La financiarisation de l'économie réelle : Un péril pour les énergies renouvelables et pour nos investissements – Le cas Prime Energy Cleantech
1. Le cas
La faillite de PrimeEnergy Cleantech, société spécialisée dans l’investissement dans l'énergie solaire, est un choc pour de nombreux investisseurs en Suisse romande, qui y avaient placé des sommes importantes, attirés par la promesse d'un rendement stable et un engagement dans les énergies vertes. Bertrand Piccard, l’ambassadeur de la marque, se dit lui-même floué et déterminé à porter plainte, décrivant une tromperie ressentie par les nombreux investisseurs.
La RTS - Radio Télévision Suisse a consacré un reportage sur ce dossier
Contexte et promesses non tenues
PrimeEnergy Cleantech SA eantech, installée à Genève et active dans plusieurs pays, proposait des obligations censées financer des centrales photovoltaïques. Cette société a convaincu ses clients, parfois des retraités ou des épargnants, de contribuer à une « cause verte » avec des promesses de retour sur investissement autour de 4%. Pourtant, des prêts importants à son actionnaire principal et à des sociétés affiliées auraient vidé ses caisses, plongeant l’entreprise dans l’insolvabilité.
Soupçons de gestion douteuse
Le modèle d’affaires suscite des inquiétudes, notamment en raison de prêts non détaillés et de montants considérables octroyés à des entreprises liées à l'actionnaire majoritaire. Entre 2021 et 2022, les prêts ont explosé, passant de 5,4 à 19,5 millions de francs pour l’actionnaire et de 32 à 51 millions pour les sociétés affiliées, sans détails sur ces bénéficiaires. Des accusations de fraude pyramidale émergent, certains craignant que les remboursements des anciens investisseurs aient été financés par les fonds des nouveaux, un procédé comparable à une chaîne de Ponzi.
Rôle de la FINMA et avertissements passés
L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) aurait interdit à PrimeEnergy l'émission de nouvelles obligations fin 2023, un événement qui, selon l’actionnaire principal, aurait précipité la chute de la société. Par ailleurs, PWC, l'auditeur de la société, avait déjà alerté en 2022 sur des prêts de 19 millions d’obligations aux actionnaires, considérés comme une restitution illégale de capital. Toutefois, ni PwC ni la FINMA n'ont donné plus de détails, invoquant respectivement le secret professionnel et l’absence de commentaires sur des cas spécifiques.
Recommandé par LinkedIn
Mobilisation des investisseurs
Face à cette situation, les investisseurs ont formé des groupes de discussion pour partager des informations et organiser des actions collectives, notamment en vue de déposer une plainte pénale. PrimeEnergy a promis un « remboursement optimal » et un « dividende de liquidation le plus élevé possible », mais le manque de transparence et la complexité structurelle du groupe rendent l’avenir incertain pour les investisseurs.
Aujourd'hui, la faillite de Prime Energy Cleantech est un énième rappel brutal des risques liés à la financiarisation de l’économie réelle. Ce fonds, qui se présentait comme un acteur engagé dans la transition énergétique, a attiré des centaines d’investisseurs en Suisse romande, convaincus d'œuvrer pour un avenir durable. Pourtant, ce qui aurait dû être un moteur de croissance verte s’est révélé n’être qu’une structure fragile, minée par des prêts massifs et non transparents vers des sociétés affiliées.
2. Leçons pour les investisseurs et pour l'industrie
Des promesses trompeuses sous couvert de vertus écologiques Les investisseurs de Prime Energy ont été séduits par une mission apparemment noble, mais la réalité montre une entreprise exploitant la crédulité des épargnants sous prétexte de contribuer aux énergies renouvelables. Les intérêts des acteurs financiers semblent avoir pris le pas sur la mission initiale.
L'opacité et les conflits d'intérêts : des signaux d'alerte ignorés Prêts à l’actionnaire majoritaire, liens incestueux avec des sociétés sœurs, audits mitigés : autant de signes d'une gestion douteuse. Comment justifier que des millions de francs aient été détournés sans contrôle? À un moment où la transparence devrait être la norme, des entreprises comme Prime Energy continuent de profiter d’une structure obscure et de montages financiers complexes pour brouiller les pistes.
Quand l’économie verte devient le terrain de jeu des spéculateurs Nous devons poser cette question essentielle : dans quelle mesure les marchés financiers transforment-ils l’économie réelle en une machine à générer des rendements rapides, au détriment de son impact social et environnemental? L'exemple de Prime Energy Cleantech montre que même les énergies renouvelables, domaine crucial pour notre futur, ne sont pas épargnées par les pratiques spéculatives.
Cette faillite, au-delà des pertes financières, ternit la confiance du public envers les projets durables et affaiblit les initiatives écologiques. Les responsables financiers et les régulateurs doivent s'interroger sérieusement : allons-nous continuer de permettre que des causes vitales soient détournées pour des intérêts privés? Il est plus que temps d'exiger des standards élevés de transparence et d'éthique pour que l’investissement durable ne soit plus une simple façade pour des manœuvres financières opaques.
Positive innovator disrupting mature industry by delivering genuine ecosystem at the right time. Expert in connecting the dots to make the right recipe for success. #nespresso #iqos #peerspoint #theracersclub #gjosa
1 moisTout est dit et l’effet domino sur ce secteur va arriver. La météo va tourner à l’orage pour les voyous de ce secteur.