La transformation digitale c'est ... des idées reçues à combattre d'urgence !
C'est toujours ainsi pour les sujets "en vogue". Tout le monde en parle, tout le monde est expert du sujet, mais personne ne sait réellement de quoi il s'agit en profondeur. Pour ce qui est de la transformation digitale ou transition numérique, ce sujet qui ne date pas d'hier, a lui aussi son lot d'idées reçues. Et elle ont la vie dure. Je vous en livre ici quelques unes, tout en sachant que ce n'est pas une liste exhaustive, loin de là !
Idée reçue #1 : La technologie est le facteur clé de la transformation numérique
Il s’agit certainement de l’idée reçue la plus tenace. Je suis désolée de vous l’apprendre, le facteur clé de réussite de la transformation des organisations n’est autre que… [roulement de tambour]…. les personnes ! Rien de bien technologique là dedans !
Si on veut sortir des explications à rallonge, dit simplement, la transformation digitale, c’est trouver une nouvelle manière de créer de la valeur en réinterrogeant son business model dans un contexte digital. Nous parlons donc d’une transformation structurelle de l’entreprise. Vous êtes alors principalement confrontés à une problématique de conduite du changement, ni plus, ni moins. La particularité de l'exercice réside dans l’apport technologique et le contexte en perpétuel évolution dans lequel le changement opère. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on comprend que la transition digitale n’est pas un événement ponctuel, mais bien un processus qui s’échelonne dans le temps. Pis encore, durant cette période de transition, les technologies vont continuer plus vite que vous ne pouvez les implémenter… Donc si vous n’avez pas le capital humain capable de driver et faire cette mutation dans cet environnement volatile, incertain, complexe et ambigu, vous serez sans aucun doute, confrontés à un échec de taille. Voilà donc votre réel facteur clé de succès : votre équipe, alors chouchoutez-la.
Idée reçue #2 : mon entreprise n'est pas concernée
Voici mon top 5 des raisons invoquées par des entreprises pour ne pas se lancer dans des projets de transfo. "Nous ne sommes pas concernés par la transformation digitale car :
- nous sommes leader sur notre marché, on est indétrônable ! On n'a donc pas besoin de changer nos façons de faire;
- nous sommes qu’une (pauvre) petite TPE, toute cette innovation, toute cette technologie, ça n'est pas pour nous;
- notre marché n’est pas mature et de toute façon c’est trop complexe;
- mes clients n'utilisent pas Internet (ma préférée !)
- mon DSI m’a dit que tout était ok de notre côté. On et tout bon;
- ça ne m'apportera rien."
Bref. Rassurez-vous, aucune raison que vous pourriez invoquer ne serait valable. Vous souhaitez que votre organisation connaisse encore quelques belles années ? Alors entamer votre transition digitale n’est plus une option.
Aucune entreprise ne devrait se sentir exclue d’une réflexion qui doit permettre la remise à plat de processus de travail dans une optique d’amélioration opérationnelle, d’efficience et de performance. Parce qu’il s’agit bien de ça.
Faire votre mue digitale veut dire digitaliser votre organisation dans sa globalité pour optimiser son fonctionnement. Cela implique de repenser votre stratégie et parfois même votre business model pour la/le rendre orientée client. Mais cela implique aussi de revoir vos méthodes de management pour changer la façon dont vous concevez vos produits, de modifier la façon de vous adresser à vos clients et la manière dont vous chassez vos prospects.
Cela implique surtout de changer les habitudes de vos collaborateurs pour gagner en efficacité. Et là, croyez-moi ce n'est pas une mince affaire... Vous avez toujours le sentiment de ne pas être concerné par tout ces challenges ? Si c’est le cas, allons prendre un café ensemble, je crois qu’il faut qu’on parle…
Idée reçue #3 : Transformation digitale = disruption
Reprenons la base. Que veut dire le mot « disruption » ? Selon une définition du Dictionnaire de la langue française, le mot disruption signifie "rupture" ou "fracture".
