La question du Sens est Essentielle
Image Pixabay

La question du Sens est Essentielle

Dans un monde ou la superficialité, l'artificialité et l'immédiateté se conjuguent en permanence, il est utile et important de rappeler que le sens fait autorité et doit faire autorité.

Quelles définitions pour ce concept de SENS ? Au-delà des cinq sens, même s'ils contribuent à percevoir et analyser le monde extérieur, nous nous attacherons davantage à la définition suivante, plus philosophique empruntée au dictionnaire Larousse : "Raison d'être, valeur, finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique : donner un sens à son existence."

On se souviendra également du "bon sens", dont chacun essaie souvent de faire preuve.

Les dirigeants et les managers sont de plus en plus confrontés à des questions autour du sens, dans des revendications ou dans l’application de leurs directives. « POURQUOI, et POUR QUOI ? » : les salariés ne se contentent plus d’exécuter les obligations figurant dans leur contrat, leur fiche de poste, leur lettre de mission. Ils demandent à comprendre le contexte des décisions, à appréhender la stratégie des dirigeants et l’ambition de l’entreprise, et donc à dialoguer, partager, se sentant (et chacun le souhaite) responsabilisé.

Comment ne pas faire de parallèle avec le secteur de l'éducation et de la formation, où enseignants et formateurs assurent une médiation entre les savoirs et les apprenants, facilitant ainsi la transformation des savoirs en connaissances et compétences. 

Le sens donne la direction et est porteur de significations(s), ce qui active l'adhésion, le débat, la prise de conscience

Il facilite en même temps le discernement et la distanciation

Il porte également la transparence et l'authenticité, et facilite ainsi la prise de conscience

La pédagogie dans son ensemble, mais plus particulièrement le développement et l'utilisation du numérique dans la formation ne peuvent s'affranchir de cette réflexion en profondeur sur le sens de sa propre action, En cette période post rentrée, beaucoup de jeunes regardent avec attention si leur(s) choix d’orientation et les perspectives de métier(s) qui vont avec sont conformes à leurs aspirations. Un certaine nombre parmi eux, en situation d'échec scolaire ou plus simplement de DOUTE scolaire, se sentent déstabilisés, particulièrement lorsque, ayant abandonné un cycle de formation générale , ils entrent dans un parcours de formation professionnelle ou technologique, parfois par choix, mais trop souvent par défaut, ou encore par un mix des deux.. Je crois profondément que les parcours scolaires (programmes, progressions, organisation, orientation et évaluation) méritent d’être revisités.

A quoi assistons-nous ?

Trois éléments piliers me paraissent aujourd’hui essentiels. Ils nourrissent ce qui a trait au registre des connaissances (il s’agit pour moi, bien plus que des savoirs mémorisés, des savoirs intériorisés, « expériencés », cultivés, et partagés), registre que je nomme souvent curriculum, pour préciser le mot "programme" . Reprenons d'abord l'excellente définition du Bureau International de l'Education à l'UNESCO du curriculum : "Le concept de compétence est un pilier du développement curriculaire et une force motrice derrière le processus de changement. La compétence est définie comme le “développement de capacités complexes permettant aux élèves de penser et d’agir dans divers domaines d’activité [...]. Cela consiste à mettre les connaissances en pratique; c’est le résultat d’une bonne connaissance de base qui peut être mise en application et utilisée pour expliquer ce qui se passe.” (Braslavsky, C.)

Les compétences peuvent être utilisées comme un principe organisateur du curriculum. Dans un curriculum basé sur les compétences, les profils de sortie précisent les classes de situations que les élèves doivent être en mesure de traiter à l’issue de leur scolarisation. Selon le type de scolarisation, ces classes de situations sont identifiées, soit sur la base de situations liées à la vie quotidienne ou au travail, soit en fonction de la logique interne de la discipline en question. La compétence en tant que principe organisateur du curriculum est une manière de remettre la vraie vie dans la salle de classe" (Jonnaert, P. et al, Prospects, UNESCO, 2007). On voit bien dans ces propos combien les compétences contribuent à donner du SENS.

