La Francophonie, d'une minuscule à la Majuscule.
La Francophonie, d’une minuscule à la Majuscule ou l’avènement de la coopération francophone
C’est à la fin du XIXème siècle, en 1880, que le terme « francophonie » fut utilisé pour la première fois par le géographe français, Onésime Reclus, pour décrire, de manière générale, toutes les personnes et pays qui utilisent la langue française.
Le mot fut pourtant vite oublié durant toute la première moitié du XXème siècle, même si des associations à vocation francophone ont vu le jour durant toute cette période : l’Association des écrivains de langue française en 1926, l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française en 1950 et la communauté des radios publiques francophones en 1955.
Dès les années 60, Léopold Sédar Senghor, premier président de la république du Sénégal, Habib Bourguiba, premier président de la république tunisienne, Hamadi Diori, premier président de la république du Niger ainsi que le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge, proposent la constitution d’une communauté francophone dont l’objectif serait de mettre le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue des civilisations.
En 1967, sur proposition de ces mêmes personnalités auxquelles s’ajoute Charles Hélou, Président de la République libanaise, se crée l’Association internationale des parlementaires de langue française (AIPLF) et en 1969, le Président Diori organise à Niamey la première conférence des Etats francophones qui va permettre le 20 mars 1970, la fondation de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) qui rassemblera 21 états et gouvernements et dont l’objectif sera le partage de la langue française, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures des ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux.
A partir de cette date, la Francophonie (qui s’écrit dorénavant avec un F majuscule) ou projet francophone ne cesse de se développer : en 1998, l’ACCT devient l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et en 2005, l’adoption de la nouvelle Charte de la Francophonie permet à l’Organisation internationale de la Francophonie de voir le jour.
En savoir plus sur l’Organisation Internationale de la Francophonie
Aujourd’hui, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) regroupe 88 états et gouvernements (liste) de tous les continents, représentant un total de 1,Z milliards d’habitants dont plus de 300 millions de Francophones. Depuis le 1er janvier 2019, Louise Mushikiwabo a été élue Secrétaire Générale de l’OIF.
La Francophonie fêtera son cinquantenaire, à l’occasion du Sommet de Djerba, qui se tiendra les 19 et 20 novembre 2022. En organisant son 18ème Sommet en Tunisie (liste des 18 Sommets depuis 1986), la grande famille francophone souhaite rendre hommage à la Tunisie, pays fondateur, pour son rôle actif au sein de l’OIF.
Le 20 Mars de chaque année est célébré comme Journée internationale de la Francophonie.
L’OIF est dotée de quatre missions essentielles :
Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique
Renforcer la paix, la démocratie et les droits humains
Promouvoir l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche
Développer la coopération au service du développement durable.
Outre ces quatre missions, une attention particulière est également portée aux jeunes et aux femmes ainsi qu’à l’accès aux technologies de l’information et de la communication devant être présent dans l’ensemble des actions de l’OIF. A ce propos, l’OIF a mis en place une stratégie économique et une stratégie numérique pour aider les Etats membres, particulièrement en Afrique, à faire face à la mondialisation et utiliser le numérique comme outil de leur développement durable.
Il faut également noter que l’OIF agit en synergie avec l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), TV5 Monde et l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), sans compter l’Université Senghor d’Alexandrie et deux conférences ministérielles permanentes, la Conférence des Ministres de l’éducation nationale (Confémen) et la Conférence des Ministres de la jeunesse et des sports (Conféjes).
De plus, l’OIF collabore avec 127 Organisations Internationales Non Gouvernementales (OING) et autres organismes de la société civile (en savoir plus), dûment accrédités auprès des instances de la Francophonie.
Enfin, des accords de coopération ont été conclus avec de nombreuses organisations internationales ou régionales telles que l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine ou la ligue des Etats Arabes, pour ne citer qu’elles.
Les Jeux de la Francophonie qui réunissent tous les quatre ans 3500 jeunes sportifs talentueux et le Prix des Cinq Continents de la Francophonie qui met en lumière les talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale sur les cinq continents sont deux exemples d’actions pilotées par la Francophonie.
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La Tunisie et l’OIF, un partenariat dès l’origine de la Francophonie
Le lien qui unit la Tunisie à l’OIF est naturellement très fort du fait que la Tunisie est l’un des pays fondateurs de la Francophonie. (Voir histoire de la Francophonie, plus haut).
