Journal d'un parcours atypique, et qui le reste.

« C’est original, mais cette fois concentrons-nous sur ce qui est possible ». La dernière fois que j’ai entendu cette réponse, j’ai pris la décision de quitter l’employeur pour lequel je travaillais six jours sur sept, de 7 heures à 21 heures, à plein régime, corps et âme. On m’a toujours embauché pour mon enthousiasme, mon courage, mes idées « hors cadre », mon parcours atypique. Je suis toujours parti pour les mêmes raisons. Je crois que depuis le début (de ma carrière professionnelle, mais pas uniquement) je suis mû par l’enthousiasme et la conscience très vive qu’il faut se réaliser très vite, car fatalement, tout fini… So much for being positive ! 😉

Aujourd’hui, je suis en pleine création d’entreprise, un projet aussi excitant qu’effrayant car c’est un grand pas vers un changement radical dont j’avais besoin depuis quelques mois. J’ai toujours été passionné par mon travail. Ou plutôt, j’y ai toujours apporté beaucoup de passion. J’ai aimé traduire, vendre, commercialiser, communiquer, rassembler, manager, diriger et ce en observant avec beaucoup d’attention le pouvoir en place dans l’entreprise et ses jeux d’influences. Les gens sont comme des voyages, ils me fascinent.

Ce qui m’a souvent frappé, c’est l’enthousiasme des débuts et des débutants, et l’apathie tout en résignation de la plus grande partie des effectifs avec le temps : on paie ses crédits, on se console d’un titre ou d’une classe dans l’avion, s’entoure de flatteurs, « gère » un flot improbable d'emails quotidiens avec son lot d’urgence et d’importance, et on s’oublie. Mal au dos, au ventre ou à la tête, prise de poids, angoisses incompréhensibles, insomnies, …

Sans inviter tout le monde à claquer la porte de son employeur, il y a aujourd’hui une urgente nécessité de ré-enchanter le quotidien. Entre le flot ininterrompu de mauvaises nouvelles que servent tous les médias et l’entreprise où les enjeux sont parfois contradictoires avec nos valeurs profondes et où les objectifs sont parfois (souvent) davantage dictés par des promesses faites aux banques que par des stratégies viables de développement, il est difficile de garder son sourire et sa créativité.

Être positif, c’est vivre mieux et plus longtemps, tout en étant plus performant. Mais comment faire ?

A - FAITS & FICTION

Pour parvenir à être positif, il faut déjà savoir comment séparer les faits de la fiction. Plus on rumine, plus on encourage une attitude négative. Les pensées négatives ne sont que des pensées, et non des faits. Si on commence à croire sa petite voix intérieure qui crachote des idées noires, il faut s’arrêter un instant et écrire ces pensées, noir sur blanc. Une fois qu’elles sont écrites, il y a de fortes chances pour que le ‘délire’ intérieur s’arrête de lui-même et qu’on soit plus concret et lucide par rapport à une inquiétude. Souvent, des pensées irrationnelles s’identifient dès qu’on voit ‘jamais’ ou ‘toujours’ qui exagèrent une situation ou une impression.

Perdez-vous toujours vos affaires ? Non. Ne trouverez-vous jamais de solution ? Si la solution n’est pas en vous peut-être qu’il faut faire appel à quelqu’un ? Etc. On parle ici de croyance. Un ami ou quelqu’un à qui vous faites confiance saura déboulonner une croyance que vous avez de vous-même – Il n’y a pas pire juge de soi que soi-même, et souvent on est bien cruel, tout seul.

Une pensée, une idée, ne sont pas réelles. Les faits le sont.

B - L’ÉLÉMENT POSITIF

Une fois qu’une pensée négative a été identifiée et contrôlée, il faut aider son cerveau à prendre l’habitude d’identifier ce qui est positif, et s’y tenir.

C’est simple quand tout va bien et que la journée est joyeuse, mais plus compliqué quand on démarre sa journée du pied gauche. Faites une courte liste de choses très positives qui vous tiennent à cœur : un moment, une personne, un endroit… Et utilisez cette pensée pour focaliser votre attention et vous rappeler qu’un sentiment d’abattement ne dure pas et que les pensées sont furtives, positives ou négatives.

C - LA GRATITUDE

Prenez le temps de contempler là où vous êtes, ce que vous avez accompli et toutes ces petites choses qui font de votre vie une réussite, un moment agréable, une pause sympathique. Il sera bien assez tôt pour tomber malade ou perdre un être cher, alors profitez de l’instant présent, et prenez aussi le temps d’accepter que tout commence, se déroule et s’arrête, inexorablement. En être conscient, c’est déjà mieux vivre.

HEU-REUX

En suivant ce petit ABC du quotidien, j’ai compris que si j’attendais encore aujourd’hui de rejoindre une entreprise et une équipe parfaite et en adéquation avec la personne que je suis, j’allais me heurter aux mêmes frustrations que par le passé. Devenir entrepreneur n’est pas de tout repos, mais c’est un travail de passionné et de créatif. Ce qui me rend heureux aujourd’hui, c’est d’avoir eu le courage d’affronter une fois encore mes propres peurs et de grandir à nouveau tous les jours.

C’est aussi en partageant qu’on se réalise et j’ai voulu en parler. Bonne route !

 Stéphane Trycionka