La banlieue s’étale … encore et toujours !

La banlieue s’étale … encore et toujours !


Cette semaine, une récente étude démontrait que, malgré les divers plans mis en place par les villes pour limiter l’étalement urbain, une proportion de plus en plus importante de Canadiens et de Québécois vivent dans les banlieues, où l’utilisation, non d’une, mais de deux et parfois même trois automobiles, est la norme.

Dans la région de Montréal, 83 % de la croissance démographique de la région a eu lieu en banlieue, tandis que dans la région métropolitaine de Québec ce chiffre s’élève à 97%*.


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’étalement urbain n’est pas uniquement un problème d’aménagement du territoire. Malgré toute leur bonne volonté (et leurs bonnes idées), ce ne sont ni les architectes ni les urbanistes qui pourront éradiquer ce fléau. La croissance tentaculaire de nos villes est plutôt le fruit de notre culture nord-américaine qui valorise l’individu au détriment de la collectivité. Une culture où sécurité rime avec cour gazonnée. On associe la banlieue avec nature, sécurité et détente, alors que la ville est considérée comme dangereuse, bruyante et polluée.

Si l’administration municipale souhaite ramener la population dans les quartiers plus centraux, elle n’y arrivera pas uniquement à l’aide de plans d’aménagement. Elle doit ratisser plus large en offrant, par exemple, des programmes de subvention encourageant la rénovation résidentielle dans les banlieues de premières couronnes, tant pour les résidences unifamiliales que pour les immeubles à logements. Les institutions financières auraient même avantage à mettre en place des politiques favorisant l’établissement dans les quartiers existants. Enfin, éducation, campagne de sensibilisation, prise de conscience collective sont autant de moyens, qui à long terme, contribueront à modifier les mentalités.

Mais le temps joue contre nous. Espérons seulement que ce ne sera pas l’urgence d’agir et la nécessité, conséquences directes de notre inaction, qui nous forceront du jour au lendemain à changer drastiquement nos habitudes …

Et vous, avez-vous d’autres idées pour contrer l’étalement urbain ?

*Source : Still Suburban : Growth in Canadian Suburbs 2006-2016

Le problème est aussi du à l'évolution inexistante des villes. Pour mieux visualiser ma pensée voici un exemple hypothétique Prenons le quartier Montcalm ceci serait aussi applicable au Plateau ou autres Pour quoi la densification ne s'effectue pas progressivement.La stagnation de ces quartiers oblige le développement extérieur plutôt que de renouveler nos quartiers existants .....Faites une évaluation des espaces libres comparativement à milieu bâti On remarquera que l'on pourrait densifier et mieux partager les espaces en commun

Louis-Benoit L'Italien-Bruneau

Fier urbaniste. Directeur stratégique chez Paré+Associés. J’aide propriétaires, promoteurs, entrepreneurs et constructeurs à survivre dans la jungle du zonage, des plans d'urbanisme, des PIIA et autres trucs du genre!

6 ans

« [...] culture nord-américaine qui valorise l’individu au détriment de la collectivité. ». C’est vrai en partie. On a simplement oublié que le pendant de la liberté individuelle, c’est la responsabilité individuelle. Dans l’aménagement du territoire, on a complètement occulté cet aspect. Pendant longtemps, un promoteur lotissait et la ville prenait à sa charge les réseaux et les rues. Dieu merci, ça a changé, kudo à l’article 116 L.A.U... Encore aujourd’hui, les coûts de l’étalement (infrastructures, services publics) sont littéralement « socialisés » au lieu d’être à la charge de ceux qui les génèrent. Si demain matin, entrer/sortir d’une autoroute avait un coût, que les coûts de construction d’une école ou d’un hôpital étaient à la charge de son voisinage, il y aurait un incitatif à intensifier les activités autour de ce qui est déjà là, et on verrait la vraie valeur du sol. Un certain niveau d’étalement horizontal est inévitable, j’ai un peu de difficulté à croire qu’on pourrait serrer 500 000 personnes intra-muros à Québec! La question de l’économiste-en-moi, c’est alors : est-ce que les coûts de la croissance horizontale sont pleinement assumés par ses bénéficiaires?

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