La Valeur "Vivrière"​
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La Valeur "Vivrière"

Au XVIIIe siècle, les physiocrates (école libérale française) opèrent une rupture dans la pensée économique à plus d’un titre. Sans prétendre en dresser le bilan exhaustif, certains postulats méritent d’être mis en exergue. Les « quesnaysiens » s’affranchissent du mercantilisme et soutiennent que la richesse provient de la production de biens réels, en particulier issus de la terre. Par ailleurs, ils considèrent l’intervention excessive de l’État comme contre-productive. Il convient de surcroît d’abolir les barrières douanières : « laissez faire, laissez passer ». Les physiocrates affirment également que seule l’agriculture constitue une activité productive : « que le souverain et la nation ne perdent jamais de vue, que la terre est l’unique source des richesses ; et que c’est l’agriculture qui les multiplie ».Les propriétaires terriens vivent de leurs rentes, les artisans et les ouvriers de la transformation des biens renouvelables produits par la nature.

Comparé au rôle marginal que revêtent aujourd’hui les métiers de la terre, il y a de quoi s’interroger sur la pertinence d’une telle analyse. Les théories ont évolué dans le but de saisir la complexité grandissante de la machine économique. En filigrane se dessine l’évolution progressive du concept de valeur. Le débat n’est d’ailleurs pas clos ; le contexte actuel : changement climatique, irrationalité et court-termisme des marchés, pandémie, etc. incite à tenir compte de composantes souvent relayées en second plan.

On retient des physiocrates le rôle central de l’agriculture. Le réaffirmer aujourd’hui n’est pas un anachronisme. Toutefois, plutôt que de l’analyser sous l’angle du profit, il serait également souhaitable d’en reconnaître la valeur vivrière et questionner l’ordre de nos priorités afin de préparer un avenir qui s’annonce exigeant. Le secteur agricole est en fait le seul à constituer à la fois un moyen de subsistance et une source de richesse, qu’attendons-nous pour y investir davantage ? 

DAVID NOEL

Gestionnaire Administratif et Financier

3 ans

Bel article Jeremie !

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