La Société du paraître
Je pense donc je suis
Non je suis vue donc j'existe, il en est ainsi !
De l'autre capter le regard
Miroir intransigeant à notre égard
Enchaîner les selfies...
Sur les réseaux sociaux s'inventant une vie
Tentative désespérée de dépression contrôlée
Besoin d'être regardé, complimenté
Les vraies relations provoquent trop d'émotions
Pas le temps de faire une introspection
Le virtuel n'engendre ni déceptions ni souffrances
Mais que vaut donc cette existence ?
Ne pas succomber, garder cette minceur adolescente
La musculature se doit d'être saillante
Se faire vomir, s'en remettre au bistouri
Tant pis si à cause des "compléments" surgit la maladie
Mal-être et spleen sous le masque social bien dissimulés
Personne ne perçoit la douleur d'un être bien apprêté
Pour tous et toutes devoir de performance
Toujours amener ses partenaires à la jouissance
Sous l'ombre du chômage une scolarité exemplaire
Tout réussir du premier coup, irrépressible envie de plaire
Balayés les valeurs, la bonté, l'humanité...
Seul importe l'argent et les statuts sociaux valorisés !
Vive le jeunisme à tout prix
Se renarcissiser grâce aux grosses voitures et aux jeunes conquêtes
Qu'importe les a priori...
Voilés l'âge et le vécu, on est à la fête !
Tout n'est qu'illusion et fausses perceptions
Faire taire son être et ses sensations
Crier son supposé bonheur
Tant bien même cela s’avère un leurre
Moi, je fais de mon mieux...
Dans la Société du paraître c'est bien peu !
Eh bien soite ! je suis une ratée...
Hors des modèles et des idéaux de notre Société
En toute sérénité j'avance loin du diktat du bonheur
Mais au moins je demeure libre d'esprit et de cœur !!
Aurore F.
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