La métropolisation profite aux régions périphériques : risque ou opportunité ?
La métropolisation se caractérise par un paradoxe : la densification des villes et l’étalement urbain. Pourtant depuis quelques années, le dynamisme des villes situées autour du Lac Léman s’est amoindri dans le canton de Vaud. En revanche les régions périphériques explosent. La Broye surfe sur un taux de croissance démographique de 3% par an tandis que la Riviera peine à dépasser 1%.
En 2008, le plan directeur cantonal a créé un appel d’air inespéré pour les régions périphériques en nivelant le taux de croissance de toutes les communes à 1% par an. Les centre-bourgs et le cœur des agglomérations devaient accueillir ¾ des nouveaux habitants et emplois. Hélas, cet objectif n’a pas été atteint. La rareté foncière et la complexité dans les secteurs les plus attractifs du bassin lémanique a repoussé une partie du développement en périphérie (voir carte ci-dessous sur l'évolution de la population par district entre 2010 et 2014).
La métropolisation induit une recomposition du territoire. Certains bourgs éloignés de la capitale se transforment en petites villes. L’activité économique se diffuse progressivement sur l’ensemble du canton. Du coup, les régions périphériques gagnent en autonomie mais aussi en interdépendance avec le reste de la métropole lémanique. Les relations entre les centres et leurs arrière-pays se complexifient.
Au mieux, les politiques en aménagement du territoire accentuent ou ralentissent cette évolution. Dans le Canton de Vaud, l’objectif d’un territoire réticulé autour de sa capitale est-il encore pertinent ? Ne faudrait-il pas revoir les stratégies en matière de transport, d’équipements et de services à la population pour tenir compte de la recomposition du territoire en cours ?
La prochaine adaptation du Plan directeur cantonal sera l’occasion de débattre de ces questions. La répartition de la croissance est un sujet délicat. Quel que soit le choix politique qui sera fait, il conviendra d’en tirer toutes les conséquences.