L’écume d’une déclaration XCVI.

L’écume d’une déclaration XCVI.

Après de nombreuses tentatives, son cœur restait dur comme de la pierre, et quand le désespoir brillait comme un soleil et que la noirceur de la nuit étouffait une mise à mort annoncée, après de nombreux refus et moult échecs, sans connaitre la raison, et sans prévenir, un jour semblable à tous les autres, peut-être dévoué à une mission ou recherchant l’origine de toutes choses, sans savoir pourquoi et si cela allait servir, elle faisait volte-face, retournant sa veste, et déployant ces ailes pour m’inonder d’amour, là où la porte était restée fermé et que faire le grand saut paraissait improbable…

Malgré tout, sa pudeur l’emportait et elle se tenait à distance, il me restait à traverser le fleuve pour la rejoindre, et briller avec elle sous les lumières de Paris.

Elle brillait comme un levé de soleil, le ciel rosé irradiait de couleurs nos chagrins, et la plénitude nous emportait, son énergie comme une tornade renversait mon cœur fragile devant sa volonté, tout autour la jubilation nous embrassait, alors je la tirais de son quotidien pour l’embarquer en voiture à une soirée salsa, elle était vêtue de noir, les cheveux attachés et le sourire ravageur, on avait passé la soirée à boire et à danser, en jouant aux fléchettes et à discuter avec ses amis, la musique invitait au voyage, là où nos imaginations se perdaient dans l’évasion, les danseuses dansaient au rythme des danseurs, la soirée passait, la fatigue s’installait et sur nos visages, on imaginait le trajet du retour, alors quittant la soirée et retrouvant la voiture, arrêté à un feu, je lui prenais les mains, la montagne était là, je l’embrassais sur la bouche, elle se laissait faire, tout semblait désuet, dans ces yeux défilait la nuit, le spleen nous arrachait aux désirs de mort, le gout sucré de ces lèvres avait la douceur de sa beauté profonde, elle restait en retrait, c’était à se demander si elle avait des rancœurs du passé, parce que peut-être qu’une nouvelle relation l’effrayait, le silence poursuivait les ombres qui semblaient s’enfoncer dans l’abime, soudain elle m’embrassait dans le cou, alors nos respirations s’étalaient libre comme un fleuve ou les mouvements du courant étale, poursuivaient un relief alphabet, ainsi protéger dans la voiture et roulant vers son appart, le désir se prolongeait comme un nouveau plaisir qui à chaque instant se redécouvrait, arrivé chez elle, nous tombions de fatigue, l’encre écrivait sur la feuille que ce qui était, n’était plus, car fuyant le présent l’action se déroulait au futur, alors à la poursuite d’un temps qui nous échappait, la soirée ne faisait que commencer, elle avait mis de la soul et sorti une bouteille de bourgogne, nos verres étaient remplis, on trinquait pour un monde plus humain, elle envoutait les anges qui fuyaient les raisons de vivre heureux, car pour elle, vivre c’était l’action au présent, l’ivresse nous arrachait aux remords tant nos peines semblaient inconsolables, la nuit avançait dans d’obscur mystères, alors pris dans la découverte d’une danse, elle m’attirait au lit, et dans le feu d’une histoire à construire, les draps transpiraient nos ébats, les cris muets de nos larmes mutaient vers un breuvage divin car les câlins réconfortaient en ces temps difficiles, à côté sa chienne ronflait roulée en boule dans le panier, dehors le vent soufflait, le silence paraissait d’une austère volupté dans l’horizon noir des rues, ainsi désoeuvré de toute illusion, le spectacle jouait les choses rafraichies devant à nos âmes errantes, et prit dans l’inconsistance d'une ivresse scrutant notre pauvre misère, on s’endormait épuisé…

