La newsletter "Créativité éditoriale" #27
Bonjour !
Mes meilleurs vœux de bonheur, de santé, et de créativité pour cette année 2020 ! J'espère de beaux projets de votre côté. Il y en a au moins un du mien qui m'enchante, et nous en reparlerons dans quelques mois. En attendons, ne dérogeons pas à la règle : cinq pistes pour nourrir votre créativité éditoriale.
Sébastien Bailly
Vous voulez recevoir directement la newsletter ? Inscrivez-vous..
1- Plus c'est long... (1)
Le long format ? Oui, pour raconter des histoires, développer une relation avec le lecteur, partager des émotions. Sur le web, il a le vent en poupe (allez, un cliché, un). Des expériences journalistiques et de nombreux exemples dans cet article rédigé à l’occasion de la journée "Nouvelles pratiques du journalisme" à l’École de journalisme de Sciences Po Paris.
2- Plus c'est long... (2)
La phrase de Marcel Proust. Celle-là fait 117 mots. Et Jean-Yves Cordier la décortique dans cet article : comment elle se structure, comment elle se fabrique. L'article n'est pas récent, mais il m'a intéressé parce qu'il montre précisément comment Proust, par petites touches impressionnistes, donne toute l'ampleur à sa phrase. Une leçon d'écriture que la phrase mise en gras et en couleur pour en faire ressortir la logique.
3- Kontnü
C'est un événement d'une journée, pendant lequel il sera question de contenu. Et le programme de Kontnü est alléchant, les valeurs positives. Je ne peux donc que vous le recommander. En plus, vous y croiserez plein de gens bien. (Quand je pense que mon planning ne me permet pas d'y aller, je suis un peu jaloux de vous, j'avoue). C'est le 17 janvier, et il sera question de choses qui animent cette newsletter depuis l'origine.
4- Une question de politesse
De plus en plus ce qu'on écrit, c'est pour les messageries instantannée. WhatsApp, Facebook Messenger, ce n'est pas du Proust (remarquez, rien n'est du Proust que Proust). Ce sont surtout de nouvelles formes d'écrit, et de nouvelles conventions. Côté politesse aussi. Je vous dis bonjour au début de ce mail, rien ne m'impose de le faire dans une messagerie, enfin, de moins en moins. Petit point conventions mouvantes entre art épistolaire et discussions de bistrot, avec cet article.
5- La technique de la langue étrangère
Dans Profession romancier (Belfond, 2019), le japonais Haruki Murakami raconte comment il a épuré son style :
« J’ai décidé de faire une tentative : rédiger mon roman en anglais. […] Ma maîtrise de l’anglais, bien entendu, était loin d’être parfaite. Je ne disposais que d’un vocabulaire restreint et d’un nombre limité de constructions grammaticales. Mes phrases étaient forcément très courtes. Même si j’avais la tête pleine de pensées complexes, je n’étais pas en mesure de les exprimer en anglais. Par conséquent, j’ai retranscrit leur contenu dans les termes les plus simples possibles, me suis livré à des paraphrases facilement compréhensibles, ai écarté tout superflu dans les descriptions, adopté pour l’ensemble une compacité formelle et me suis limité à ce qui pouvait entrer dans le récipient dont je disposais. J’ai ainsi enfanté un texte particulièrement dépouillé. Néanmoins, au fur et à mesure de ma progression laborieuse se faisait jour, petit à petit, une écriture dotée d’un rythme personnel. »
Ce procédé peut paraître risqué. Il ouvre néanmoins à Haruki Murakami des perspectives qui font de lui aujourd’hui un écrivain reconnu : « Ce que j’ai découvert alors, c’est que l’on pouvait exprimer des sentiments et des intentions avec un nombre restreint de mots et de tournures, à condition de les associer efficacement. […] En somme, il n’était pas nécessaire toutes sortes de mots compliqués. Il n’y avait pas non plus d’obligation d’user d’un style exquis pour toucher les lecteurs. »
Autopromo
Allez, un premier lien en auto-promo, ce mois-ci, celui d'une formation que je donnerai en juillet. Cela vous laisse le temps de vous inscrire, de trouver le financement, de vous organiser, quoi. Il y sera question de créativité éditoriale. C'est vous dire que ça me tient à cœur.
Et une date : le 9 avril. C'est celle de la 4ème édition des 12 heures de l'agilité numérique à Rouen organisées par le Club de la presse et de la communication de Normandie. Je travaille actuellement au programme des ateliers. Et mon petit doigt me dit que les places seront bientôt en vente sur www.12hagil.com.
Vous avez une stratégie éditoriale à mettre en place, des textes à écrire, une formation à planifier ? Parlons-en !
Vous voulez recevoir directement la newsletter ? Inscrivez-vous..