La transformation du dialogue social passe t’elle par le dialogue professionnel dans les entreprises ?

La transformation du dialogue social passe t’elle par le dialogue professionnel dans les entreprises ?

Depuis quelques années, le dialogue professionnel a pris la forme de communautés, de tribus dans le cadre d’un management plus participatif, plus libéré.

A l’inverse le dialogue social est resté plus institutionnel, plus normé malgré la transformation des instances de représentation.

Les communautés, les tribus, chères au langage managérial, ne sont pas les réceptacles du dialogue professionnel qui doit permettre l’expression des salariés sur leur travail. Elles sont plutôt la promotion d’une appartenance à un métier entrant en compétition avec d’autres métiers de l’entreprise.  

Le dialogue professionnel a plus de résonnance car il traite en profondeur de l’organisation du travail et de ses conditions au plus près de la réalité des salariés.

Il est un gage d’amélioration continue de ce qu’est le travail.

De la même façon, le dialogue professionnel n’entre pas en compétition avec le dialogue social. Ce dernier se nourrit du premier et permet de concrétiser l’intérêt général porté par le dialogue social.

La parole des salariés est primordiale pour répondre aux enjeux d’une entreprise et ce n’est plus à démontrer. L’émergence de la RSE, les transitions nécessaires à l’intégration de l’écologie dans les stratégies des entreprises, rien de cela ne peut échapper aux salariés.

Ne pas le comprendre, c’est courir le risque d’une mauvaise réputation.

Le dialogue social a besoin de trouver sa place dans cet aller-retour entre salariés et management afin de porter la voix des salariés sans représentation excessive et de traduire celle-ci en intérêt général ou plutôt commun auprès des dirigeants. Ce sont ces échanges, ces controverses, ces complexités qui permettent au dialogue social d’être efficace et utile aux yeux de tous.

La mise en mouvement et en perspective de ces dialogues est plus que jamais urgente face aux regards des salariés vis-à-vis du travail.

Les démissions, l’absentéisme, le désintérêt, l’absence de sens devraient faire réagir les entreprises pour promouvoir une façon de manager réellement participative. S’appuyer sur le dialogue social serait une bonne manière de mettre en mouvement l’ensemble du corps social de l’entreprise. La mise en perspective serait d’autant facilitée qu’elle est partagée.

Plutôt que laisser le temps à l’insubordination, choisissons le temps de la parole partagée pour relever les défis sociaux et managériaux actuels.

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