La barque de la colère

Un pêcheur prit un instant dans sa barque pour s’offrir une sieste au milieu d’un étang tranquille. Le soleil comme édredon, il s’endormit doucement. Il fut réveillé brusquement au bruit produit contre son embarcation par un autre bateau. Irrité, il s’apprêtait à admonester l’importun qui avait troublé son sommeil lorsqu’il s’aperçut que personne n’était à bord. Le pêcheur comprit alors que le moindre choc suffisait à le contrarier.

Depuis, lorsque quelqu’un cherchait à provoquer sa colère, il se souvenait que cette émotion n’était que sienne et que l’autre n’était qu’une barque vide.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La colère qui fait partie des émotions primaires serait activée par 3 leviers principaux. L’interprétation hostile d’une situation à son égard constitue le premier levier. Par exemple, un sourire mal interprété ou un salut oublié que l’on penserait volontaire peuvent déclencher une colère en réaction.

Le deuxième levier est désigné par un processus de rumination qui consiste à ressasser de façon continue une idée dans son esprit ou à vivre un sentiment constant comme celui de l’acrimonie. Ce qui a pour effet d’amplifier une réaction à la moindre étincelle.

Le dernier levier concerne l’inaptitude à réguler ses propres impulsions face à des faits contraires à nos valeurs ou nos représentations. Ainsi, une règle n’est pas respectée et c’est l’explosion.

La question est de savoir si la colère reste préjudiciable dans le cadre des interactions sociales. Boris Cyrulnik donne une réponse : « Si je me mets en colère parce que vous m'agressez, je suis en légitime défense. En revanche, si je suis en colère et que ma colère vous rend malheureux, vous fragilise, voire vous détruit, c'est un péché ! »