Management : intégrer et utiliser les émotions

Management : intégrer et utiliser les émotions

Dans un article précédent, « Les émotions au cœur du leadership », nous avons tenté d’exprimer à quel point les émotions sont un atout et non une faiblesse pour le manager. En effet, les aspirations des salariés ont changé. La génération Y a bousculé les vieilles habitudes basées sur la distanciation et la centralisation. Elle a prôné une « granfrèrisation » et un monde professionnel plus sensible, à l’écoute de la vie personnelle. Il est donc temps d’apprendre à « surfer » sur les émotions…

Dans ce nouvel opus, nous allons vous proposer quelques pistes en trois étapes pour gérer et utiliser vos émotions dans la relation avec vos équipes.

Accueillir ses propres émotions

Le vingtième siècle a été marqué par une défiance vis-à-vis de l’émotionnel dans le champ de l’entreprise. La logique taylorienne n’a pas fait beaucoup de place aux émotions (pour s’en convaincre, il suffit de regarder les « Temps Modernes » de Charlie Chaplin).

Chez Taylor le dirigeant n’est pas dans l’empathie. Il décide pour tout le monde en s’appuyant sur un système bureaucratique descendant. Hors, les émotions se partagent, dans un sens et dans l’autre. Par principe, elles ne connaissent pas de barrières.

Fort de cet héritage la défiance perdure. Ainsi, lorsque je demande aux participants de mes formations ce qu’ils pensent des émotions, les deux tiers me répondent spontanément qu’il faut bien entendu les garder pour soi…

Ne pas exprimer ses émotions me fait penser à des individus qui refuseraient de respirer sous prétexte que l’air est pollué… Il faut donc à présent se défaire de l’idée qu’il existerait une vie personnelle où les émotions seraient autorisées, et une vie professionnelle où elles seraient proscrites. Les cadres auraient le droit de ramener des dossiers à la maison, mais devraient se garder de venir au travail avec leurs émotions ? Cela n’a pas de sens…

Résister à ses émotions (colère, peur…), les empêcher de prendre leur place, ne peut aboutir qu’à une seule situation : les amplifier et finalement leur donner une importance qu’elles n’ont peut-être pas. Au final, elles se manifesteront tout de même à travers des phénomènes de somatisation.

Reconnaître les émotions (les siennes et celles de ses collaborateurs)

Notre cerveau est « équipé » pour susciter et gérer les émotions. Ainsi les neurones miroirs jouent un rôle majeur dans l’empathie et dans notre capacité à établir des liens affectifs. Leur rôle est amplifié par de nombreuses substances neurochimiques qui participent à la régulation de l’attachement social (notamment « l’ocytocine »).

Nous venons au monde avec un capital de quatre émotions de base :

  • La joie (moteur pour avancer) ;
  • La colère (accélérateur pour sortir des situations périlleuses) ;
  • La tristesse (pignon pour changer de régime) ;
  • La peur (alarme et frein pour conduire avec prudence).

La question n’est donc pas de nier ses émotions, ou celles des autres, mais plutôt de les reconnaître.

C’est notre éducation et notre histoire personnel qui nous a rendu si peu à l’aise avec nos émotions. Les reconnaître c’est donc renouer avec nos fondations.

J’accompagne trois associés, Luc, Vincent et Cécile. Luc et Vincent sont des cousins très proches. De nombreuses tensions gênent le fonctionnement du trio. Dans un premier temps, je les reçois individuellement. Il apparaît que les tiraillements du trio trouvent leur source dans des oppositions entre des membres des familles de Luc et Vincent.

Ils étaient jusque-là dans le déni. Ils refusaient de prendre en compte les émotions qui se présentaient. Ils prétextaient qu’elles n’avaient pas leur place dans le cadre professionnel de l’association.

Notre accompagnement a d’abord porté sur l’histoire personnelle de Vincent et Luc afin de leur permettre de reconnaître les émotions refoulées. C’est seulement après ce travail d’acceptation que nous avons pu débuter le travail sur le cadre professionnel.

Toutes les émotions s’expriment par le « non verbal » : micros mouvements du corps ou du visage, positions adoptées, réactions spécifiques… Il est donc plus facile d’aborder les émotions par les sensations qu’elles génèrent plutôt que de vouloir à tout prix mettre des mots dessus (au moins dans un premier temps). La première démarche est donc de « se regarder en face », pour mieux se connaître et lâcher prise. La pleine conscience, la méditation, le yoga, le coaching… sont de bons outils pour entamer ce cheminement.

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