Jour du dépassement : la planète (sur)vit à crédit !

Jour du dépassement : la planète (sur)vit à crédit !

5 mai 2018, le jour du dépassement est arrivé. Chaque année, sa date s’avance un peu. Quelques jours, pas grand chose…mais qui change tout. À partir d’aujourd’hui, nous vivons à crédit sur l’année prochaine et les années suivantes. Nous grignotons des ressources que nous n’avons pas, nous consommons les ressources des générations futures. Cette surconsommation serait-elle l’unique solution de notre survie ? Se légitimerait-elle par l’inexistence d’alternatives ?

Textile, industrie, alimentation, tourisme…rares sont les secteurs qui peuvent se targuer de respecter l’environnement. Loin de critiquer le progrès, de nier son apport à la société et de prôner un retour à une vie paysanne ou d’ermite, il reste nécessaire de s’interroger sur son rôle et son impact sur nos modes de vie et notre environnement (espèces vivantes, air, océan).

Les déchets : ce nouvel or vert

Des alternatives existent pour limiter l’impact humain sur l’environnement. Et depuis une vingtaine d’années, elles ne cessent d’augmenter. Les grandes écoles de l’élite française (HEC, Sciences Po) développent même des masters spécialisés dans ces domaines. Entreprendre dans l’environnement ou l’ESS (économie sociale et solidaire) n’est plus une exception. Réduction des déchets, économie circulaire et économie sociale et solidaire ont le vent en poupe, parmi les jeunes …et les moins jeunes. Pléthore de quarantenaire ou de cinquantenaire quittent leur job, fatigués de ne plus y trouver de sens, pour monter une petite entreprise ou une association. Leur objectif ? Aider les autres et/ ou protéger la planète.  

Ce « green business » fonctionne et même plutôt bien pour certains.  L’entreprise Phenix qui récolte les invendus des supermarchés pour les donner aux associations, affiche une croissance de son chiffre d’affaire de 40%. Une bonne santé économique que connaît également l’entreprise Circul’R. Fondée par Jules Coignard et Raphaël Masvigner, celle-ci aide les grands groupes à améliorer leurs pratiques (gestion des déchets, bilan carbone) en les mettant en relation avec des startups innovantes qui ont des solutions concrètes et adaptées à leur problématique.

Le fast-fashion trouve ses limites

L’industrie textile, particulièrement énergivore et polluante, est également en pleine mutation. Depuis l’effondrement de l’usine du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, une prise de conscience sur les conditions de travail et l’éthique dans ce secteur, a émergé. De nombreux créateurs se battent pour une mode plus éthique et plus durable. C’est notamment le cas de Gaëlle Constantini dont les collections ne sont réalisées qu’avec des vêtements et des tissus récupérés chez Emmaüs ou Guérissol. Les petites mains derrière ses créations sont celles de femmes et d’hommes éloignés de l’emploi qui retrouvent, grâce à la couture, un nouveau souffle.

Le « faire soi-même » : un acte militant

Récup, recyclage, DIY…des pratiques en vogue qui fleurissent sur les réseaux sociaux et deviennent, petit à petit, une normalité pour de nombreux citoyens. La pratique du zéro déchet, dans sa globalité ou en partie, essaime également. Les sites internet aidant à cette transition et ce changement de mode de vie deviennent légion. Avec son blog « Ça commence par moi », Julien Vidal propose plus de 365 petites actions simples et faciles à mettre en œuvre pour rendre son mode de vie plus durable.

Le retour à une « slow life » favorisant le vélo à la voiture ou le fait maison aux plats industriels par exemple, renvoie à une question beaucoup plus globale : quel type de vie je souhaite ? La prise de conscience est sans appel : nous sommes ultra-connectés mais déconnectés physiquement les uns des autres, nous travaillons beaucoup et ne profitons pas assez de notre temps libre ou de nos enfants. Les burn out et l’éloignement de la spiritualité (indépendamment de la religion) témoignent de cet oubli de l’humain qui semble s’être opéré au cours des dernières décennies. Vouloir protéger la planète, c’est aussi protéger les Hommes et l’ensemble des espèces vivantes qui forment l’écosystème vivant qu’est notre planète.

Une nouvelle mission, Insight, va être menée sur Mars. Objectif : réaliser des prospectives sur ce que serait la planète Terre dans 1 million d’années. Espérons et oeuvrons pour que la réponse ne soit pas : une planète sans vie. L’espèce humaine ne survivra pas en tuant ce qui la nourrit.


Crédit: Anne TAFFIN


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