La reconnaissance en entreprise...cela intéresse qui ?

“Il n'y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance.”

Jean de La Bruyère

Il y a quelques jours de cela je suis allé remercier l’une de mes collègues qui avait passé du temps, en dehors de son périmètre d’activités habituelles, à explorer les "arcanes mystérieuses" d’Excel pour m’aider avec un reporting retord.

J’arrive devant elle et lui dis “ tu sais, je te remercie vraiment pour ton aide, j'ai bien conscience que cela t'a pris du temps et j’ai pu résoudre mon problème grâce à toi ”.

Elle me répond “de rien” puis retourne à son travail.

Je la regarde et lui répète “J’insiste vraiment pour te dire merci, tu aides souvent ici et je tenais à ré-insister même lourdement “. Elle relève sa tête et me dit tout en souriant, "merci ! je ne suis pas habituée à ce que l’on me dise cela".

Et vous, quand avez-vous été reconnu par l'un de vos collègues récemment ? Et quid de votre responsable la dernière fois ? Pourquoi?

Pour débuter je vous invite à faire connaissance avec Chris Ulmer , enseignant en Floride. Il enseigne auprès d’enfants présentant des difficultés d’apprentissage en raison de lésions cérébrales, d’autisme ou d’autres troubles.

Certes, nous n’attendons pas de nos pairs ou de nos responsables cette fréquence de reconnaissance mais… le fait est que nous en sommes très éloignés !

52% des collaborateurs ne sont pas satisfaits du niveau de reconnaissance ressenti

39% n’ont pas le sentiment que leur travail soit apprécié

Plus de 50% estiment que leur entreprise ne s’intéresse pas à eux

La majorité des sondés accordent plus d’importance à la reconnaissance non financière qu’au bonus.

Et les attentes des nouvelles générations ne font que confirmer voir accroître cette tendance.

D'après une autre étude, 32% des collaborateurs doivent attendre en moyenne 3 mois pour avoir un feedback de leurs managers

Il n’est pas alors étonnant de voir se développer de plus en plus des expériences d’équipes autonomes.

Les conséquences ? Un engagement , une fidélité et une productivité en berne.

• 2 points clefs pour comprendre l’importance de la reconnaissance

a/ La reconnaissance touche les trois plus hauts niveaux de la pyramide de Maslow.

La rémunération répond aux besoins de la base, le contrat social d’entreprise ( quand il en existe un et est appliqué ) couvre le second niveau.

Mais quid des niveaux supérieurs ?

Certes il y a des "talent programs", des sites ou systèmes internes de validation des acquis et d’accompagnement des collaborateurs mais ... à quand un vrai programme de reconnaissance des collaborateurs au centre de la stratégie tout comme la stratégie financière ou la stratégie produit ?

b/ Reconnaissance et gratitude

 Lorsque nous reconnaissons l'autre, nous lui signifions que nous apprécions un travail bien fait, une solution pertinente, une qualité ou un mérite.

Exprimer sa gratitude est bien plus profond et personnel qu’une appréciation. Lorsque j’exprime ma gratitude , je remercie l'autre pour quelque chose que j’ai reçu.

• Que faire alors ?

a/ Conscientiser ce que nous recevons

Nous sommes des analphabètes émotionnels en apprentissage permanent. Si je ferme mes yeux et pense à celles et ceux qui m'ont aidé dans ma vie en prenant juste le temps de me poser, à ce collaborateur qui grâce à une remarque a su me faire progresser, à ce manager qui a su me redonner de l'énergie quand j'étais au fond du gouffre, à celles et ceux qui ne sont plus et qui ont fait ce que suis..alors là et seulement là, j'éprouve ce ressenti et suis pleinement en mesure de comprendre l'importance de donner.

b/ A un haut niveau de l’entreprise, un programme de reconnaissance global  doit être mis en place. Si ce type de programme est mis en place dans votre entreprise, n’hésitez pas à me contacter, le sujet m’intéresse fortement et j’aimerais écrire d’autres articles à ce sujet pour partage.

Sans le CEO en sponsor avec la fonction RH associée, point de salut. Peu d’entreprises se sont positionnées sur le sujet. A ma connaissance, en France, seule Schneider bénéficie d’un programme global.

c/Je vous conseille l’excellent article de Stéphane Michel, qui insiste sur l’importance de créer les conditions nécessaires et suffisantes pour permettre au salarié d’exprimer par lui-même, avec ses mots et son cœur, ce dont il est fier...là....c’est de la reconnaissance 2.0.

Il est possible de commencer avec la version 1.0 qui consiste déjà à remercier en public ou en tête un collaborateur.

En conclusion de cet article, il nous appartient à chaque instant d'aller à contre-courant en reconnaissant régulièrement nos pairs...ou non. Nous avons ce pouvoir entre nos mains.

Cet article vous a plu ? 😃👍🏻

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Vous êtes RH et avez mis en place un programme de reconnaissance ...contactez-moi pour que nous puissions le faire connaître.