La Tunisie, en la personne de Habib Bourguiba, a activement contribué à la transformation de l’ACCT en une organisation internationale, fondée sur le partage et l’échange et répondant à ses aspirations de solidarité, de coopération et de promotion de la diversité culturelle. Cette volonté permit la naissance de l’Organisation Internationale de la Francophonie en 2005.
La Tunisie, un partenaire-clé dans la Francophonie
Ancrée dans son identité multiple maghrébine, arabo-musulmane, africaine et méditerranéenne, la Tunisie est demeurée au fil des siècles un pays ouvert, tolérant en quête de nouveaux cadres de coopération, fondant ses relations avec le reste du monde sur un esprit de collaboration et de partenariat qui profite aux Tunisiens et à l’humanité tout entière.
La Tunisie a toujours accordé une attention constante et particulière au développement du projet Francophone, vecteur d’amitié, de solidarité et de coopération entre ses membres. Dotée d’un riche héritage multiculturel et d’une histoire trimillénaire, la Tunisie veille à assumer pleinement son rôle au sein de l’espace francophone.
Une confiance sans cesse renouvelée à la Tunisie
En 2019, la Tunisie fut choisie pour abriter la Représentation régionale de l’OIF pour l’Afrique du Nord. Cette Représentation a permis la réalisation de plusieurs projets dans divers domaines, notamment l’autonomisation de la femme rurale, à travers l’octroi de crédits pour les petits et moyens projets.
Il faut aussi noter que la Tunisie a présidé le Comité des Etats membres, chargé de l’élaboration de la Stratégie économique pour la Francophonie (2020-2025) et de la Stratégie numérique pour la Francophonie (2022-2026) en la personne du Ministre tunisien des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger qui assure parallèlement la présidence de la Conférence Ministérielle de la Francophonie (CMF) au nom de la Tunisie, pays hôte du prochain Sommet de la Francophonie.
La volonté d’organiser le 18ème Sommet de la Francophonie sur l’île de Djerba constitue un autre vibrant hommage rendu à la Tunisie par l’OIF et ses pairs francophones qui veulent ainsi honorer son engagement exemplaire à l’occasion du Cinquantenaire de la Francophonie.
La Tunisie active dans plusieurs programmes régionaux de l’OIF
La Tunisie participe à plusieurs programmes régionaux de l’OIF, notamment :
l’incubateur Francophone Africain, qui vise à soutenir des projets innovants répondant à des besoins sociaux ou environnementaux dans le continent africain.
Le Fonds Image de la Francophonie qui a financé la production de plusieurs films tunisiens et apporté son soutien financier à la manifestation « Fenêtres sur le Cinéma de Tunisie » organisée à Paris en 2018. Dans le cadre du Festival du Cinéma de Cannes 2022, deux films tunisiens ont été sélectionnés par le Fonds Image de la Francophonie dans les sélections « Un certain regard » et « Quinzaine des réalisateurs » : Ashkal de Youssef Chebbi et le film Sous les figues d’Erige Sehiri.
Le Fonds la Francophonie avec Elles qui a retenu deux projets tunisiens : Agir contre l’exclusion (FACE) et Insertion socio-économique des femmes migrantes originaires de l’Afrique sub-saharienne (ACTED)
La formation des jeunes enseignants qui participent au dispositif de formation à distance Jeunes enseignants débutants en action.
L’appui aux jeunes artistes tunisiens dans la production d’œuvres et la participation à des manifestations culturelles francophones et internationales.
La formation pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, relevant de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), à travers des sessions de formation organisées par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD).
Le Festival international de la BD francophone de Sousse a été soutenu par l’OIF dans le cadre de la Semaine Internationale de la Francophonie, manifestation créée en 1995.
L’Association internationale des maires francophones (AIMF) a financé le Centre de santé municipal de Tunis afin de le rendre opérationnel et adapté au suivi des employés municipaux.
Il convient également de noter la présence de compétences tunisiennes au sein du Secrétariat de l’OIF, notamment Monsieur Slim Khalbous qui assure les fonctions de Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et Monsieur Mourad Ben Dhiab, choisi pour assurer les fonctions de Chef de cabinet de la Secrétaire Générale de la Francophonie.
Notons également que Monsieur Ghaizi Ghairi occupe depuis janvier 2021 le poste d’Ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie.