L’énigme irrésolue du variant "O" plane sur 2022
La seule annonce de son arrivée avait fait tomber lourdement les bourses de toute la planète. Le variant sud-africain, ensuite baptisé Omicron, a fait très peur et il continuera à le faire jusqu’à ce que les interrogations qui l’accompagnent ne soient pas définitivement résolues par des données expérimentales plus solides et irréfutables. Car la venue de ce dernier variant apporte à la fois de mauvaises mais aussi – peut-être – de bonnes nouvelles. Les mauvaises nouvelles sont que l’Omicron serait 5 fois plus contagieux que le variant Delta, déjà très contagieux, et qu’il aurait la capacité de surmonter partiellement la protection en anticorps plus facilement que celle des variants précédents. Les bonnes nouvelles, en revanche, sont que l’Omicron devrait avoir des effets sanitaires beaucoup plus mitigés et que les personnes vaccinées qui se révèlent positives assez rarement développent une forme de maladie grave, les symptômes étant dans la plupart des cas réduits à un peu plus qu’un simple rhume. Ce qui pourrait déterminer, à moyen terme, la conversion du virus, en virus endémique et à une cohabitation progressive avec un Covid-19 privé des effets les plus délétères. D’autant plus que – face aux mutations continues – la célèbre immunité de masse ne semble plus qu’un mirage utopiste.
Dans une telle perspective – qu’elle soit confirmée ou pas – l’importance de la vaccination prend encore plus d’importance. Mise à l’écart l’idée de courir après les variants qui se multiplient plus rapidement que les versions du vaccin - une fois mises à jour - et de les distribuer aussi rapidement, et abandonnée - désormais - aussi l’idée d’un vaccin capable de bloquer complètement les infections, reste toutefois l’efficacité des vaccins actuels à protéger des formes de maladie les plus graves et à minimiser drastiquement le recours aux réanimations et aux risques de décès. En l’état actuel, face à une 5ème vague d’une pandémie qui semble interminable, l’expérience a mûrie en deux ans de crise sanitaire et un an de vaccination massive nous a appris que seulement l’administration de toutes les doses de vaccin qui seront nécessaires et l’adoption systématique des gestes barrières (et notamment des masques FFP2…) sont capables de nous assurer la garantie d’une vie à peu près normale. En attendant une éventuelle solution miracle ou, plus probablement, que la pandémie se transforme progressivement en endémie, comme le variant Omicron semblerait – pour l’heure encore timidement – le laisser espérer...
Entre temps à Monaco le pic record du mois dernier a été déjà doublé et la campagne de vaccination est toujours en fort retard : seul le remaniement du gouvernement qui a été annoncé pourrait lui donner une nouvelle impulsion. Le temps est arrivé de prendre des décisions, même drastiques - si nécessaire - dans cette direction. On devrait déjà depuis longtemps avoir compris que la pandémie ne connaît pas de frontière, surtout à Monaco qui n’en a pas de véritables, et que la défense des spécificités (quelquefois justifiée) dans une telle situation sanitaire peut souvent produire confusion, mécontentements et inimitiés. Modifier les mesures sanitaires en continue et de façon autonome ne fait que provoquer un décalage et une dyscrasie avec les régions voisines dont le prix est payé par les citoyens des deux côtés. Et il faut une fois pour toutes restituer aux tests, qu’ils soient PCR ou sérologiques, déjà en soi peu fiables, leur fonction originale exclusivement diagnostique. Non plus - donc - un outil pour obtenir à répétition des passes temporaires qui ne donnent pas de garantie d’innocuité. Il est évident qu’aujourd’hui - au-delà d’une photographie instantanée très instable - ils ne fournissent aucune protection et leur utilité se réduit seulement à faire émerger la pointe d’un iceberg qui ne se fond pas en le piquant avec la fine aiguille d'une seringue.
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