🌿 La Bête humaine | Une nouvelle culture de l’écologie | Haute fidélité | La Fièvre | On dirait le Sud | ...

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Bonjour à toutes et tous, et bienvenue si vous rejoignez Pioche!

Un excellent 1er mai à vous, qu’il soit chômé et/ou dans la rue.

Bonne lecture,

Et bonne Pioche!

Jean-Paul Deniaud , avec Samuel Chabré , Lucille Fontaine , Isma Le Dantec , Juliette Roques et Baptiste Thomasset

1. La Bête humaine

Le TGV M sort de son antre, le 29 avril 2024.

Blackout. Les pays du G7 – Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni – ont annoncé hier s’engager à fermer leurs centrales à charbon avant 2035. Une première saluée, fruit d’une âpre négociation avec le Japon (et ses 1/3 d’énergie issue du charbon), qui laisse toutefois de côté les sorties du pétrole en 2045 et du gaz en 2050 défendues par la France.

Le grand mix. De son étude « De Callac à Crépol : les campagnes au cœur des batailles identitaires » le think tank (de gauche) Destin Commun analyse le paradoxe des campagnes françaises, entre la sensation de tranquillité dans la vie des participant·es et l’omniprésence de faits violents dans les médias et les infos en continu, générant une confusion entre réel et fiction. Auquel s’ajoute une véritable méthode incendiaire de l’extrême-droite. On connait la suite.

Première classe. La SNCF et Alstom ont dévoilé le design du futur TGV M – « modularité » – prévu pour mi-2025 afin de répondre à la hausse du nombre de voyageurs (+4% entre 2022 et 2023). Au menu : peinture claire contre les fortes chaleurs, aérodynamisme + écoconduite pour une économie d’énergie de 20%, des rames recyclables à 97% embarquant +20% de voyageur·euses, et un espace modulable (donc) pour ajouter vélos ou bagages. Amen.

Allez, il reste toute une journée (deadline à minuit) pour s'inscrire sur les listes électorales et voter aux européennes – spoiler, ça va être chaud – et ainsi dévoiler, le 9/06 prochain, toute l’élégance de votre majeur tendu vers l’extrême-droite. Le tout prend 3min chrono en cliquant ici (bis), et oui, on peut poster le lien (ter) dans le WhatsApp de l’immeuble.

2. « Aucun changement réel et durable ne pourra se faire sans une nouvelle culture de l’écologie » – Lauranne Germond (COAL)

Depuis le 24/04 et jusqu’au 2/06, La Gaîté Lyrique (Paris 3e) accueille l’ambitieuse exposition-anniversaire « Coalition » installée à l’occasion des 15 ans de COAL, asso de référence reliant art contemporain et écologie.

On y découvre les œuvres de 50 artistes de tous horizons, réuni·es par le rapport sensible qu’ils et elles entretiennent au vivant. La journaliste Isma Le Dantec a pu visiter l’exposition en avant-première pour Pioche! : et la recommande !

Des premières actions artistiques et militantes aux œuvres qui alarment sur notre impact, en passant par des travaux directement inspirés de pratiques ancestrales, l’exposition Coalition prend la forme d’un inventaire et nous pousse à interroger notre regard sur le vivant.

« COAL est né d’une conviction commune : celle qu’aucun changement réel et durable ne pourra se faire sans l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie, sans cette dimension sensible à même de favoriser une transformation profonde des représentations et des imaginaires qui sous-tendent nos comportements et notre rapport au monde », présente Lauranne Germond , co-fondatrice de COAL, en préliminaire à la visite. 

Momoko Seto « PLANET ∑ », 2014. Vidéo. ©Momoko Seto

Tantôt sources d’espoir, tantôt alarmantes, les œuvres protéiformes se répondent et s’entrelacent. Dès l’entrée de l’exposition Coalition, on peut s’immerger dans une alcôve sonore et découvrir la PLANET ∑ de Momoko Seto, qui nous confronte à l’inexorable destruction de la biodiversité et à la résilience des espèces : l’artiste nous fait voir et entendre des créatures piégées dans la glace, des explosions sous-marines qui peu à peu les libèrent. 

Un peu plus loin, on tombe nez à nez avec L’Éco-combattant du duo Art Orienté Objet, pionnier dans l'exploration du vivant et dans la défense de la cause animale par l'art : un mannequin affublé d’un casque solaire, un marteau, de très longs clous, prêt à sauver une forêt des assauts de l’homme.

Il se tient devant la construction imaginée par Sara Favriau, Ceci n’est pas une cabane. Ses maisonnettes de bois, bâties en transparence, accueillent et mettent en lumière les tentures et sculptures d’autres artistes qui s’y nichent. Elle nous invite à penser la cabane comme un tiers-lieu, un refuge, un espace de liberté et de sobriété à rebours de nos sociétés consuméristes. 

