La capacité d’agir, la compétence au service du développement des soft skills !
Le dernier baromètre publié par Lefebvre Dalloz Compétences pointe à nouveau le sujet des softs skills, traité depuis de nombreuses années mais jamais réellement élucidé.
Le mérite de ce baromètre, lancé en 2021, est de poser un certain nombre de questions concrètes à des entreprises de toutes tailles sur un sujet devenu presque galvaudé.
Nombre de prestataires, d’acteurs de la EdTech, de conférenciers, de journalistes, de spécialistes RH tentent de proposer des solutions pour développer ces dites compétences, considérées comme cruciales pour les années qui viennent.
Pourtant, force est de constater qu’aucune solution aujourd’hui n’a prouvé son efficacité sur ce domaine.
L’identification et l’évaluation des soft skills restent délicates, souvent intuitives, improvisées, et les formations en tant que telles ne peuvent pas résoudre les questions qui sont posées (car elles sont souvent des événements ponctuels).
En fait, pour des raisons souvent mercantiles (ne craignons pas de le dire), on cherche à catégoriser, à simplifier une discipline voire plusieurs disciplines entremêlées pour les rendre vendables, sans réellement s’attaquer au sujet en profondeur.
Alexandre Beaussier , associé Humans Matter et directeur du projet Essaim, précise : « Si la nécessité de développer les soft skills ne fait plus débat, le chantier du renforcement et du déploiement des innovations pédagogiques reste vaste. Nous développons actuellement le projet Essaim* dont l’objectif est d’adresser ce point : diffuser, par l’expérimentation, un modèle scientifique novateur pour orienter les parcours de développement et en mesurer l’efficacité »
Les soft skills : vraiment des compétences ?
Les soft skills, telles qu’elles sont appréhendées par la plupart des organisations interrogées dans ce baromètre, ne sont pas des compétences mais des phénomènes (que nous pouvons qualifier de manifestations observables) liés à des situations précises et contextualisées.
Prenons l’exemple de la curiosité (considérée comme une soft skill) : elle est en fait un trait de personnalité, c’est-à-dire, une tendance à être curieux, une propension qui comme n’importe quel autre trait de personnalité évolue très lentement dès la fin de l’adolescence.
Mais elle est aussi un état, autrement dit un phénomène qui intervient à un moment donné.
Concrètement il y a plus de chance d’observer ce phénomène chez les personnes dont le trait de curiosité est élevé dans diverses situations que chez celles dont ce trait est faible.
« Cela ne signifie pas que ces derniers ne sont jamais curieux mais qu’ils le sont sans doute plus ponctuellement et/ou plus quand ils ont d’autres motivations qu’une curiosité disons intrinsèque. Cette différence entre le trait et l’état est capitale, on ne change pas le trait, on ne juge pas le trait non plus, mais on peut aider à modifier l’état, mais comment ? Essentiellement en développant l’autonomie dans l’ensemble de ses versants : cognitif, émotionnel, conatif et social, ce que nous appelons « la capacité d’agir ». souligne Stéphanie de Chalvron , Directrice Scientifique de Humans Matter.
Mais alors, qu’est-ce que la capacité d’agir, cette compétence insoupçonnée ?
Elle se définit comme la capacité d’intervention d’un individu sur lui-même, les autres et sur le monde. C’est le fait de pouvoir initier des actions en fonction d’un objectif poursuivi, de se mettre en mouvement pour interagir efficacement avec les autres et son environnement, de comprendre qu’on peut modifier son environnement, et accepter (ou non) d’être modifié soi-même retour.
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Cette compétence est indispensable, une clé de voûte car elle est le préalable au développement des comportements d’ajustement de l’individu face à son environnement et donc des compétences annexes.
L’Observatoire dynamique de la capacité d’agir par Humans Matter : un outil scientifique de mesure unique
Le baromètre des soft skills fait clairement apparaître qu’il n’existe pas aujourd’hui de démarche structurée et cadrée pour déterminer et mesurer les soft skills.
Ainsi Humans Matter a développé un modèle de la capacité d’agir (de Chalvron, Beaussier & Chainay, 2022). Ce modèle vise à établir l’ensemble des variables distinctes qui construisent l’agentivité d’un individu et déterminent sa capacité à développer de manière consciente de nouvelles compétences.
Au-delà d’être un modèle conceptuel nouveau, intégrant les dimensions sociales, cognitives, émotionnelles et comportementales, il s’agit aussi et surtout d’un modèle opérationnel guidant :
· d’une part la conception, la production et l’évaluation de parcours visant à développer les soft skills,
· d’autre part l’inclusion, la personnalisation et l’accompagnement des participants à ces parcours.
Pour répondre à l’approche systémique manquante aujourd’hui, cet observatoire se base sur une approche dynamique (ou développementale) pour apprécier l’évolution des individus sur le long terme.
* Essaim est un projet pédagogique collaboratif, sur 3 ans, intégré au plan de relance d'État - France 2030. Son objectif est de répondre de manière novatrice aux évolutions des métiers de demain en intégrant le modèle de la capacité d’agir pour développer les soft skills dans tous les dispositifs de formation.
C'est une opération financée par l’État dans le cadre de l’Action « Adaptation et qualification de la main d’œuvre », « Dispositifs France Formation Innovante NUMérique (DEFFINUM) »,opéré par la Caisse des Dépôts (Banque des Territoires)
A PROPOS DE HUMANS MATTER
Humans Matter, entreprise de design cognitif, a pour mission d’accompagner la transition des comportements et pour objectif d’agir sur la capacité d’agir des individus et des collectifs.
Plus d’informations sur http://www.humansmatter.co