La Ve République est morte. Vive la IVe bis !

Un des reproches les plus importants fait au fonctionnement de la IVe République était l'instabilité ministérielle. Précisément, la Ve devait apporter stabilité et durée pour avoir le temps de l'action politique.

Or que peut-on constater depuis quelques temps ? Rien que pour le ministère de l’Éducation nationale, depuis le 20 mai 2022, c'est-à-dire il y a moins de deux ans, nous en sommes au quatrième ministre. Où est la stabilité ? Sans compter le style et les approches très différents voire volontairement à l'opposé les uns des autres. Dans ce cas, tout le monde en conviendra, difficile de parler de continuité. Quel signal envoie-t-on sur la nature du projet politique d'éducation, sur son importance et sur sur la vision à long terme qu'il supposerait d'avoir ?

Que dire de la séquence du remaniement gouvernemental qui a duré quasiment un mois ? En lisant la presse, on finit par comprendre que les nommés aux différents portefeuilles ministériels le doivent surtout au maintien des équilibres politiques de et dans la majorité ou encore pour montrer que franchir les traditionnels clivages gauche-droite est toujours possible. Marchandage pour obtenir tel ministère, tel périmètre, caprice de diva, annonce qu'on voudrait bien en être ou qu'on en sera (avant l'annonce officielle) etc. Spectacle réjouissant qui ne peut que contribuer à éloigner encore un peu plus les citoyens de la politique.

Le fameux "régime des partis" tant honni par le Général de Gaulle ne serait-il pas de retour ? Ne voyons-nous pas, sous nos yeux, revenir la IVe République ? A ceci près qu'à l'époque, le Président n'avait pas autant de pouvoirs. Aurions-nous les inconvénients de la IVe et, en même temps, ceux de la Ve ?

L'Histoire nous a appris comment la IVe République avait pris fin. Comment s'achèvera la IVe bis ?