L'école, fabrique du savoir inutile...

Les smartphones et Google ont rendu le savoir accessible anytime, anywhere. Exit le calcul mental, rendu obsolète par les calculatrices intégrées. Exit l’orthographe, corrigée automatiquement par nos ordinateurs. Has been la maîtrise de l’anglais grâce aux traducteurs en ligne. Et si apprendre était (déjà) devenu inutile ?

"L'innovation? Pensez-vous, Thierry ! Quand la méthode d'enseignement a fait ses preuves depuis plus de deux siècles, on se dit qu'il y a urgence à ne rien changer!". Pas mal comme conclusion de discours d’un doyen en mal d’inspiration sur la place du digital dans l’enseignement devant ses troupes, n’est-ce pas ? Tous les secteurs se réforment, se transforment, muent et évoluent... Tous, sauf celui de l'éducation. On vient en cours. En bas de l'amphi, le prof. derrière, le tableau (et, souvent encore, de la craie). On écoute, religieusement (ou républicainement, selon les universités). On prend des notes (sous la dictée). On peste contre le prof qui va trop vite...

La technologie rend l’apprentissage obsolète. Les connaissances sont disponibles à tout moment et sur tout support. Pourquoi (encore) apprendre alors ? Et si l’obligation de présence devient la seule raison objective de se rendre en cours, alors nos écoles ne sauraient être chose que des garderies pour grands enfants. Devenus ennuyeux, nos profs doivent, aujourd’hui, devenir des stars, des mentors, des rois et des reines de beauté (aussi). Ils doivent séduire, captiver. L’école est finie. Que le spectacle commence !

Alors, certes, j’entends déjà certains me rétorquer que, partout, on réfléchit à l’éducation en 2030, aux MOOCs, à la classe inversée et autres nouveautés. Mais sur le fond, soyons honnêtes avec nous-mêmes, a-t-on encore besoin de l’école pour acquérir des savoirs ? L’école doit préparer l’avenir. Soit. Mais, en pratique, ça donne quoi ? quelles compétences ? quels programmes ? quels cursus ? et quels diplômes ?

Que les choses soient claires, je ne cherche pas à philosopher sur le rôle de l’école à l’horizon 2030. Je cherche à bâtir un modèle d’école où des enseignants, non formés, avec des élèves bombardés d’informations devront se préparer aux mondes de demain. A défaut, l'impréparation de nos écoles les transformera en fabriques à diplômes de "pensée magique" à invoquer pour éviter le chômage.

Peut-on agir? Oui, bien sûr. L'avenir n'est pas la fatalité. C'est nous, enseignants, dirigeants d'écoles, qui bâtirons le monde de demain et définirons les compétences et expertises de demain. Comment? Je vous en dirais plus dans un prochain post...

A bientôt !

Pascal BRU

Fondateur de FORM-en-PLUS . Créateur du LE JEU de la COMPTABILITE . Une formation ludique et impliquante,

5 ans

Chacun de nous a son propre esprit, donc sa propre capacité d'apprentissage.  Nos formations doivent utiliser les 5 sens pour répondre au besoin de chacun. L'implication est l'outil du formateur....

ludovic garofalo

Professeur de Chaire supérieure CPGE ECT Lycée Perrimond.

5 ans

Merci à Thierry Sebagh de pointer ce problème et ses enjeux.

Frederic C.

CFO at Solar Partners Asia Cambodia

6 ans
Ariane Militello

BPMed Directrice d Agence Marseille le Cabot

7 ans

Le pire est que certain prof font du copie colle sur des sites internet pour les DS .. accessible a tous et en plus on trouve les corriges .. je peux devenir profs alors facile !

dominique sonjon

mentor bénévole pour plusieurs associations agréées «un jeune, un mentor », spécialisée politiques publiques jeunesse et sport

7 ans

J'adhère complètement à votre discours Thierry Sebagh. L'école doit être réformée à 360 degrés ! Les programmes sont totalement obsolètes, trop élitistes et éloignés de la réalité du monde du travail. Il est incompréhensible que l'enseignement de l'informatique ne soit pas aujourd'hui une matière fondamentale au même titre que le français et les sciences. Il est incompréhensible que l'enseignement des langues privilégie encore les connaissances grammaticales au détriment de l'oral et tant d'autres aberrations qui font que notre système est à la traîne ! Le recrutement des profs est archaïque avec ses concours dont on se demande comment ils peuvent distinguer ceux qui seront de bons pédagogues. Quant à leur formation, tant qu'elle sera confiée à des pédagogistes prétentieux, bornés et hors réalité de la vie à cause de leur entre-soi étriqué, n'espérons rien ! Et ce ne sont pas les tribus d'énarques qui polluent les ministères qui vont changer cette situation. Heureusement certaines écoles privées ambitieuses (au bon sens du terme) montrent l'exemple des nouvelles voies à suivre pour former les jeunes à une insertion réussie dans le monde du travail par une pédagogie aérée ouverte sur l'innovation ! N'attendons rien de l'état, l'éducation et l'école ne sont pas des priorités. Il lui suffit que les réformes restent le sport favori de chaque ministre de l'EN dans la mesure où elles sont aussi efficaces qu'un cautère sur une jambe de bois !

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