La générosité est philanthrope car elle ne demande rien en retour
Être généreux ne coûte pas grand chose, et pourtant, parfois, on le paie au prix fort. Combien de fois a t-on fait quelque chose pour une ou plusieurs personne de manière totalement sincère et altruiste, pour ensuite récolter des attitudes négatives ou de la méfiance comme conséquence de nos bonnes actions?
Différencier la générosité et l’ingénuité
Être généreux ce n’est pas attendre quelque chose en retour de nos actions, c’est une action libre, réalisée par la nécessité, l’envie d’aider les autres, d’offrir ses propres ressources, personnelles ou matérielles, pour le bien d’autres personnes.
Mais être généreux, ce n’est pas être ingénu. La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui se base sur les principes du matérialisme, et nous dicte que toute action engendre une récompense. Si je fais quelque chose, alors je dois recevoir quelque chose en échange. Si la récompense n’arrive pas, si je n’obtiens rien en échange de mes bonnes actions, il y a alors fraude, ou infraction.
C’est à cause de cette conception matérialiste que l’on considère souvent une personne qui agit par pure générosité comme un ingénu, s’il ne demande rien en contrepartie.
Dans le dictionnaire le mot «générosité» est défini comme "cette faculté innée de faire le bien, d’être empathique, de tenir un engagement et de s’engager auprès de ceux qui souffrent ou sont dans le besoin". Selon cette définition, la vision matérielle et teintée d’égoïsme que nous avons bien souvent de ceux qui agissent avec générosité devrait disparaître, puisque la générosité apparaît comme une disposition d’intelligence émotive qui recherche le bien des autres et que nous devrions tous développer.
La générosité, une qualité humaine
Il est souvent dit que la générosité est une qualité proprement humaine, et qu’elle est innée pour beaucoup de personnes, mais qu’elle soit – innée ou acquise – il ne coûte rien de la transmettre et de l’inculquer dès le plus jeune âge. C’est effectivement un outil qui nous permettra non seulement d’être une meilleure personne mais également de mieux comprendre les autres, de se révéler plus empathique, de coopérer au lieu d’agresser ou de dénigrer.
Être généreux, c’est adopter une attitude de coopération qui peut enrichir notre environnement. Ceux qui agissent indifféremment avec leurs proches ne peuvent pas créer de liens affectifs authentiques, et ils détériorent donc leur propre qualité de vie.
Si vous offrez de la rancœur, vous n’obtiendrez que de la rancœur en retour, si vous vous montrez indifférent, vous recevrez le même traitement en retour. Il est donc nécessaire que cette pénible conception du «trop bon trop con» disparaisse de notre société et que l’on valorise d’une manière plus juste et plus ouverte toutes ces actions qui nous aident à être meilleur, sans rien attendre en retour.
La générosité est aussi un art et une certaine forme de sagesse très simple et pragmatique. Les personnes qui font le bien autour d’elles ont compris que ce qu’elles font pour les autres, elles le font également pour elles-mêmes.
Être généreux, c’est, d’une certaine manière, mettre en pratique le proverbe «traite les autres comme tu voudrais être traité». Le problème, c’est que notre société tend à nous pousser vers un fort individualisme et un isolement toujours plus prononcé. Mais qui sait, peut-être cela changera t-il un jour…
Se montrer généreux est nécessaire car cela nous enrichit intérieurement, et nous protège, d’une certaine manière, des duretés du monde moderne.