Le matin au réveil, la sentir à mes côtés était un moment délicieux, la lumière frayait à travers la fenêtre pour mourir sur les plantes vertes qui habillaient l’étagère, le bruit de la ville éveillait nos sens rendant nos cœurs plus tendre, des chagrins, on était libéré, le repos consumait le sombre désespoir que tout s’en allait, nous étions des frissons et des voix et nos problèmes semblait éclaircissement, il était trop tôt pour décrire ce que nous venions de vivre, le vin avait coulé dans nos veines, nos haleines tremblaient d’être séparé, la ville s’éveillait et dans notre désir d’être, les turpitudes s’oubliaient, on était complice à partager les mêmes choses, elle allumait la radio, aux infos il y avait pas que des bonnes nouvelles, la surface des choses semblait tendre tant l’épaisseur du monde semblait dur, on fleurtait allongé dans le lit le ventre en papillon, partis à la boulangerie chercher des croissants et revenu, lui préparant un café, on se satisfaisait des choses simples, mon regard glissait sur son dos nue plein de délicatesse, mes doigts effleuraient sa peau dessinant une oasis ou fleurit la verdure au milieu des déserts, la frivolité s’amusait de nos soupirs comme l’espérance est à l’illusion ce que le soleil est à la mer, les mots abstraits nous emportaient ou le langage était autre que la compréhension, alors détaché de l’essentiel, les choses glissaient pour mieux jouir du présent, on s’imaginait même être heureux après quarante ans de mariage, ainsi écrire semblait être plus que connaitre, c’était au moins refaire, et dans le bazar, son visage s’éclairait d’insolence, son charme comme une pulsion vitale alimentait le rivage d’une vague qui jamais ne cessait, ou l’impression entrainait l’autre, sur une vision qui apprenait à voir, c’était une grappe mure de baisers, elle traçait les sillons pour des lendemains plus heureux, du verbe le sens des mots s’échappait, chaque seconde était à nous avant que ce soit la dernière, en la tristesse profonde, notre spleen s’enfonçait vers les strophes invisibles des hymnes les plus doux, ses fantasmes nourrissaient l’érotisme le plus fous, et à devenir une seule chair, un tableau bucolique y naissait, sans doute une déficience nerveuse y fut pour quelque chose, avec sa démarche de chatte et ses cheveux qui lui tombaient dans le dos, les épaules nues et ces petits seins qui pointaient sous un tee-shirt transparent, la fenêtre grande ouverte, une clope à la main, elle fouillait les placards, savait-elle ou nous allions, c’était l’évocatrice des grandes destinées réduites à notre modeste condition, la télé diffusait les tubes de l’été, sans réaction, farouche, ses émotions s’emballaient devant certaines chansons, alors comme un problème à résoudre devant une géométrie, ces jugements comme la foudre frappait pour figer les petits détails, et devant la naissance du portrait et caché derrière l’anonyme, ma main l’effleurait pour lui prendre le visage, on s’embrassait à nouveau, elle me riait à l’oreille, nous étions capitonnés à la vie, la liberté criait qu’il n'y a pas d’amour sans désespoir de vivre, nos corps se caressaient découvrant nos limites, et à faire mourir les soucis, de nouveaux chemins s’ouvraient, l’existence nous collait à la peau, elle distribuait sa jouissance à qui elle voulait, la cruauté du réel s’abandonnait comme la maladie guérissait à la vie, alors fuyant les angoisses, la source mêlée de cailloux, faisait bien triste ce jour, de peur qu’il ne revienne pas, on jetait notre joie aux étoiles ou tout se noyait dans les cieux ou souffraient le mal profond d'avoir été trop longtemps indifférent, et dans l’ignorance d’oublier la prodigieuse décadence de raisonner à la place d’aimer, j’épousais son ombre, elle chantait sur la pelouse et son ciel plein de merveille, souriait un soleil qui réchauffait mon coeur froid, il nous restait à devenir ce que l’on pouvait être, la foret était réserve de bois, l’océan source d’évasion, la rivière force hydraulique, le vent était vent dans les voiles, le ciel était le kif des gens sur terre, les fleurs le long des sentiers étaient la vie en couleurs d'un monde en noir et blanc, tout ça n’était pas entendre dans une langue étrangère, l’élan cheminait pour percer à jour ce qui