La Ballade des gens heureux

La Ballade des gens heureux

Le ciel est d'un bleu éclatant, un vent léger caresse les fleurs des pommiers, des orangers et citronniers m'enivrant de parfums subtils. Le parfum de mon enfance qui me revisite. Des bruits épars m'annoncent qu'on s'occupe comme on peut, qui dans le jardin, qui sur la toiture, qui dans sa cuisine avec son bruit de casseroles et de jurons. La vie normale en somme. Normale ? Mais oui ! Du lundi au dimanche voilà la seule différence et c'est une différence de taille ! Pas le choix ? Bof... Changer de routine a son bon ! Sauf qu'il ne faut pas que cela dure trop longtemps et surtout qu'on se sente infantilisé par des ordres et des contre-ordres sortis du chapeau d'un apprenti sorcier.

Pour prendre la température, pas celle du corps mais de l'esprit, j'aime flâner sur les grands boulevards (d'Internet). Il y a tant de choses, tant de choses à lire... Je lis ça et là des petites blagues et je souris, de grosses blagues et je ris, aux éclats, d'un rire libérateur.

Je lis certains commentaires et je réfléchis. Plus posément cette fois. Décidément cette époque très compliquée nous aura apporté son lot de réactions diverses et variées. Mettons tout à plat et défrichons : je remarque tout d'abord qu'entre ce que l'on écrit et ce que l'on vit ou avons vécu il y a une marge. Moi en premier. Ce n'est pas de la tricherie, non une certaine ambiguïté. Le malaise d'avoir peut-être manqué ceci, et le plaisir d'avoir vécu cela... On se lâche, on "se fuit"... Ça soulage de bien des maux avec jusque quelques mots.

En ce qui me concerne je me dis "petite fille pressée". Oui je l'ai été pressée parce que la vie m'offrait des opportunités à ne pas rater. Encore une fois, pas le choix ! Parce que la vie m'a joué de sales tours pour mieux me faire rebondir. Parce que la vie m'a aimée comme je l'ai aimée. Nous sommes quittes. Vous n'avez aucun regret, c'est bien ! Ne dit-on pas "qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets" ? Moi j'avoue, j'ai des remords et j'ai des regrets. Cela fait partie de la palette des sentiments à ne pas ignorer sinon on se désavoue !

Et puis, si les aiguilles de la pendule inlassablement tournent avec une régularité exemplaire, le temps, lui, s'écoule inexorablement en distribuant ses bons et ses mauvais points. C'est le piment de la vie. Frites/moutarde, fraises/sucre.

Et puis, le pas se fait plus lourd, l'attention décline, le cœur serre dans la poitrine. Alors oui, on a envie de continuer, de vivre mais sans se faire mal. Juste pour jouir de nouveaux bons moments et s'émouvoir encore comme la petite fille pressée qui a des paillettes dans le regard (un autre retour en enfance)...

 "Je viens vous chanter la ballade, la ballade des gens heureux"...La ballade des gens heureux

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