La Culture aux mains des tribunes!

La Culture aux mains des tribunes!

Généralement, les tribunes sont l’apanage des rubriques politiques ou économiques mais rarement des pages Culture.

En ces temps difficiles, nous avons remarqué que notre secteur avait largement occupé le terrain médiatique à travers cet exercice de prise de parole, plutôt rebelle, et que l’impact de leurs messages (revendications ?) en était démultiplié.

Qu’est-ce qu’une tribune ?

La tribune, souvent dite « d’opinion », permet d’apporter un point de vue ou une expertise sur un sujet d’actualité. Elle permet d’assoir la notoriété d’un expert et faire parler une communauté ou une organisation au travers d’une prise de position.

Ce « billet d’opinion » est un article rédigé par un expert, une personnalité ou un collectif n’appartenant pas à la rédaction du journal.

L’auteur n’y fait pas directement sa promotion ou celle de son organisation, il livre un point de vue original et argumenté sur un sujet d’actualité lié à son secteur.

Si la tribune d’opinion se destine à être publiée dans les médias, elle n’a pas vocation à être retravaillée par un journaliste comme un communiqué de presse.

A l’agence, nous accompagnons nos clients dans la rédaction de tribunes et de prises de parole sur des thématiques liées à notre secteur (culture, marché de l’art, patrimoine) ou en écho à l’actualité. L’objectif est simple : obtenir des retombées de presse plus qualitatives et d’améliorer la notoriété de nos clients sous un éclairage différent.

L’essor des tribunes du monde artistique

Récemment, un collectif de nombreuses personnalités du monde de la culture, dont Jeanne Balibar, Catherine Deneuve, Jean Dujardin et Omar Sy, signait fin avril, une tribune « pour les oubliés de la culture » dans le quotidien Le Monde. Souvent armé d’un ton contestataire, la tribune se veut être la voix du « peuple » interpellant les pouvoirs publics.

Le collectif y réclamait une prolongation des droits des intermittents du spectacle d’une année au-delà des mois où toute activité aura été impossible.

Le titre « Monsieur le Président, cet oubli de l’art et de la culture, réparez-le ! » au ton revendicateur emploie le pronom personnel « nous » pour incarner les idéaux d’un « secteur [qui] fait vivre 1,3 million de personnes. Il aide à tenir ceux qui sont en troisième ligne et qui regardent les œuvres de tous styles et tous genres que nous avons fabriquées, accrochées, enregistrées, celles aussi que nous mettons en ligne, même confinés, grâce aux savoir-faire que nous avons acquis. »

Cette tribune publiée dans Le Monde a eu un large écho dans les autres médias ; des extraits ont été republiés et des personnalités ont été invitées en plateau (radio ou télévision) pour en parler, renforçant ainsi son impact.

L’opinion publique manifeste alors son soutien au secteur culturel et le gouvernement annonce la mise en place de premières mesures d’extension des droits aux intermittents.

Puis, d’autres tribunes s’enchaînent…

Suite aux mesures annoncées par Emmanuel Macron, le mercredi 6 mai, 800 personnalités publient une nouvelle tribune dans les pages de Libération pour demander plus de soutien aux intérimaires du secteur, mis sous silence par le gouvernement depuis le début du confinement.

Finalement, le monde de la culture ne se résumant pas au cinéma et au spectacle vivant… d’autres personnalités prennent position et entrent dans la danse des tribunes…

C’est le cas, notamment de Stéphane Corréard, critique d’art et fondateur de la foire Galeristes qui lance lui aussi un appel au gouvernement en éditant une tribune le 11 mai dans le journal Libération pour faire rentrer les arts visuels dans l’exception culturelle. « …monsieur le Président, […] Vous réparerez ainsi une anomalie historique aux conséquences terribles, et vous fédérerez – enfin – l’ensemble des acteurs publics et privés dans un système plus vertueux, plus inclusif et plus solidaire. Enfin, la relation à l’art doit débuter dès l’école : à partir de Diderot, Baudelaire ou Apollinaire, nos enfants doivent apprendre à formuler et transmettre leur propre regard sur les œuvres, et vivre entourés d’art, grâce à des dépôts et commandes de collection d’œuvres originales et multiples dans chaque établissement d’enseignement. »

Le lendemain, dans les pages du journal Le Monde, c’est au tour des concepteurs et organisateurs d’expositions, en grande fragilité économique du fait de l’épidémie de la Covid-19, d’appeler les pouvoirs publics à la création d’un Centre national de l’exposition, sur le modèle du Centre national du cinéma, pour valoriser leur savoir-faire.

Hier encore, le 24 mai, cette fois dans Le Journal du Dimancheplus de 140 artistes et professionnels de la musique appellent à défendre la scène française. Aux côtés de Laurent Voulzy et Clara Luciani, des acteurs du monde culturel, comme le directeur général de la Sacem, Jean-Noël Tronc et la PDG de Radio France, Sibyle Veil, appellent à soutenir la scène musicale française fragilisée par la crise économique : « Parce que l’ensemble de nos créateurs et de nos musiciens sont fragilisés, c’est notre diversité culturelle qui se trouve menacée ».

La culture n’aurait-elle plus que ce moyen d’expression pour se faire entendre… ?

Toutes ces revendications et prises de parole dans cette « période de guerre » 
comme nous l’indiquait le Président Macron dès ses premières allocutions pour annoncer la crise sanitaire à venir,
nous incitent à rappeler une chose :
Quand on proposa à Winston Churchill
de couper dans le budget de la culture
pour aider l’effort de guerre,
il répondit tout simplement :
« Mais alors, pourquoi nous battons-nous ? »

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