La "dignité" en démocratie deviendrait-elle un vilain mot ?
La démocratie, c’est bien sûr les campagnes électorales, les programmes, un combat politique, la volonté affirmée d’une vision de la société que chacun croit la meilleure pour le développement de son pays. C’est proposer des conditions-cadres favorables à sa prospérité, au respect de la cohésion sociale. C’est préparer l’avenir. Et chacun le voit à sa manière. La démocratie, c’est la part belle de la vie en commun. Mais, elle a aussi ses mauvais côtés, sa face noire, précédemment cachée, aujourd'hui visible de tous : les campagnes peuvent très rapidement déraper. Et fâcheusement. Aux Etats-Unis récemment d’une violence inouïe, faites de menaces et d’insultes, en France où les étalages d’argent public font des élus des personnes peu honorables auprès de la population. Ces attaques contre les institutions, la presse, la justice, la victimisation devenue argument de propagande. Quelle hauteur de vue ? Voilà donc une nouvelle maladie politique chronique contemporaine : l'indignité. Sans compter les innombrables dérapages d’un président turc qui s’invitent dans les élections européennes, pire donne des leçons de démocratie à la Suisse... Et bien sûr ces fameuses « fake news » dont on parle beaucoup qui permettent aux candidats d’avancer sans vergogne des arguments fallacieux pour gagner à tout prix. Et comme on le voit en Grande-Bretagne, une fois le vote acquis, « après moi le déluge ». Boris Johnson ne fait plus tant le malin devenu Ministre des Affaires étrangères...
On se croyait à l’abri en Suisse de ces turpitudes mais la dernière campagne valaisanne a eu elle aussi des relents d’aigreur et d’attaques personnelles dont il n’y a pas à être fier. C’est au tour des Vaudois que d’aller au front fin avril. Notre parti se met en ordre de bataille pour la reconquête de la majorité. La politique, la démocratie n’est pas un monde de « bisounours ». On la défend d’ailleurs avec des termes guerriers : on se bat pour ses idées, des valeurs, on défend ses convictions, on prépare ses munitions, on avance en ordre de bataille, on fête sa victoire, on reconnaît sa défaite. La démocratie est un combat de tous les instants, parce qu’elle ne va pas de soi. On le voit bien aujourd'hui. Le débat d’idées est pourtant source de progrès pour autant que l’on s’écoute. Alors refusons les outrages. Montrons une démocratie en bonne santé, celle qui ne craint ni les divergences d’opinions ni la parole du peuple souverain. Dans la dignité car elle en manque aujourd’hui cruellement autour de nous.
Edito paru dans TRIBUNE, édition de mars 2017
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Client Manager spécialiste fédérations internationales du sport chez IMSSA et partenaire chez Ex Aequo
7 ansA partager sans modération, y compris les traductions en turc, en anglais ou en coréen. Merci