Sara Favriau, « La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière », 2016. Photo ©André Morin.

« Lorsqu’on évoque la crise environnementale, on emploie principalement des concepts techniques et un vocabulaire instrumental : émissions de gaz à effet de serre, compensation de l’empreinte carbone, tonnes équivalent CO2… On constate que les enjeux soulevés sont politiques, économiques, scientifiques. Même quand il est question de sensibilisation, celle-ci ne passe finalement jamais par les sens », déplore Lauranne Germont. 

L’exposition Coalition prend le contre-pied de ce constat et nous offre une approche sensible, pluridisciplinaire et multiple des enjeux environnementaux. Forêt sonore, salle de « décélération » participative, jungles de haïkus où il fait bon se perdre… Ici, chacun de nos sens est mis à contribution pour se saisir des enjeux climatiques et trouver à tâtons sa place au sein du vivant. (…)

Lire la suite de l’article. Découvrir Coalition, à la Gaîté Lyrique (Paris 3e), du mardi au vendredi de 14h à 20h, samedi et dimanche 14h-19h. Nocturnes les 18/05 et le 01/06.

3. Haute fidélité

Feÿ fuper. L’affiche est somptueuse, mélange d’avant-garde, de généreuse folie et d’humour, dévoilant déjà le furieux cocktail proposé avec le festival Feÿ Arts par les maestros des fêtes qui ont du sens – soit Lionel Bensemoun (lire notre itw) et Gypsy Ferrari (Le Consulat) – et rassemblant « artistes, philosophes, acteurs du monde de demain » au château du Fey, en Bourgogne, du 3-5/05. Il faut y aller.

Paris is burning. Revêche, vous décidez de rester à la capitale. Qu’à cela ne tienne : ce 3/05, rendez-vous à Petit Bain (Paris 13) pour y retrouverez d’autres fortes têtes bien décidées à en découdre avec le « capitalisme cishétérosexuel ». Comment ? Avec une bonne grosse fête techno organisée par les collectifs Fierc·es et Inverti·es (dont nous reparlerons bientôt ici) sous l’intitulé « Semons la révolution ». Le soulèvement partira du fumoir.

Gones wild. Anticipons enfin notre déplacement annuel à Lyon pour Nuits sonores (7-12/05). Pourquoi une telle fidélité ? Parce qu’à nouveau, la promesse d’une programmation musicale aussi exigeante que les rencontres sur l’écologie ou le futur de la musique sera tenue. Et qu’à nouveau, le festival défendra avec intelligence cette culture de la rencontre, de la liberté, comme d’autres manières de faire société (lire notre article). Mais vous le saviez déjà .

À noter, ce week-end (4-5/05) le WESES du RESES rassemblera plusieurs centaines d’étudiant·es venu·es de toute la France pour se rencontrer, partager et se former sur l’écologie et la solidarité. C’est gratuit et ouvert à toutes et tous, à l’ Académie du Climat - Ville de Paris (Paris 4e)

4. Pendant des heures

Le massif de la Grave en 2016, ZAD « la plus haute d’Europe » © Les Soulèvements de la Terre.

Quelques initiatives, œuvres et visages qui dessinent ce qui fait culture dans l’écologie. Sélection aux petits oignons par Lucille Fontaine, Samuel Chabré et Baptiste Thomasset.

Le livre. Après la BD d’Alessandro Pignocchi, c’est par la plume et l’image que l’on ré-escalade le massif de Grave pour rejoindre le combat de « la ZAD la plus haute d’Europe » contre l’installation d’un téléphérique. Publié dans le premier livre du mouvement Les Soulèvements de la Terre – Premières secousses (La Fabrique, 2024) – le texte est désormais livré en intégralité sur le site de Terrestres agrémenté d’une très belle série de photos.

La table. La ref’ du resto responsable Écotable a dévoilé son palmarès 2023 des tables où bien (mieux) manger. De quoi prolonger avec gourmandise le festival Être chef·fes 3 organisé du 3 au 5/05 à Ground Control , dont Pioche! est partenaire. Au menu (hum) : plats spéciaux de chef·fes et de producteur·ices, live cooking (?), ateliers et débats, comme ce « Doit-on vraiment choisir entre agriculture et écologie ? » qui fait déjà saliver.

La série. Tout le monde parle de La Fièvre, série diffusée depuis un mois sur Canal+ racontant l’impact de faits de violence médiatisés (tiens tiens, cf. plus haut) sur la défiance envers la démocratie ou le rôle des réseaux sociaux. Jusqu’à faire réagir plusieurs intellectuels « de gauche » – Raphaël LLorca , Jérôme Fourquet, Anne Rosencher, Aurélie Flipetti ou Laurent Berger – dans cette étude collective, publiée par la Fondation Jean-Jaurès .

5. On dirait le Sud

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6. Ma révérence à moi

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