Avant 2010, le mot "disruption" était seulement utilisé par les cruciverbistes. L’expression est seulement devenue courante à partir de 2010, avec l’apparition d’Uber, Airbnb et Bitcoin. Elle décrit alors ce phénomène économique mondial de ces jeunes entreprises (qu’on nommera startups), qui ont su utiliser les outils numériques pour transformer leurs marchés. Si ces acteurs ont réellement révolutionné leurs marchés, cela ne veut pas dire que vous devez en faire autant.
Vous pouvez entamer votre processus de transition digitale sans pour autant avoir l’objectif de disrupter quoi que ce soit ! Nul besoin d'avoir comme objectif de vouloir devenir le prochain Uber des cacahuètes ou le Netflix des sous-vêtements, loin de là.
D’ailleurs, selon le baromètre trimestriel publié par BPI France, qui dresse un état des lieux sur la transformation digitale des TPE/PME, l’organisation de l’entreprise est, pour 82 % des sondés, le champ central où s’opère ce changement. Notamment "dans la mise en place d’outils informatiques pour favoriser le travail collaboratif ou en associant les équipes opérationnelles au projet de transformation digitale" Vous le voyez bien, nous sommes bien loin de la "disruption", mais au cœur même de la transformation digitale.
Idée reçue #4 : Trop d'investissement, trop peu de bénéfices
Pour cette idée reçue, je vous donne à moitié raison, car oui c’est un réel investissement, financier, humain, temporel. Mais trop peu de bénéfices, really?
Le potentiel de rentabilité du digital est réel et l’enjeu important. Pour preuve, les industriels du monde entier pensent que l’industrie 4.0 est un incontournable de ces prochaines années. Mais si vous voulez une preuve encore plus tangible, regardons où en sont nos TPE/PME, ces organisations qui ne peuvent pas entamer un projet sans un ROI concret. Toujours selon le baromètre BPI France, 53% des TPE/PME, déclarent avoir (enfin !) entamé cette transformation. Si les TPE et PME s’y risquent, vous comprendrez que ce n’est peut-être pas si dépourvu de rentabilité que ça.
Mais bien évidemment, le frein que représente l’investissement budgétaire doit être adressé. La beauté de la transition digitale c’est que vous pouvez en moduler son application, en utilisant des méthodes agiles pour vous poser les bonnes questions sur les priorités business à adresser. Concentrez-vous alors sur les fonctionnalités, les changements qui créent de la valeur ajoutée en priorité et ajustez votre budget en fonction.
Idée reçue #5 : J'ai fait ma transition digitale, j'ai un site web !
Je n’ai même pas envie de déconstruire cette idée reçue et pourtant je l'entends enore beaucoup trop cet argument. Je vais donc le redire une dernière fois : Faire sa transformation digitale, ce n’est pas juste faire la refonte de sa plateforme ! Même si je vous l'accorde, ça en fait quand même bien partie !
Consultant Partner von CONSORBIS
4 ansPunkt für Punkt ein Treffer. Touchée!
De l'action pour l'idée💡Acteurs publics & partenaires > Coaching individuel, collectif & de transitions - Codev - Formations actives (communication)
4 ansOù l'on voit que c'est beaucoup de transformation, aussi, dont il est question (les déboires de la tendance sont de ne focaliser que sur le mot "digital"). Une transformation-évolution qui conditionne tout bonnement l'existence...
Consultante musées / Projets scientifiques et culturels
4 ansTrès claire ! As usual, si j'ose dire :-D
Co-Founder and partner at XPERYS and YachtCyberSafe
4 ansJe partage totalement l'analyse de Jessie, et j'aime l'humour de l'article. J'ajoute une idée reçue #6 : "la digitalisation va fragiliser la cybersécurité de mon entreprise". Au contraire, opérer sa transition digitale, c'est gagner en protection des données, en mobilité sécurisée et en prévention / lutte contre la cyber criminalité. Là encore, l'humain et l'organisation seront les facteurs clés de succès. Comme le dit Jessie : "chouchoutez votre équipe"