LA BIENVEILLANCE N’EST PAS RÉSERVÉE AUX MANAGERS

Pourquoi je rédige un tel article ?

J’écris cet article car j’entends et lis de plus en plus de discours/articles sur l’intelligence émotionnelle et la bienveillance qui tendent à orienter ces notions vers les managers. Or, le fait de gérer ses émotions et apprendre à gérer la réception de celles d’autrui n’est pas réservé à un type de poste ou un type de personne.

Bien au contraire, je pense qu’il est important que chacun prenne conscience qu’il peut développer sa sensibilité émotionnelle et être à l’écoute de son / sa / ses collègue(s) sans prendre en considération la notion hiérarchique. Attention ! Etre à l’écoute ne veut pas forcément dire échanger sur des propos personnels. Mais aussi être attentif à ce que peut dégager émotionnellement/énergiquement votre interlocuteur.

Mon but n’est pas de donner des leçons mais simplement donner mon avis, partager mon expérience et attendre vos retours afin de construire un échange.

Bon maintenant qu’on a abordé l’axe de lecture…vous vous demandez bien qui je suis pour pouvoir vous parler d’intelligence émotionnelle et de bienveillance…

Mais…c’est qui lui ?

Lui ? Moi ! C’est une personne empathique qui ressent des choses au contact des gens qu’il croise depuis son plus jeune âge. Il est à l’écoute de son prochain et est sensible aux émotions.

Technicien, Administrateur système, manager, consultant…sont des postes que j’ai occupé et que j’occupe encore aujourd’hui. Durant toutes ces expériences professionnelles qui résument 10 années de ma vie, j’ai appris à comprendre les personnes avec qui je devais travailler afin de m’adapter et pouvoir prendre plaisir à travailler avec les équipes. J’ai été confronté à des tempéraments différents, plus ou moins forts. Il fallait travailler avec chacun d’entre eux…Dans certaines situations  je me disais « Oula…ça va pas être facile ! ».

J’ai toujours eu en moi cette curiosité de vouloir comprendre pourquoi une personne réagit de telle ou telle manière. Et surtout, j’ai envie de faire en sorte que les personnes avec lesquelles je suis en contact, se sentent bien… Oui je suis très optimiste ! Et fier de l’être !

De cette manière, même si un collègue rencontre des difficultés dans sa vie personnelle, je serais heureux de voir qu’au bureau je réussi à le faire sourire voire même chantonner (certains se reconnaîtront haha ;))

Comment je m’y prends ?

Un outil personnalisé

J’utilise un outil très efficace pour moi, que j’appelle le KIKO, qui n’est autre qu’un interrupteur de remise en question - Pour la petite histoire, ma petite sœur ne parvenant pas à prononcer mon prénom m’a appelé Kiko pendant des années ! Ca me rappelle mon enfance, c’est comme si je rembobinais la cassette - pour réinitialiser ma façon de penser, d’être, de voir les choses pour un contexte précis… car il est important à mon sens de ne pas TOUT réinitialiser. Faire la part des choses, ça s’apprend. Parfois je fais des erreurs… parfois je réinitialise trop… parfois pas assez… C’est difficile les relations humaines, n’est-ce pas ? Mais tellement enrichissant !

Les outils sont propres à chacun, vous en avez peut-être développé des spécifiques vous aussi ?

Des échanges enrichissants

Vous avez certainement un(e) collègue avec le(a)quel(le) vous vous entendez mieux que les autres ? Pourtant, vous devez travailler avec le reste de l’équipe !? Je pars du principe qu’on ne peut pas s’entendre avec tout le monde mais on peut trouver des terrains d’entente pour travailler ensemble.

Lors d’un échange, je parle d’intelligence Humaine ou relationnelle qui pour moi défini un savoir être adaptatif avec autrui. Mon interlocuteur me répond qu’il définirait plutôt cela comme une Intelligence « émotionnelle » (IE). Je ne comprends pas le sens sur l’instant. Puis, on en vient à réfléchir à ce que serait une entreprise parfaite, un contexte de travail parfait… Je réponds quelque chose du genre « Wahou…heu…ouai.. ?? Et bien…Heu…Hmmmm…je ne sais pas trop…».

Vous-êtes-vous déjà posé cette question ?

