L'Île aux fleurs (Ilha das Flores, 1989)

C'est à l'age de trente ans, il y a trente ans, que Jorge Furtado réalise ce court métrage à la fois captivant et déconcertant. L'artiste brésilien, aujourd'hui professeur d'université, y fait l'esquisse d'un monde malade à travers le parcours de la tomate de monsieur Suzuki.

Le 6 juin 2019, Jorge Furtado fêtera son 60em anniversaire, c'est à cette occasion que je partage cette œuvre qui m'avait marqué il y a quelques années. Le grain de l'image lui donne un petit effet rétro-vintage qui ne peut la rendre que plus séduisante. Ce film n’était pas une fiction et ne l'est toujours pas.

Jacques Kermabon en a fait ce commentaire, on ne peut plus exact :

« L'Île aux fleurs, c’est le chaos d’un monde filmé et classé par une sorte de Facteur Cheval du documentaire qui, entre Swift et Luc Moullet, brasserait un bric-à-brac de données platement objectives sur fond d’ironie et de lucidité pessimiste – excusez le pléonasme. Bric-à-brac, voire. Car tout cela aboutit à la décharge publique sise sur l’île aux fleurs, là où les autochtones les plus pauvres fouissent les ordures après les porcs pour y trouver quelque nourriture. Rien à voir avec un pensum tiers-mondiste plein de bons sentiments. La charge est d’autant plus forte qu’elle s’inscrit dans le normal, la vérité, la logique, le cours du monde, décrit avec cet humour qui est, comme chacun sait, la politesse du désespoir. Et la dénonciation est d’autant plus efficace que l’horreur n’est pas dite mais nous saute à la gorge. »


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