La France de moins en moins gourmande en gaz malgré une utilisation de plus en plus répandue de celui-ci !
La demande de gaz poursuit son déclin régulier dans l'Hexagone depuis 2011. Elle va encore reculer de 12 % au cours des vingt prochaines années, tombant à 364 TWh, prévoient les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution (GRDF, GRTgaz et TIGF) dans un rapport publié ce mardi.
Et pourtant, l'utilisation du gaz naturel est de plus en plus répandue.
En 2035, la France comptera 1,6 million de logements et 92 millions de mètres carrés de bureaux supplémentaires chauffés au gaz. Les sites industriels seront certes moins gourmands, mais leur consommation de gaz ne reculera que de 0,6 % par an en moyenne sur la période.
La chute de la demande s'explique intégralement par les progrès de l'efficacité énergétique, qui feront plus que compenser l'augmentation des surfaces raccordées au réseau gazier (celui-ci couvre déjà 80 % de la population française). Micro-cogénération, pompes à chaleur, chaudières hybrides... La quasi-totalité des systèmes de chauffage installés lors des renouvellements seront moins gourmands en énergie à partir de 2020.
Résultat, la consommation moyenne dans chaque bâtiment va reculer de 30 à 40 % en moins de vingt ans.
Devant cette évolution inévitable, les gestionnaires des réseaux voient une opportunité pour le développement des nouveaux usages comme le gaz naturel véhicule (GNV).
Les bus, camions et autres bennes à ordures roulant au GNV ne représentent que 0,3 % de la consommation de gaz aujourd'hui mais cette proportion passerait à 9 % en 2035. Le rapport prévoit entre 300.000 et un million de véhicules roulant au gaz à cette date.
Les gestionnaires du réseau affichent des objectifs ambitieux pour le développement du gaz vert.
Le biométhane issu de matières premières agricoles, de déchets ménagers ou des boues des stations d'épuration en est encore à ses balbutiements en France mais il progresse rapidement. La production injectée dans le réseau a bondi de plus de 160 % l'an dernier. GRDF, GRTgaz et TIGF jugent qu'il sera possible de porter à 30 % la part du gaz renouvelable dans la consommation finale dans vingt ans, une proportion trois fois plus importante que l'objectif fixé dans la loi de transition énergétique de 2015.