De mon côté j’ai pris le temps pour réfléchir plus sérieusement et répondre de manière la plus complète possible.

J’en suis arrivé à la conclusion que j’aimerais travailler dans un environnement où les gens sont bienveillants ! J’aime travailler en équipe car je trouve qu’on est meilleur quand on agit ensemble ! Il suffit de trouver les bonnes synergies relationnelles.

Et vous ? Quel serait votre contexte de travail parfait ? Vous préférez peut-être travailler seul(e) ? A votre domicile ?

Un travail du quotidien

Cet apprentissage, je l’effectue avec les personnes que je côtoie mais aussi avec les rencontres éphémères. C’est à force de discussions, d’ouverture de soi, d’attention au comportement de l’autre en fonction des situations rencontrées…que l’on apprend à se connaitre soi et à connaitre les autres. Avez-vous déjà eu le sentiment de ne pas avoir envie d’approfondir une relation ?

Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas interagir avec certaines personnes, ou que je ressentais mal les choses. Parfois, je ne m’obstine pas, je laisse passer certaines relations. Et parfois, je tente mais en vain. Je peux le vivre comme un échec, mais c’est une exigence que je m’impose, qui n’a pas forcément lieu d’être. Il faut savoir apprendre de ses erreurs et s’aider de ces dernières pour se relever et avancer.

Les erreurs mènent à l’évolution

On ne peut pas être partout, avec tout le monde !

Il faut savoir faire la part des choses et laisser s’harmoniser les relations entre elles. Parfois, même si on ressent quelque chose de fort, il ne faut pas forcément agir, on doit encaisser et gérer ses émotions pour ne pas heurter ou blesser. C’est ça aussi l’intelligence émotionnelle, prendre du recul sur le ressenti spontané.

L’apprentissage de la gestion émotionnelle n’est pas sans embuche ! Il m’est arrivé de ressentir des émotions qui orientent vers l’utilisation d’une intonation de voix associée à un choix de mots qui, au final, vont blesser mon interlocuteur. Les mots sont puissants et n’ont pas le même impact pour chacun. Qui n’a pas heurté quelqu’un avec des mots ? Les conséquences sont parfois douloureuses. On parvient à s’excuser, ou non. On parvient à pardonner, ou non. Les processus de guérison sont différents selon la personne. Le plus important à mon sens, est de prendre ses erreurs en considération pour évoluer dans vos relations.

Et concrètement comment ça marche ?

Ma première étape de bienveillance consiste à dire « Bonjour »…Et oui, c’est bête hein… ? Je pourrais aller plus loin avec les nuances du « Dire Bonjour » en lien avec vos émotions mais ce n’est pas l’objet de cet article.

Et si vous n’êtes pas de bonne humeur ce matin ? Ca nous arrive à tous ! On a le droit de ne pas être toujours au top.

Ma priorité reste mon bien-être ! Je ne peux pas être bien avec les autres si je ne suis pas bien avec moi-même ! C’est primordial ! C’est pourquoi, il m’arrive de demander un peu de soutien à mes collègues pendant une phase difficile. Je peux demander conseil, mais je garde toujours à l’esprit ce que je transmets à l’autre. Ainsi, je vais demander qu’on me dise sincèrement si je ne deviens pas trop négatif, râleur ou autre comportement qui pourrait nuire à l’ambiance de travail avec mes collègues.

Dans ces moments, je ne transmets pas un faux sourire, je laisse transparaître ma faiblesse éphémère car je sais au fond de moi que ça ira mieux…Quand, je ne sais pas, mais j’irai mieux ! Et si je peux accélérer le processus en intégrant du positif de la part de mes collègues, ce serait génial !

Montrer quelques failles de temps à autres n’est pas signe de faiblesse mais plutôt de sagesse et surtout d’humanité.

Montrez que vous êtes humain bon sang !

A chacun son secret !

Le secret est là, au fond de chacun d’entre nous. Vivre un mauvais moment, ça arrive à tout le monde, dans ce cas je me laisse imprégner par les bonnes ondes des autres. Je fais mon maximum pour ne pas m’apitoyer sur mon sort. Pour ne pas transmettre mon mal être, je me concentre sur les autres et ce qu’ils peuvent dégager de positif.

Ma botte secrète !

Je l’utilise principalement pour gérer un sentiment de colère ou de frustration.

