La fragilité du Président

La fragilité du Président

« Le Président ne veut pas de Gabriel parce qu’il prend sa place ». Cette phrase rapportée par un grand quotidien donne le ton de la relation entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron. Celui qui était qualifié de « petit frère » il y a encore quelques mois, est maintenant jugé comme un rival à écarter. Ce n’est pas la première fois que le Président a des relations dégradées avec quelqu’un de son équipe qu’il a, d’ailleurs, lui-même choisie.  

Dans l’entreprise, on constate que beaucoup de dirigeants, pour éviter ce type de tensions, choisissent des collaborateurs en fonction de leur loyauté avant même leurs compétences. Plus encore, ils évitent les personnalités trop brillantes. Les membres de l’équipe doivent être à leur service et ne pas faire d’ombre.

La justification peut être de préserver la dynamique d’équipe. De fait, si un collaborateur cherche à déstabiliser son chef en vue de prendre sa place au plus vite, cette dynamique se dégrade vite. Pour autant, l’intérêt de l’entreprise est d’avoir des personnalités saillantes qui se démarquent par leur créativité et leur intelligence particulières.

Lorsque le chef se sent menacé par l’intelligence de ses collaborateurs, c’est d’abord qu’il montre une fragilité personnelle. Souvent aussi, il confond l’intérêt général avec son intérêt particulier. Il a tendance à s’identifier à son rôle. Ce qui lui arrive, impacte la fonction qu’il occupe. Cette assimilation délétère conduit à des postures qui vont à l’encontre de l’intérêt de l’entreprise.

Un dirigeant ne se distingue pas seulement par sa capacité à identifier et à s’entourer des meilleurs talents, il construit avec eux une relation de confiance. Chacun connait les bénéfices de cette relation et y trouve son intérêt. Cela suppose aussi que le dirigeant accepte de se séparer de ces talents pour leur propre développement et pour être utile à d’autres entités de l’entreprise. Prendre en compte les aspirations de ses collaborateurs directs et ne pas être autocentré, est au cœur de ce qui permet de constituer une équipe de qualité.

Les jeux de rivalité ne sont que la confrontation d’egos. Ceux qui y sont impliqués montrent leurs limites et leurs fragilités, tout en rejetant la responsabilité de la situation sur l’autre. Mais pour être en rivalité, il faut être deux. C’est au dirigeant de désamorcer ces tensions, par sa capacité à cultiver sa singularité et prendre en compte l’ambition légitime de ceux qui l’entourent.


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Frederic Bengold

General Manager chez Servier Portugal, ICF Coach

1 mois

Qd 1+1=3 … 🍀🤞

Pascal Michard

Président d'Aéma Groupe

1 mois

S’entourer de meilleurs que soi et non de courtisans c’est peut-être cela être un chef ?

Valérie Desmouceaux-Ladelnet

Inspector of Finance public service

1 mois

Toujours aussi brillant ! Essayons de prendre un café. Je te laisse reprendre l’initiative en fonction de ton agenda. Amitiés

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