  • L'enseignant a selon moi la responsabilité d'organiser ce curriculum en fonction des contraintes des progressions, des recommandations qui lui sont faites, des élèves qu'il accueille et du contexte au sein duquel il exerce son enseignement. La connaissance peut ainsi se transformer en "Connaisens". Relier les contenus d'apprentissage à la vie tout simplement, et au sens de ces apprentissages, est sans aucun doute un moyen de s'extraire de l'omniprésence des réseaux sociaux, qui entravent souvent le discernement cité plus haut. Le développement du sens critique, quand on sait aujourd'hui les dégâts occasionnés par le harcèlement sur ces réseaux, prend un aspect plus que jamais prioritaire. Le curriculum doit donc de plus en plus se référer de nos jours à des Valeurs, c'est-à-dire aux fondements d’un véritable Humanisme universel, collectif et reconnu par tous . Parmi ces valeurs la dignité humaine, les droits de l'homme, la compréhension et l’acceptation de la diversité culturelle, la démocratie, la justice, l’équité, l’égalité entre autres. La difficulté réside bien dans la création et la mise en œuvre de situations pédagogiques, qui sans s'éloigner totalement des sacrosaints programmes, permettent de reconnaître et d'affirmer parmi les valeurs citées plus haut, celles qui donnent le plus de sens aux apprentissages, car ancrées dans la réalité de la vie. Le sens ne se donne pas, il se fabrique tout au long du parcours.
  •  Puis il y a ce qui a trait aux Attitudes, c’est-à-dire l’ouverture aux autres cultures (interculturalité), l’intérêt pour les différentes visions du monde et l’acceptation et la reconnaissance des différents modes de vie et pratiques. C'est encore la préservation de la nature, de l’environnement, l’humilité, l’esprit civique, la citoyenneté, la responsabilité, le sentiment d'efficacité personnelle à travers l’estime de soi et l’acceptation de la nuance. Parmi ces attitudes, il en est certaines qui se rejoignent, combinent et s'interpénètrent au sein de la compétence intelligence émotionnelle, qui intègre l'empathie, l'écoute, la connaissance et la maîtrise de soi, le regard sur l'autre. Avoir le SENS de l'Autre, le SENS des autres.
  • Et enfin comment ne pas citer à nouveau le domaine des Compétences (softskills selon certains, que je préfère nommer Life Skills : apprentissage seul et collectif (autonomie et travail en équipe), capacité d'analyse critique et de réflexion, écoute et observation, empathie, flexibilité et adaptabilité, compétences linguistiques dans sa langue maternelle, relation/communication, coopération et participation à la résolution de conflits, créativité, méthodologie de projet…Ces compétences, regroupées au sein du Savoir Devenir, sont la trame d'un apprentissage du SENS, permettant de donner les directions à suivre afin de mieux entrer dans la vie, et aussi dans l'entreprise.

Il convient donc aujourd’hui de regarder attentivement ce qui prime pour nos jeunes, au-delà des savoirs et des savoir-faire, et qui dans les savoir-être, savoir agir (projeter, créer) permet d’envisager de Savoir Devenir. Le choix d’un parcours scolaire (universitaire, de formation) touche de très près les valeurs, compétences et attitudes et ne doit jamais exclure l’importance de la Formation Globale de la Personne, capable de s’adapter à bon nombre de métiers et de changements de métiers.

Dominique GEIMER Octobre 2021

Marie-Fan GUILLARD 💛coach joyeuse et optimiste Transitions de carrière - bilans de compétences

Côté pro, c'est BOF ? Vous n'êtes pas un arbre. Bougez😉 La vie est trop courte pour travailler triste ! Je vous permets de vivre le changement AUTREMENT, de retrouver joie et sérénité, sans forcément tout chambouler😍

3 ans

Cf le « Cercle d’Or » de Simon Sinek… toujours le « pourquoi? » «  pour quoi? », puis le « comment? » et enfin le « quoi? »… afin de donner du sens à nos projets et rendre nos présentations percutantes. #softskills #formationprofessionnelle #capsavoir

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets