage).
  • Dérives budgétaires galopantes de l'Etat et des collectivités, débouchant sur une dette publique égale à 1 année de production de richesses nationales, le remboursement de celle-ci constituant le 2° poste après l'éducation nationale.
  • Le délabrement et la perte d'efficacité d'une administration devenue obèse, causant moins un ras-le-bol fiscal qu'une défiance des Français vis-à-vis de leurs institutions publiques et de leur modèle social (santé, retraites, ...).

Le marteau : 10 ans devant nous pour réagir et, si possible encore, infléchir l'un des plus grands périls que le genre humain ait eu à affronter.

  • Bien qu'annoncée et adoptée depuis 10 ans (Grenelle de l'environnement, COP21, ...), nos concitoyens semblent découvrir soudainement la rupture sociétale violente qu'impose désormais le réchauffement climatique en matière de comportements, d'usages et de priorités écoresponsables.
  • L'impréparation des gouvernements dans les choix stratégiques sous-jacents : tergiversations sur le photovoltaïque, innocuité de la voiture électrique, maintien de la filière nucléaire, investissements dans l'éolien, …
  • Une carence d'accompagnement de l'Etat pour une transition aussi supportable que possible : alternative des transports collectifs, aides à l'acquisition de nouveaux équipements automobiles, immobiliers, …
  • La cécité aux vagues migratoires transcontinentales que le stress climatique va inéluctablement causer dans les décennies à venir, le débat étant confisqué par les seuls tenants d'un discours xénophobe et populiste.
  • Une piteuse impuissance des mouvements écologistes, affairés à de vaines querelles politiciennes au lieu d'incarner et porter une vision sociétale viable et pérenne.

Le paradoxe : c'est au moment où, enfin, un gouvernement a le courage de s'attaquer au fond de ces enjeux, que la crispation parvient à son paroxysme, comme si, par accumulation, nous avions atteint un niveau de saturation indépassable, un point de non retour dans l'irréformabilité de notre pays, un divorce irréconciliable entre intérêts particuliers et bien commun.

Gilets jaunes, de grâce, manifestez, mais en toute responsabilité.

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