Je souhaite que mon interlocuteur reçoive mon émotion afin qu’il comprenne la raison de ma colère (J’aime l’idée que l’on puisse apprendre les uns des autres ! comprendre ce qui atteint l’autre pour ne pas le reproduire – ou le reproduire s’il s’agit d’un sentiment de bien-être). En ce sens, je vais « tenter » de réfléchir quelques secondes pour utiliser les bons mots avec une intonation adéquate mais non agressive (peut-être même sur la défensive) – utilisation de mon IE* pour m’adapter à la personne et à la situation. J’ai besoin d’entrer dans un débat car il doit y avoir une incompréhension d’un des deux côtés de la relation.

Mais je ne me retiens pas, j’essaie d’évacuer le plus tôt possible ce genre d’émotion car si je les enfouis, elles peuvent ressortir une prochaine fois de manière plus explosive.

Une nature bienveillante

Petite anecdote :

« L’ensemble du service travaille sur une panne importante qui doit être résolue au plus vite. Degré d’urgence et stress qui monte en flèche… Au bout d’un certain temps, nous ne trouvons pas de solution… La pression grimpe… La direction commence à s’impatienter.

J’ai besoin de réfléchir d’une autre manière, je sors du bureau pour aller prendre l’air. Je passe devant les bureaux des autres collègues et je sens cette tension cumulée à la chaleur. Je me permets d’entrer dans un bureau, j’explique à mes collègues que j’avais besoin de m’aérer l’esprit. Ils sont tellement concentrés qu’ils ne font pas attention à moi. Je prends l’initiative d’ouvrir la fenêtre pour créer un courant d’air entre leur bureau et le mien. Cela fonctionne, et attire leur attention. Je leur demande alors si c’est plus agréable pour eux et si je laisse ouvert ou pas. La réponse est un « Oui » bien prononcé suivi d’un « merci ».

Je continue ma tournée des bureaux puis je fais de même en posant la question à chaque fois afin de valider que cela convienne à tout le monde. Puis, d’un coup, sur le chemin du retour, j’entends un mot dans un des bureaux qui me fait penser à une action qui pourrait résoudre notre problème… BINGO !! En plus, j’ai eu droit à des remerciements en fin de journée pour l’idée de la fenêtre ! N’est-ce pas appréciable de penser au bien être des autres ?! »

J’aime mettre un post-it pour remercier en plus d’un mail, avec un petit smiley ou des dessins !

Mon collègue est en réunion, je vais devoir partir du bureau et je ne le reverrai pas avant plusieurs semaines, je place un petit mot papier pour signifier une attention positive comme « Bon Week-end » ou « bonnes vacances » (je dessine très mal alors je fais un dessin pour faire sourire ! C’est l’intention qui compte !).

Je demande systématiquement à mes collègues si je peux ouvrir la fenêtre ! On trouve toujours un compromis avec de la bonne volonté ;)

On peut tous apporter quelque chose à quelqu’un

Je pense que si chacun y met du sien, on peut tous apporter une partie de bien être à nos collègues. Que vous soyez homme ou femme, soudeur, comptable, développeuse, manager, directrice, vendeuse, esthéticien, poissonnière, chasseur de troll... Vous avez en vous quelque chose qui peut illuminer quelqu’un.

La prise de conscience…

Après une expérience de 15 mois dans une équipe, on m’a remercié pour ce que j’avais apporté humainement. J’ai vraiment apprécié ces éloges car je me suis dit que j’avais réellement apporté quelque chose et qu’il y avait un bien être devenu permanent au sein de l’équipe. Puis, j’ai pris conscience qu’on m’avait fait cette remarque à chaque fin d’expérience professionnelle. Alors je me suis dit : « C’est possible de faire bouger les choses, mais il faudrait que les acteurs se multiplient ». C’est pourquoi j’aimerais sensibiliser chaque personne pour apporter un peu de bien être à un ou une collègue.

Construisons ensemble !

Il y a tellement de choses à dire que je reviendrai pour aborder d’autres sujets. Les nuances de chacun sont autant d’expériences qui nous permettent de gérer chaque situation différemment. C’est pourquoi vos retours sont très importants pour moi. Ils nous permettront d’engager des sujets de conversations qui sont dissimulés implicitement dans ce texte.