La Peste de Notre Temps : Chronique du Travail à l'Ère de la COVID-19
Dans une phase d'analyse de données, j'ai du documenter les mesures prises lors de la période du COVID dans notre entreprise, en 2 ans, pas moins de 18 changements se sont succédés. Ayant relu la Peste de Camus au printemps, cette œuvre qui -modulo la technologie - racontait si bien ce qui se serait passé plus de 60 ans plus tard.
Comme les citoyens d'Oran, nous avons traversé une peste. Et comme eux, nous en sortons changés, portant le poids de nos expériences, à jamais marqués par ces années étranges et terribles où le monde s'est arrêté, tout en continuant de tourner.
J'ai demandé à Claude (Anthropic) de faire un essai dans le style en se basant sur cette chronologie, le voici, la conclusion elle est personnelle.
Au printemps 2020, un mal étrange s'est abattu sur la France, comme sur le monde entier. D'abord, il est venu silencieusement, invisiblement, à l'image des rats qui annonçaient la peste à Oran. Mais bientôt, sa présence est devenue indéniable, et le rythme de nos vies a changé de façon irrévocable.
Le 13 mars, les premiers remous du changement ont touché nos rivages. On encourageait les gens à travailler de chez eux, une douce poussée vers l'isolement qui allait bientôt devenir un raz-de-marée. Cinq jours plus tard, le 18 mars, le décret est tombé : le travail à domicile n'était plus un choix mais une obligation. Les rues se sont vidées, les bureaux sont tombés dans le silence, et nous nous sommes retirés dans nos maisons comme des ascètes modernes.
Alors que les jours s'étiraient en semaines et en mois, nous observions le monde à travers nos fenêtres et nos écrans, nos vies réduites aux limites de nos demeures. Nous sommes devenus des exilés dans nos propres foyers, séparés des routines familières de notre vie professionnelle. Le gouvernement, dans sa sagesse ou sa folie, imposait couvre-feux et restrictions, chaque nouvelle mesure étant un rappel frais de notre réalité altérée.
L'été a apporté un bref répit, un moment d'espoir. Le 25 juin, jusqu'à 100 personnes pouvaient à nouveau se rassembler dans les bureaux. Mais comme tous les moments de joie en temps de pestilence, ce fut éphémère.
Le 20 juillet, les masques sont devenus obligatoires, manifestation physique de la menace invisible qui se cachait dans chaque souffle, chaque poignée de main, chaque espace partagé. L'automne a vu le resserrement des restrictions. Le nombre d'employés autorisés dans les bureaux fluctuait comme la fièvre d'un malade - 50%, puis 30%, puis presque plus du tout. Novembre a ramené les couvre-feux, et nous nous sommes retrouvés prisonniers de l'horloge autant que du virus. La nouvelle année s'est levée, mais n'a apporté aucun espoir nouveau.
Nous avons poursuivi notre étrange danse de retours partiels et de retraites hâtives de nos lieux de travail. Ce n'est que le 13 septembre 2021 que nous avons vu un retour complet à la capacité des bureaux. Mais même cette victoire semblait creuse, entachée par la connaissance de la rapidité avec laquelle elle pouvait nous être arrachée. Et c'est ce qui s'est produit. À l'approche de l'hiver, le spectre du virus planait à nouveau.
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Nous nous sommes repliés, retournant dans nos maisons, devant nos écrans. La symphonie des restrictions gouvernementales continuait de jouer, une mélodie discordante devenue la bande-son de nos vies.
Enfin le printemps 2022, nous a libéré mais c'est un compromis, un témoignage de la façon dont notre monde a été à jamais modifié. Nous avons gagné en flexibilité, certes, mais à quel prix ? La spontanéité de la vie de bureau, la camaraderie des espaces partagés - ce sont les victimes de notre longue bataille contre l'ennemi invisible. En fin de compte, nous sommes laissés à méditer sur la nature du travail, de la communauté, de la résilience face à l'adversité.
Comme les citoyens d'Oran, nous avons traversé une peste. Et comme eux, nous en sortons changés, portant le poids de nos expériences, à jamais marqués par ces années étranges et terribles où le monde s'est arrêté, tout en continuant de tourner.
2 ans plus tard, le monde est redevenu "normal", bien sur le virus est toujours là mais nos défenses immunitaires l'ont (un peu) apprivoisé.
la normalité est revenue: les crimes de guerre et famines se succèdent dans une indifférence coupable, les émissions de CO2 se sont de nouveau envolées
Alors la planète avait soufflé et les dauphins nageaient dans les canaux de Venise, mais la normalité est revenue: les crimes de guerre et famines se succèdent dans une indifférence coupable, les émissions de CO2 se sont de nouveau envolées.
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On en vient presque à espérer dans un nouveau virus qui nous rappellerait de nouveau que nous sommes une même espèce embarquée dans un fragile vaisseau spatial bleu !