KENYA : LA LOI PLAFONNANT LES TAUX D’INTÉRÊT INQUIÈTE
L’économie kényane, qui a fait preuve d’une résilience remarquable au cours des dernières devra composer avec une nouvelle loi plafonnant les taux d’intérêt.
Plafonnement des taux d’intérêt sur les prêts et les dépôts bancaires
Selon la loi, les taux d’intérêt sur les prêts seront plafonnés à quatre points de pourcentage au-dessus du taux de référence de la banque centrale. Les dépôts seront rémunérés à hauteur d’au moins 70 % du taux de référence.
Réaction des acteurs économiques
Les banques et les analystes ont dénoncé cette mesure de répression financière et voient dans cette loi une manœuvre du Président pour honorer sa promesse électorale de réduire le coût du crédit, alors que les prochaines élections auront lieu en 2017.
Les marchés boursiers ont mal accueilli cette loi, les actions des banques kényanes ont chuté. Selon l’agence Bloomberg, le titre de la plus grande banque au Kenya KCB Group a perdu 10 % tandis que le groupe Equity Holdings Ltd a perdu 18 % sur 2 jours.
L’agence Bloomberg affirme par ailleurs que certaines autorités de la banque centrale s’étaient opposées à cette loi craignant d’importantes pertes économiques.
En promulguant cette loi sur les taux, le président kényan a misé sur les entreprises qui se plaignent régulièrement des taux d’intérêt très élevés appliqués par les banques. Ces entreprises sauront-elles répondre aux attentes du Président en investissant massivement dans les nouveaux projets. Rien n’est moins sûr car le plafonnement des taux d’intérêt des banques pourrait les inciter à augmenter les autres frais bancaires.
Economiste Senior
8 ansNormalement, la politique monétaire est orchestrée par la banque centrale mais il faut avouer que malgré le taux directeur parfois bas de la banque centrale, les banques commerciales exagèrent dans la fixation de leurs taux, si c'était le système bancaire décentralisé on peut comprendre en fonction des multiples risques encourus. Mais si ce sont les banques commerciales il n'ya pa d'excuse à les donner, ces banques doivent être des partenaires au développement. La bourse de valeur n'est pas la seule source de financement, faudra bien y avoir un compartiment dédié aux petites et moyennes entreprises qui souffre d'accès au financement et qui en majorité n'arrivent pas à se faire coter sur le marché boursier. Ces petites et moyennes entreprises qui constituent plus de 80% du tissu économique se finance uniquement sur fonds propres ou financement bancaire avec des taux d'intérêts qui les arrangent pas. Il n'ya pas que les grosses ou grandes sociétés dans l'économie, faudra aider aussi et prendre en compte les préoccupations et difficultés des PME. Maintenant peut être c'est la manière de s'y prendre qui pose problème, il y aura toujours des externalités négatives sur certains qu'il convient d'internaliser. La seule solution c'est de rentrer encore en discussion avec l'association des banques et établissements financiers pour régler le problème de taux d'intérêt et à la suite émettre une autre loi qui verra l'assentiment de toutes les parties prenantes.