La loi des "petits chefs" au travail

La loi des "petits chefs" au travail

La “loi des petits chefs” fait référence à un phénomène courant en entreprise où certains managers, souvent mal formés ou en quête de pouvoir, adoptent des comportements autoritaires et toxiques. Ces "petits chefs" imposent leur volonté de manière autoritaire et le plus souvent au détriment de leurs équipes, du bien-être de leurs collaborateurs ainsi que de leur entreprise toute entière.

Une dépendance informelle

Je vous propose d’aborder ici un point particulier de ce que j'appelle les "dépendances intrinsèques informelles", c’est-à-dire toutes les dépendances créées dans l’ECOsystème que constitue l'entreprise, mais en dehors de toute structuration volontaire ou de décision institutionnelle.

Comme vous le savez, la nature a horreur du vide et vient toujours combler un espace laissé vide. Dans l’organisation des ECOsystèmes il en est de même. Si l’entreprise a omis de prévoir, pour telle ou telle situation, une procédure ou une règle pour son fonctionnement, certains EGOsystèmes internes vont directement se charger de combler ce vide. Le risque est que certaines personnes ou certains services instaurent de nouvelles règles ou de nouveaux processus, plus en leur faveur qu’en faveur du bien commun.

C’est dans cet espace laissé vide que l’on trouve des pouvoirs de couloirs ou des pouvoirs de petits chefs.

Ils sont partout !

Par leur ambition d’impact et d’influence, certaines personnes vont, à leur niveau, créer des espaces de dépendance pour autrui. Et ne croyez pas que ces pouvoirs de couloirs soient réservés aux étages élevés de l’entreprise. Ils sont partout où le vide non organisé a laissé la place aux individus en recherche d’une influence supérieure à celle octroyée par l’organisation.

Ces EGOsystèmes sont soit des personnes physiques qui ont une soif particulière pour le pouvoir, soit des services ou des départements internes à l’ECOsystème qui se mettent en compétition avec d’autres services ou départements. Les raisons de cette compétition sont souvent issues d’enjeux obscurs.

La responsabilité de l'organisation

Mais les raisons peuvent aussi venir d’un problème inhérent à l’organisation de l’ECOsystème de l'entreprise tout entier. Combien de fois ai-je entendu, au sein d’une même entreprise, des propos virulents au sujet d’un département ou d’un service, qui ressemblaient plus à ceux que l’on tient habituellement au sujet d’un concurrent. Que ce soit par de la rétention d’informations, par des délais volontairement allongés, par des engagements non tenus ou même parfois par la diffusion de rumeurs infondées, des services ou des départements d’une même entreprise peuvent se comporter entre eux d’une façon encore plus violente qu’ils le feraient avec un concurrent.

Attention à l'obésité organisationnelle !

Afin de palier ou de réduire les impacts négatifs d’une telle dépendance intrinsèque informelle, la tentation serait forte de vouloir réglementer encore plus, pour éviter ces espaces vides du formalisme. Grave erreur ! Ceci ne ferait qu’augmenter la pression de dépendance globale par un trop-plein de règles.

Nous revenons ici à une forme de dysfonctionnement très répandu dans les organisations et très mal vécu par les salariés, qui est de ne pas savoir qui fait quoi. Or plus nous augmentons les strates décisionnelles, plus nous risquons d’augmenter ce genre de dysfonctionnement.

Savoir qui fait quoi

Une clarification des responsabilités et une réduction des strates décisionnelles semblent inévitables. Dans la mesure du possible il est essentiel de clarifier le "qui fait quoi" à tous les niveaux.

En résumé, pour éviter de voir émerger la loi très nuisible des "petits chefs" dans votre univers de travail, ne comptez pas sur la complexité d'une surcharge réglementaire des processus et des règles. Comptez plutôt sur une clarification partagée des responsabilités individuelles et collectives permettant à chacun de savoir "qui fait quoi".

Et vous, dans votre univers de travail, savez vous vraiment qui fait quoi ?

Extrait de "Désengagement au travail, quand le baby-foot ne suffit plus !" Edition GERESO





la prolifération de petit chef et bien on va commencer par vous non?

Rachel Perreau

Service commercial export F3TEC

1 mois

Intéressant 🤔

Maaouni Abdelfettah

Chef de projet chez Enedis

1 mois

Sujet essentiel qui devrait préoccuper toutes les entreprises en quête de performance

Ismail Errifi

🤑🤑🤑🤑 chez غرينتا هب | GrintaHub

1 mois

06788

Perrine Laurent

Manager de Transition en Finance/Responsable du contrôle de gestion/Contrôleur Financier/FP&A Manager/Responsable Administratif & Financier

1 mois

Merci pour ce post ! Jean-Michel PHILIPPON ! C’est très vrai et hélas cela existe encore trop souvent dans certaine organisation.

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