La relance du train de nuit ?
Hier nous avons eu droit à une valorisation du transport ferroviaire tant de passagers (avec les trains de nuits) que de fret. Fort bien. Mais pour le moment, en dehors des incantations, rien de bien concret (contrairement à d'autres filières).
Autant, je suis plutôt optimiste sur la question du fret, car tous les acteurs se sont réunis pour enfin peser dans les débats, autant pour les trains de nuits beaucoup moins.
En effet, de quoi souffrent ces trains :
- de matériel obsolète : nous pouvons toujours affirmer que le matériel Corail est le plus confortable (confort de roulement) existant, mais pour toutes les autres fonctions il accuse son age. Je pense aux accès à bord, les toilettes, la clim etc...
- les sillons : comme pour le fret d'ailleurs, un train de nuit roule.... la nuit. Or, la quantité de travaux rend très difficile une circulation stable sur un parcours donné au cours d'un service annuel, il s'en suit des variantes d'horaire, de parcours voir de non circulation rendant le tout illisible pour le client
- un matériel qui structurellement ne peut être utilisé que pour cet usage, donc rendant son coût d'exploitation élevé (créneau d'utilisation 21h00 - 07h00 vs ~06h00 - 23h pour un TGV)
- les tarifs : un train de nuit se trouve confronté aux bus d'un côté et aux low-cost de l'autre
Alors oui, le train de nuit offre une vrai alternative aux trajets longue distance, car il n'ampute pas une journée d'un temps de trajet. Mais sa relance passe par une réflexion très profonde de son modèle économique. Il faut attirer des clients par le produit (pas le train mais la prestation) et son coût. Plutôt que vendre un train de nuit, il faudrait plutôt envisager de vendre une nuit d'hôtel sur rail et miser sur le service : accueil, confort, connectivité, sanitaire et douche, restauration et sureté. Ceci pour les destinations "porteuses". Le premier TGV partant de Paris pour Marseille ne permet pas une arrivée pour 07h30 (par exemple). L'avion peut le faire, mais moyennant lever aux aurores, taxi amont et aval et au final la fatigue avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. Il peut y avoir un espace pour cette prestation train de nuit. A l'autre extrémité du spectre, il y a la délégation de service public pour desservir les villes moyennes enclavées, mais il faut avoir conscience que cela impose une compensation publique.
En conclusion, cette relance des trains de nuit ne se fera pas sans une sérieuse étude de marché, car sans client, le meilleur produit du monde sera un échec (cf l'A380 malheureusement). Alors, chiche messieurs les politiques, transporteurs, constructeurs et associations de clients, mettez vous autour de la table et commencez à réfléchir car il faudra être inventif.
Ingénieur retraité
4 ansAvec tout ce qui est fait pour la voiture électrique, dont malheureusement l'autonomie reste limitée, pourquoi ne pas envisager une complémentarité voiture électrique - train sur les grandes distances en relançant les trains auto couchette (bon disons avec plus de confort). Je prends ma voiture électrique pour rejoindre une plateforme d'embarquement. je prends le train de nuit et pendant le voyage pendant que je dors ma voiture a sa batterie rechargée. A l'arrivée je reprends MA voiture électrique, batterie au TOP, avec tous mes bagages dedans pour le trajet final. Bien sûr, à l'arrivée, le petit déjeuner est inclus et je le prends pendant que ma voiture est descendue du train.
Inspecteur Commercial chez ENERGREEN FRANCE
4 ansFort belle analyse, pertinente sur les grands trajets type Lille-Marseille ou Bordeaux. Le cas d’un Paris-Nantes est non avenu. Et c’est sur le service global que les clients reviendront, sinon... A propos, ne faut-il pas s’inspirer du service Nightjet des OBB?