La révolte, on en parle?

La révolte, on en parle?

L'humain adore se vanter des révolutions réussies, de la bravoure de ceux qui ont osé faire bouger les lignes. De l'orgueil et de la fierté inspirées par nos ancêtres, notre patrie. L'humain adore la révolution...quand elle est décrite dans les livres d'histoire.

En revanche, quand il s'agit d'être la révolution, ici et maintenant, quand il s'agit d'oser ne pas se conformer, quand il s'agit d'avoir le courage de porter les actes qui vont avec le sens du cœur, c'est une toute autre histoire...

Il est de plus en plus difficile d'assumer sa révolte dans une société qui a banalisé la discrimination de ceux qui ne rentrent pas dans le rang.

Souvent, je suis prise par la peur de m'exprimer sur mes choix car ceux qui ne se conforment pas sont rapidement rangés dans la catégorie des complotistes, des provocateurs ou des abrutis.

Et j'ai surtout peur d'avoir l'audace de m'exprimer librement dans les réseaux professionnels, malgré le fait que mon métier est de participer à la transformation de notre société.

Mais aujourd'hui, je suis révolté.

Je reconnais malgré tout le privilège de mon confort. Je n'habite pas un paix réellement en guerre, subissant la faim et la précarité, ou concerné directement par les enjeux climatiques (pour l'instant). Ma révolte part d'un propos purement égoïste. Car il est plus facile de réaliser son privilège une fois qu'on en est privé.

J'ai envie de faire des cours de patins à roulettes et de m'inscrire à une salle de sport, j'ai envie d'amener mes enfants à la bibliothèque, à la ludothèque, au cinéma, au théâtre, au restaurant, à la piscine. J'ai envie de visiter ma famille au Portugal pour Noël.

Ce paragraphe serait tout à fait normal et ne poserait aucun problème s'il avait été écrit avant décembre 2019.

Aujourd'hui, je suis une de ces personnes sur qui le regard de la discrimination pèse, et cela pèse lourd.

La notion de consentement médical est tombé à l'eau et tout le monde se conforme.

La discrimination est devenu banal et tout le monde se conforme.

Et par tout le monde je veux dire, tous ceux qui osent prononcer les mots suivants : "c'est les règles, on n'a pas le choix."

Tous ceux qui aveuglés par le discours de culpabilité et de peur creusent la tombe de notre liberté.

Aujourd'hui, j'assume ma révolte.

Je l'assume car j'ai fais un super cours d'essai en patins, que ça m'a fait un bien fou et qui m'a rempli d'une joie immense, pour ensuite revenir à la dure réalité : le fait que je sois discriminé. Le fait que je sois en dehors de la norme. Impossible de m'inscrire à ce cours à l'année sans un pass sanitaire, et non, je ne payerai pas des tests pcr tous les lundis soirs.

Je suis révoltée par l'amnésie collective qui a oublié que les plus grandes atrocités de l'histoire se font par le biais du conformisme et du "c'est les règles, on n'a pas le choix".

Je suis révoltée car la seule façon de maintenir l'oppression est grâce à la participation de chacun. Nous avons oublié notre pouvoir personnel. Nous avons trop accepté d'être manipulés pour être capable d'agir avec du courage.

Je suis révoltée car la solution serait si simple, si chacun osait ne pas renoncer à sa liberté.

Je suis révoltée, et je l'assume. Car aujourd'hui je fais le choix conscient de ne renoncer ni à ma liberté, ni à celle de mes enfants, ni à celle des humains qui m'entourent.

Je fais le choix conscient de renoncer à la peur de la différence, à la peur de faire des vagues qui pourrait me mettre face à un possible rejet. Car j'ai réalisé aujourd'hui... que de toute façon je suis déjà discriminée banalement. Autant être rejeté en faisant quelques vagues sur le chemin, on pourra surfer !

Alors, allons nous continuer à nous vanter avec orgueil des révolutionnaires du passé?

Et surtout, sommes nous prêts à participer à la révolution actuelle?


ps. A tous ceux qui me font sentir moins seule dans cette bataille, à tous ceux qui m'inspirent au quotidien à garder mon intégrité malgré tout, un énorme merci du fond du cœur.

En accord avec chacun de ces mots. Merci.

Cécile Séjourné

Psychopraticienne en tant que Profession libérale

3 ans

J’entends très bien Sara. je t’aime inconditionnellement, comme tu es !

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