La Pêche au Sénégal : Entre Surexploitation, Licences Étrangères et Changement Climatique | Le thiebou dieune en voie de disparition ?

La Pêche au Sénégal : Entre Surexploitation, Licences Étrangères et Changement Climatique | Le thiebou dieune en voie de disparition ?

Le Sénégal, situé sur la côte ouest de l'Afrique, jouit depuis longtemps d'une réputation en tant que nation de pêcheurs. Ses côtes riches en ressources marines ont été une source essentielle de nourriture et de revenus pour des millions de personnes. Cependant, ces dernières années, l'industrie de la pêche au Sénégal est confrontée à de graves menaces, notamment la surexploitation des ressources, l'attribution de licences de pêche à des étrangers et les effets dévastateurs du changement climatique.

Surexploitation des Ressources Marines

La surexploitation est l'une des principales menaces pesant sur la pêche au Sénégal. Cette pratique consiste à pêcher davantage de poissons que ce que les populations marines peuvent se régénérer naturellement. Les raisons de cette surexploitation sont nombreuses. Tout d'abord, la demande mondiale de poisson ne cesse d'augmenter, ce qui incite les pêcheurs à intensifier leurs activités pour répondre à cette demande. De plus, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) est un problème majeur, car elle échappe aux contrôles gouvernementaux.

La surexploitation a des conséquences graves. Les populations de poissons diminuent rapidement, ce qui menace la sécurité alimentaire de la population sénégalaise qui dépend en grande partie du poisson comme source de protéines. En outre, de nombreuses communautés de pêcheurs locales voient leurs moyens de subsistance s'éroder, car elles ne peuvent plus compter sur des ressources halieutiques suffisantes pour leur survie.

Attribution de Licences de Pêche aux Étrangers

Une autre menace pour la pêche au Sénégal est l'attribution de licences de pêche à des étrangers. Le gouvernement sénégalais a conclu des accords de pêche avec divers pays étrangers, permettant à leurs flottes de pêche d'opérer dans les eaux sénégalaises. Ces accords sont censés générer des revenus pour le pays, mais ils soulèvent des préoccupations majeures.

Tout d'abord, ces accords peuvent favoriser la surexploitation, car les flottes étrangères ont souvent des capacités de pêche beaucoup plus grandes que les pêcheurs locaux. De plus, les bénéfices de ces accords sont parfois inégalement répartis, avec une part disproportionnée allant aux entreprises étrangères plutôt qu'aux communautés locales. Cela entraîne un ressentiment croissant parmi les pêcheurs sénégalais, qui estiment que leurs propres droits et moyens de subsistance sont sacrifiés au profit de la rentabilité étrangère.

Impact du Changement Climatique

Le changement climatique constitue la troisième menace majeure pour la pêche au Sénégal. Les variations des températures de l'océan, les événements climatiques extrêmes et l'acidification des océans ont tous des répercussions négatives sur les écosystèmes marins. Ces changements affectent la distribution des espèces de poissons, entraînant leur migration vers des eaux plus fraîches. Les pêcheurs sénégalais doivent donc parcourir de plus grandes distances pour trouver des poissons, ce qui augmente les coûts et diminue les profits.

De plus, les tempêtes plus fréquentes et les niveaux de mer en hausse menacent les infrastructures côtières, notamment les ports et les marchés de poissons. Les stocks de poissons sont également vulnérables aux changements de température, ce qui peut entraîner des mortalités massives.


La pêche au Sénégal est confrontée à des défis complexes, mais avec des actions déterminées, il est possible de préserver cette précieuse ressource pour les générations futures. Il est essentiel que le gouvernement, les communautés locales et la communauté internationale travaillent ensemble pour garantir un avenir durable pour l'industrie de la pêche sénégalaise.

Minh-Tri CAO

Expert-Topographe, familier des projets à l'export à forts défis techniques et humains. Disponibilité (LATAM, Africa, Asia) : AOUT 2024

1 ans

Plus qu'un énième cri d'alerte, c'est un cri de colère contre le vol, que dis-je , le "dépouillage légal" des ressources halieutiques, du Sénégal en particulier mais également d'autres pays côtiers de l'ouest africain par certains puissants pays du cône Nord. Quelques données chiffrées non contestables seraient bienvenues pour renforcer le poids de cet excellent article.

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