La main de dieu au dessus de nos têtes
Saviez-vous que la tendance de l’Homme à polluer s’est poursuivie jusqu'au-dessus de nos têtes ?
Un débris spatial est tout objet ou fragment d'objet créé par l'activité humaine qui orbite autour de la Terre et qui n'est plus fonctionnel. Ces débris peuvent provenir de satellites hors service ou arrivés en fin de vie, d’étages de fusée, de fragments issus de collisions entre satellites et/ou fusées, de résidus d’ explosions ou de petits objets comme les écrous, les outils perdus lors de missions spatiales. Ces débris, allant de quelques millimètres à plusieurs mètres, voyagent à des vitesses vertigineuses pouvant atteindre jusqu'à 28 000 km/h. En raison de leur vitesse, même les plus petits fragments peuvent causer des dommages importants aux satellites, aux engins spatiaux et à la Station spatiale internationale (ISS).
En 2022, on recense 36 000 débris de plus de 10 cm de diamètre. Parmi eux, on compte 5 000 satellites inactifs en orbite basse (moins de 2 000 kilomètres d'altitude), 5 400 débris spatiaux de plus de 1 m de diamétre en orbite géostationnaire et, selon un modèle statistique, 900 000 objets de plus de 1 cm de diamétre et 130 000 000 objets de plus de 1 mm de diamètre. Le nombre de débris est en augmentation constante du fait de l'activité spatiale (notamment le lancement de nano-satellites et de la constellation de Starlink).
Il faut dire que la terre elle-même a un système pour se débarrasser de ces déchets. Il s’agit du processus par lequel des objets en orbite autour de la Terre se fragmentent, se décomposent ou se consument lorsqu'ils réintègrent l'atmosphère terrestre. Ce phénomène s’appelle la désintégration. Ce processus se produit de plusieurs manières. Le premier cas, c’est quand un objet orbital perd de l'altitude et traverse les couches denses de l'atmosphère terrestre, il est soumis à une chaleur intense due à la friction avec l'air. Cette entrée dans l’atmosphère va provoquer des températures très élevées qui vont brûler la totalité ou une partie de l’objet. Il peut aussi arriver que l’objet se brise en de plus petits fragments pendant sa combustion. Dans le second cas, il s’agit d’objets toujours en orbite qui peuvent se désintégrer directement dans l'espace en raison de :
Recommandé par LinkedIn
Le phénomène de désintégration s’applique également aux objets naturels tels que les météores provenants de comètes ou d’astéroïdes. Ces objets entrent assez fréquemment dans notre atmosphère, mais subissent la fragmentation et la combustion dû à la friction dans notre atmosphère, une ionisation arrachant des particules du météore et formant un plasma lumineux visible depuis le sol, puis une grande partie du matériau de la météorite s'évapore ou se désagrège sous forme de poussière fine. De ce fait, la majorité des météores sont entièrement consumés et ne touchent pas le sol. Dans de rares cas, ils explosent dans l’air créant des ondes de choc et des vibrations qui résultent à des catastrophes comme celle de Tcheliabinsk en 2013. Notre atmosphère est donc comme un bouclier ou la main de dieu qui nous protège de certains dangers venant de l’espace, et même des émissions de masse coronales dues aux éruptions solaires.
La désintégration des débris spatiaux est un processus naturel, mais elle ne suffit pas à résoudre le problème croissant des débris en orbite autour de notre planète bleue. Pour gérer le problème de ces débris spatiaux, des initiatives internationales sont mises en place depuis quelques années pour limiter la production de nouveaux débris, surveiller les débris existants, et trouver des moyens innovants pour nettoyer l'espace orbital. Des recherches sont également menées du côté des fabricants de satellites afin de concevoir de nouvelles générations de satellites qui se désintègrent complètement ou de rentrer de manière contrôlée sur terre. C’est d’ailleurs ce problème que SpaceX au travers de ses fusées réutilisables Falcon Heavy, Falcon 9 et Starchip essaie de résoudre au-delà de la réduction des prix des lancements.
En exploitant des technologies de pointe soutenant la désintégration naturelle des débris spatiaux, nous pouvons atténuer la menace croissante des débris orbitaux et garantir que les générations futures puissent continuer à explorer et à utiliser l'espace de manière responsable.