LA DISSONANCE COGNITIVE 
empêche d'évoluer et de mieux réussir

LA DISSONANCE COGNITIVE empêche d'évoluer et de mieux réussir

CHANGER de mentalité, de croyances, de représentations pour changer de comportements et de posture : c'est le cœur de la plupart des coaching. Il s'agit de se libérer de ce qui nous empêche d'atteindre nos objectifs.

Il y a quelque chose à changer dans chaque coaching. Changer pour mieux s'épanouir au travail et mieux réussir.

Dans LIBEREZ-VOUS des réflexes sexistes au travail, réédité le 8 janvier 25, j'explique les mécanismes qui souvent et à notre insu, nous sabotent. En les comprenant, nous pouvons mieux les éliminer et ainsi mieux performer.

Nous avons tous et toutes un ensemble de croyances : une vision du monde, de notre propre rôle et de celui des autres en société, de nos propres capacités, de notre propres droits et devoirs comme de ceux des autres.

Note éducation et notre culture nous greffent des croyances à notre insu. Une fois adulte, nous pouvons faire une revue de croyances et jeter les périmées comme les dysfonctionnelles ( celles qui nous empêchent de réaliser nos projets).

Faire un état des lieux, identifier ce qui vous empêche...

Quand je démarre un coaching, je ne sais pas ce que je vais trouver dans le fond de la mentalité de la personne que j'accompagne. Et pour atteindre les objectifs, la plupart du temps une revue de croyances s'impose et un travail sur celles qui empêchent la réalisation des objectifs.

Parmi ces croyances on peut trouver : " Je suis moins intelligente.e que les autres et par conséquent, je dois plus travailler pour arriver au même résultat ", "C'est ma nature", "On ne change pas", " les femmes ont moins d'autorité que les hommes", " Une femme ne se réalise vraiment qu'en devenant mère"...

C'est le coaching qui m'a amenée à challenger les schémas mentaux de ma clientèle, puis m'a fait découvrir la force particulièrement délétère de certaines croyances. Le coaching m'a conduite empiriquement à repérer à quel point le sexisme est nocif pour les carrières des femmes.

Des croyances nuisibles, nous en avons tous et toutes. Les pires sont celles qui nous disent que nous sommes inférieur.e.s aux autres par nature (génétique), de façon immuable, par déterminisme.

Les ruses de la dissonance cognitive ou comment elle nous rend stupides...

Quand une nouvelle information met en danger notre vision du monde, un mécanisme intervient pour la défendre : c'est la dissonance cognitive qui nous fait :

• chercher et trouver des éléments confirmant nos croyances ( c'est le biais de confirmation),

• dénigrer les nouvelles informations : par exemple, en dévalorisant son auteur ou en remettant en question leur véracité ( c'est une personne insensée, stupide, méchante, arrogante, égocentrée, incompétente qui raconte n'importe quoi !),

• faire comme si ces informations n’ étaient pas connues (déni, refoulement, oubli…),

• aménager un syncrétisme en intégrant les nouvelles croyances sans renoncer aux anciennes : par exemple en réinterprétant nos anciennes croyances à la lueur des nouvelles de façon à les faire cohabiter,

• maintenir la préférence de ses anciennes croyances par tous les moyens dont la pérennité d'une loi "supra naturelle" : c’est la pensée dogmatique.

Prenons l’exemple du fumeur qui continue à fumer malgré les apports de connaissances informant des risques majeurs sur sa santé. La personne qui fume illustre parfaitement le concept de dissonance cognitive avec ce type de contre-arguments :

• De toute façon, aujourd’hui, il y a des études sur tout et elles sont souvent contradictoires ;

• Je connais quelqu’un qui à 80 ans est en pleine santé et fume depuis plus de 60 ans et quelqu’un qui a un cancer du poumon à 40 ans alors qu’il n’a jamais fumé…

• Si j’ arrêtais de fumer, alors je prendrais du poids et la surcharge pondérale est aussi très mauvaise pour la santé. Il y a davantage de maladies cardiovasculaires que de cancers du poumon…

• La cigarette c’est ma meilleure amie et je ne la laisserai pas tomber !

La dissonance cognitive est un système réflexe présent chez tous les êtres humains.

Dans un coaching, je le constate dans bien des réactions lorsqu'il s'agit de défendre des croyances alors qu'elles sont toxiques pour leur hôte :

  • Mon fils est déjà comme moi : c'est un anxieux qui dort mal et se tracasse dés le vendredi pour son contrôle de lundi : ça prouve bien qu'on est comme on est et qu'on ne change pas ! ( biais de confirmation d'hypothèses ( ou de croyance)
  • Vous dites que je peux réduire mon anxiété mais après tout, vous n'êtes pas psychiatre ou un scientifique de haut niveau...( dénigrement de la personne qui remet en question la croyance)
  • La génétique dit bien que l'anxiété est héritable : mes parents sont anxieux, c'est normal que je le sois...Ca sert à rien de travailler là-dessus ! ( biais de confirmation)
  • Je peux réduire un peu mon anxiété quand il s'agit de sujets à petit enjeu mais si pour les suets à risque, je crois que ce n'est pas possible...ET puis l'anxiété m'empêche de faire des erreurs en m'obligeant à vérifier plusieurs fois...
  • J'ai peur de perdre mon anxiété : j'ai l'impression qu'elle me protège de bien des catastrophes...J'ai constaté aussi cette ultime défense qu'est la peur de perdre ses peurs car elle est un repère.

Toutes ces réactions vont maintenir l'anxiété dans cet exemple. Alors que les anxieux sont empêchés de prendre des initiatives, d'entreprendre, de prendre des responsabilités plus importantes et donc d'évoluer, qu'ils dorment moins bien, se fatiguent plus vite et souffrent davantage de différents troubles (dont la dépression).

Le sexisme fait partie des croyances dysfonctionnelles pour la carrière des femmes et quitter les croyances qui le forment n'est pas si facile...J'en parle dans "Libérez-vous des réflexes sexistes au travail" réédité en janvier 2025.


« Face au réel, ce qu’on croit savoir clairement offusque ce qu’on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. »

Gaston Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique, 1938

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