LA BLESSURE D'HUMILIATION
Tout le monde se réfère à l'ouvrage de Lise Bourdeau. Mais qui se demande et recherche de quels auteurs elle tire son savoir et s'ils ont vraiment bien cerné et compris sans préjugés personnels le savoir qu'elle nous, démontre.
Je trouve que la blessure d'humiliation est déjà par elle-même un martyre à supporter tout au long d'une vie et surtout d'une jeunesse, pour qu'on l'agrémente encore du masque honteux de masochisme. Le masochisme est une perversion sexuelle dont les jeunes enfants qu'on a marqué au fer rouge de la honte ne sauraient être affublés. Aussi je m'insurge contre ce mot dont la violence les stigmatise encore plus fortement.
Je préfère le remplacer par la notion d'infamie qui me paraît plus juste. D'origine latine l'infamia est une marque de déshonneur qui a été attribuée à un être par l'opinion d'un public dont rien ne nous garantie la vérité du jugement.
Or, pour le petit enfant, victime de l'humiliation familiale ou autre, car la cour de l'école n'est pas un jardin d'Eden pour celui ou celle qui ne correspond pas à l'idée générale, qu'on se fait du "populaire".
Les calomnies, moqueries, injures et autres expressions déshonorantes ne manquent pas à l'appel de la vie en société des enfants entre eux.
Donc, Mme Bourdeau, je ne reconnais pas de masochisme dans le masque de défense de l'enfant humilié. Je ne reconnais pas de défense non plus, mais juste une réaction plus résignée que résiliente et qui serait clouée plus par la compagnie des méchants que par la victime de leur martyre sur l'image de son identité.
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Oui, l'opprobre et la honte quand elles sont vécues dans le silence et la solitude, mènent le gamin à se retourner contre lui-même car on lui a bien appris et signifié qu'il était un objet de dégoût pour les humains, or il est humain lui aussi. Et pourquoi se ferait-il passer avant le plaisir et le bonheur des autres puisqu'il n'en relève pas ni à ses yeux, ni surtout aux leurs. Bien sûr, que dans ces conditions s'occuper des autres, tenter de les rendre heureux et de les décharger de leurs fardeaux divers, devient peut-être la seule façon de conserver une part encore belle de cette humanité qui s'ignore.
Dans cette blessure de l'humiliation, il n'y a qu'une profonde souffrance qui n'attire même pas la compassion de celui ou celle qui la subit.
Voici donc, à mes yeux un des grands crimes contre l'enfance, l'innocence et donc l'avenir. On ne se relève pas du masochisme car il y a dans cette perversion un plaisir et surtout un choix du pratiquant. Il n'en est rien pour le petit enfant à qui on fait porter une marque qu'il n'est même pas en mesure de comprendre et qui le condamne au malheur pour une très très longue peine.
Le masque de l'infamie étant celui du déshonneur, son antinomie, sa réparation sera donc celle de l'honneur, de la dignité, de la droiture. Et alors, son empathie se révélera être une des plus belles forces de la Nature humaine : la gentillesse, la force de l'humilité, de la capacité de faire abnégation de soi, l'intelligence du cœur face à la blessure d'humiliation. Ce petit enfant à qui on reprochait sa rondeur, dévoilera que ce poids en trop n'était que la force d'âme qu'il a patiemment gardée pour ne pas aveugler les imbéciles et les ordinaires au mieux sur leur sadisme, au pire sur leur ignominie.
Marie-Line Lecomte Balzamont
ASSISTANTE POLYVALENTE / ORGANISATRICE D'EVENEMENTS
2 ansTrès puissant de vérité. Merci.
Socioéconomiste / Chercheur en Anthropologie Politique
2 ansExcellent...