La qualité de vie au travail : levier d'attractivité face aux difficultés de recrutement

J'ai assisté hier soir à une conférence avec l'aimable participation de Sevel Services, entreprise adaptée (Quimper) et Cadiou Industrie, fabriquant de portails, garde-corps et portillons en aluminium (Locronan). Cette conférence était rondement bien menée par des étudiants de Brest Open Campus.

C'est avec mon oreille de recruteur que je me suis intéressée au sujet. D'abord mise en place dans les sociétés pour améliorer la santé des collaborateurs, elle fut rapidement vue comme une opportunité pour améliorer la performance de l'entreprise. Elle s'articule autour de plusieurs axes : la santé, les conditions de travail, les relations de travail, l'organisation du travail, l'égalité au travail, l'équilibre vie perso/pro et le sens que l'on donne au travail... et j'en oublie d'autres !

Je rencontre tous les jours des chefs d'entreprise, DRH ou managers qui me parlent de leur difficultés de recrutement. J'ai même vu des entreprises qui non seulement n'arrivaient pas à attirer des candidatures, mais pire : voyaient les démissions s'enchaîner !!! J'ai rencontré des stagiaires de la formation professionnelle qui se donnaient le mot de ne surtout pas candidater dans telle ou telle entreprise où l'ambiance était délétère, le management directif, le turn-over trop élevé, et les stagiaires utilisés comme de la main d'oeuvre gratuite... Et si il y a une phrase que j'ai bien retenue de cette conférence, c'est "face à un marché de l'emploi tendu, la QVT n'est plus une opportunité, mais une nécessité pour réussir à recruter"

Au-delà de l'obligation de négocier une QVT dans la loi relative au dialogue social et à l’emploi, dite « loi Rebsamen », il faut voir le réel bénéfice qu'on y gagne. Quels sont les risques à mettre en place une politique de Qualité de vie au travail ? Les témoignages de Sevel Services et Cadiou Industrie étaient plus qu'éloquents : la QVT favorise le bien-être, la cohésion d'équipe, la fierté d'appartenance, le climat de confiance... Des salariés bien dans leur poste sont des salariés qui véhiculent une image positive de l'entreprise, qui s'engagent dans leur mission, qui rayonnent à l'extérieur, et qui améliorent votre marque employeur. Mais nous ne vivons pas dans le monde des bisounours, ce processus est long à mettre en place, il rencontre de la résistance au changement de la part de certains salariés, qui se laissent convaincre petit à petit, événement après événement...

Alors que les doutes des équipes dirigeantes persistent, les retombées économiques se mesurent : baisse du taux de turn-over, du taux d'absentéisme, du retard, des accidents de travail, hausse de la productivité, hausse du taux de satisfaction des salariés et des clients, hausse des candidatures spontanées. D'autres effets sont plus qualitatifs que mesurables. Les RH qui passent du temps dans les ateliers voient la satisfaction des salariés, l'engouement pour la prochaine surprise qu'on leur réserve ! Mais la chose la plus importante dans ces témoignages que j'ai entendus, est le respect qu'il en ressort, la bonne entente, l'intérêt au travail, l'épanouissement, la conciliation vie privée/vie professionnelle, la reconnaissance...

A la question, faut-il un budget pour mettre en place une QVT ? Bien souvent la décision appartient bien sûr à la direction et au style de management qui s'opère dans l'entreprise. Mais déjà, sans parler d'argent, un manager qui va s'adapter à ses salariés, qui sera bienveillant, humble, apportera du confort dans les relations de travail, et modifiera la perception des conditions de travail. Il ne faut pas voir la QVT comme une contrainte, mais bien plus comme un facteur de réalisation personnelle et d'équilibre relationnel. Cela implique peut-être d'avoir plus de management de proximité, d'être d'avantage dans l'échange, la fluidité de l'information, l'intelligence collective.

A la question "la Qualité de Vie au travail permet-elle un réel équilibre entre Bonheur et Travail ?", les intervenants de l'Open Conf ont conclu ainsi : si on atteint le bien-être des salariés, c'est déjà un bon objectif d'atteint ! Et je rajouterai : si elle permet d'accroître votre attractivité, vous aurez tout gagné ! Sur ce, je vous souhaite amis dirigeants, RH et managers une bonne galette !!!