pouvait arriver, rien n’était déterminé et le monde avançait pareil à l’existence comme l'image radieuse d'un horizon, pour que « ce qui est » ne devienne pas « ce qui est », mais plutôt « ce qui est », croire aller quelque part, c'était découvrir que les chemins ne mènent nulle part, on s’aimait sans rien attendre, c’était pourquoi la rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit et ne faisait pas attention à elle-même, ni ne demandait si on la voyait, pareil à la cruche poser sur la table pour verser, verser était un don, dans l’eau versée, il y avait la source, la terre, les rochers, la pluie et la rosée, c’était le mariage entre la terre et le ciel, comme si regardant à la fenêtre, une page blanche s’évanouissait à la lumière du jour pour dévoiler une petite maison au bord de mer, le passage semblait dédale comme une adoration repoussant ainsi les tristes tentations, le silence des vagues délivrait d’un enfer de tous les jours, la beauté de l’horizon calmait de la soif, et dans le salon, une peinture au mur dévisageait une sculpture qui semblait échappée seule d’un asile, le lieu projetait sur l’imagination ce qui permettait de dépasser les frontières, des rayons du soleil filtraient dans la maison, l’harmonie semblait suspendue dans l’azur, dans la grande pièce peinte en blanc, une âme semblait se cacher dans un coffre ou les meubles appartenaient à un autre temps, les chants curieux d’une ferveur soulevaient les fragiles mécanismes face aux désordres des uns et les intérêts des autres, alors vaincre semblait l’étroite issue entre deux mondes, et criant ensemble dans un rêve commun, rien ne nous retenait, nous étions ivres d’amour mais le rêve était enfermé dans le rêve, comme si la chose frappait sur les murs une rage qui la dévorait, pour tenter de s’évader du coffre, mais rien n’y faisait, le coffre tremblait mais ne cédait pas, les coups pleuvaient et la chose inerte continuait de frapper, elle insistait voulant se disperser entre vitesse et espace mais la chose pourrissait, et dans cette moisissure à ne pas connaitre, et ainsi ne connaissant pas, elle ne pouvait se rendre jalouse à connaitre, hors c’était le danger parce que la chose sortait hors des sentiers mais enfermé, qu’était-ce la vérité sans le mensonge, parce que penser le bien sans son contraire, c’était s’enfermer dans une objectivité, hors chacun et chacune est le miroir de ses pensées, ainsi cette chose bicéphale improvisait des hasards sans qu’ils soient prévisibles, le visage schizophrénique de cette chose contrariait notre amour, parce que les frustrations nous gagnaient un peu comme si chacun sur une chaise, on se regardait, et que le temps passait et que l’on continuait à s’attendre, alors déçu devant la névrose qui se répétait, sédentaire et dans l’impossibilité de fuir, s’échapper de cette prison mental semblait un labyrinthe, et la chose continuait de s’exciter, elle se contorsionnait dans des cris horribles souffrant d’un mal de ventre, ou plier en deux, elle souffrait terriblement, la crainte faisait qu’elle stressait davantage, ainsi la chose continuait de taper, les parois du coffre vibraient, la chose se calmait, abandonnant quelques instants un arrière gout de folie et reprenant la lutte en tapant toujours plus, la chose cherchait à s'échapper, il y avait tant de vie dehors qu’être retenu enfermer était abominable, la chose étouffait, elle s’agitait à croire qu’elle venait de s’évader d’un séjour chez les fous, pourvu que cette chose trouve la paix et qu’elle soit délivrée, on ne savait plus quoi faire, le songe dérivait sur les superstitions ou les hommes tentaient de se rassurer de ne pas pouvoir maitriser le destin, nous étions convaincus que l’essence précédait l’existence, cela faisait sens, l’âme était toujours cachée enfermée dans le coffre, comme si évader du coffre elle hantait la maison, hors elle était prisonnière, n’aviez-vous pas entendu parler de cette chose, ou était-elle, l’avions-nous tué, était-ce la nuit désormais et toujours le néant, tout finissait par revenir au même point, la vie soufflait un temps et la mélancolie se perdait dans un déracinement, qui semblait ramené à l’heure proche, ou rien ne pouvait résister…

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